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vue au microscope (1), paroît intérieurement & extérieurement toute parfemée de petits grains.

Il eft aifé de fe procurer des polypes, & d'en faire les expériences. Il fuffit de ramaffer une ou deux poignées de ces lentilles, qui furnagent comme une mouffe verte dans les eaux dormantes, & de les mettre dans un vafe plein d'eau. Ces animaux ne paroiffent que comme des points verts mais bientôt ils alongent leurs bras, qu'ils retirent au moindre mouvement qu'ils fentent. On peut les nourrir avec des petits vers, des pucerons rouges, qui font très-communs, des limaces, & même des morceaux de viande ou de poiffon. Mais pour les conferver, il faut les changer d'eau fouvent.

M. Romé de l'Ifle a imaginé que les polypes ne ne font que le fac qui contient une infinité de petits animaux réunis ensemble, & vivant fous la même enveloppe, qui agiffent de concert par les pattes extérieures & communes, pour attraper leur proie, qu'ils partagent enfuite entre eux également; & que lorf

(1) Microscope. Mixpos, parvus, petit, Exotw, fpeculor, je regarde attentivement.

qu'ils fe trouvent trop nombreux, ils forment de nouvelles colonies, qui vont vivre féparément, & celles-ci d'autres, avec une fécondité prodigieufe. Cette idée ingénieufe détruit l'efpece d'enchantement de cet animal; car il est visible, dans cette fuppofition, qu'on peut couper ce fac en tout fens, fans ôter la vie à tous ces petits animaux, dont il refte toujours un nombre bien fuffifant pour s'entretenir & faire paroître du mouvement. Il s'enfuit feulement que les ouvertures faites au fac font très-promptement réparéés.

DE LA

NACRE DE PERLES,

E T

DES PER LES.

LA nacre eft un coquillage bivalve (1) qui varie en grandeur, fort pefant épais & allez plat, gris en dehors; ridé & rude, d'un blanc argenté, & un peu verdâtre en dedans. Ces coquilles font beaucoup plus abondantes en perles que les huîtres, & on trouve ordinairement dans chaque nacre quelques perles mieux formées que les autres. Quelquefois les perles, qui font diftribuées fans ordre dans toutes les parties de cette huître s'accroiffent au point d'empêcher les

(1) Bivalves. Les coquilles fe diftinguent en univalves, bivalves, multivalves. Les premieres font d'une feule piece, comme les efcargots; les fecondes de deux, comme les huîtres ; les troifiemes, de plufieurs pieces ordinairement inégales. Unus, un; bis, deux fois; multi, plufeurs; valve, battans de portes.

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coquilles de fe former, ce qui fait périr l'animal. La perle eft de même nature & de même fubftance que la nacre; mais elle peut la furpaffer en beauté, parce qu'elle eft plus renfermée & mieux nourrie. Elle eft formée dans l'huître & dans la nacre par l'abondance de la liqueur qui forme le dedans de la coquille. Certe liqueur, au lieu de s'applatir pour former & nourrir le fond du coquillage, s'arrête dans quelques endroits, & fait naître ces élévations, qui groffiffent & fe nourriffent jufqu'à un certain point. Mais comme ce font des difformités & des défauts dans la conftitution des écailles, elles ne peu vent être uniformes; & il en résulte des perles plus ou moins régulieres.

les

On trouve des perles dans beaucoup d'endroits. Les principaux font le golfe Perfique, la côte de l'Arabie Heureuse, celle de l'ifle de Ceilan, la côte de Coromandel. On en pêche auffi vers le Japon, mais rarement, parce que Japonois, & les Chinois leurs voisins, font très-peu curieux de joyaux. Il y a auffi des pêcheries dans le grand golfe du Mexique, le long de la côte de la Nouvelle Efpagne. On en trouve dans

la Méditerranée, fur quelques côtes de P'Océan, & dans la mer Baltique.

Il y a d'autres coquillages qui fourniffent des perles, comme les moules que l'on trouve en Suede, en Allemagne, & même en France (1). Mais ces perles, quoique blanches & brillantes, font prefque toutes très-mal formées, & nullement comparables aux perles de l'huître & de la nacre. Les perles les plus eftimées font celles du Levant & des mers Afiatiques; & entre celles-là on choifit celles qui font les plus groffes & les plus rondes. Celles qu'on appelle perles d'une belle eau, doivent être polies, blanches, luifantes. Elles doivent réfléchir les objets, être rayonnantes, & paroître tranfparentes, fans l'être. Il y en a de jaunes qui font moins eftimées, & d'autres tirant fur le noir qui valent encore moins. On voit des perles de différentes formes, Rien n'eft fi rare que d'en trouver de parfaitement ron

(1) Tous les coquillages bivalves, dont l'intérieur eft nacré, tels que la pintade grife, l'hirondelle, le marteau, &c. produifent des perles, dont le volume répond à la grandeur de l'animal.

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