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& l'or demeure pur au fond de la liqueur. Cette opération se nomme le départ.

La proportion de l'or à l'argent a beaucoup varié. Elle eft aujourd'hui de I 1 à 14, c'est-à-dire, qu'il faut 14 marcs & d'argent fin pour payer un marc d'or fin.

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L'or & l'argent pur & fans alliage n'auroient pas affez de dureté pour la fabrication des monnoies, ni pour les ouvrages d'orfévrerie. On y unit, par la fonte, un autre métal qui les rend plus fermes. C'est communément le cuivre rouge pour l'argent, & quelquefois l'argent pour l'or; mais toujours avec un peu de cuivre, parce que l'argent feul le pâliroit trop. C'eft cet alliage qui conftitue en partie ce qu'on nomme le titre de l'or & de l'argent, prefcrit par

les Edits des Souverains.

Le titre des louis d'or eft de 22 carats, c'est-à-dire, 22 parties d'or fin & 2 parties d'alliage, mais avec ce qu'on appelle un remede de douze trente-deuxiemes de carat.

Celui des écus eft à 11 deniers d'argent fin, & un denier ou un douzieme de cuivre rouge, au remede de 3 grains.

Celui des ouvrages d'orfévrerie eft fuivant le titre de Paris, à 11 deniers 12 grains de fin, c'est-à-dire qu'on y met un vingt-quatrieme d'alliage. Le remede eft de deux grains.

les

L'argent en trait non doré pour galons eft à 11 deniers, 20 grains de fin, fans remede; & le trait au moins à 11 deniers 18 grains.

L'or des bijoux doit être à 20 carats, fans remede, jufqu'au poids d'un marc inclufivement. Si l'ouvrage pefe plus d'un marc, il faut qu'il foit à 22 carats, au remede d'un quart de carat ou huit trente-deuxiemes.

On appelle ces remedes de loi ou d'alloi ou de poids, parce que, quelque attention qu'on faffe en mêlant l'or & l'argent avec leur alliage, il eft prefque impoffible que le mélange foit exact jufque dans les plus petites parties. Ces remedes accordés par les Ordonnances, fignifient & fuppofent que celui qui travaille & allie les matieres, peut fe tromper. En conféquence il lui eft accordé quelques parties de remede, ou, pour mieux dire, de variation; c'eft-à-dire qu'au lieu de mettre, par exemple, dans les ouvrages d'orfévrerie un vingt-qua

trieme d'alliage feulement, il peut en mettre deux grains, ou un douzieme de vingt-quatrieme de plus; & malgré cette augmentation d'alliage, fa matiere fera reconnue au titre prefcrit par les Loix. On voit par-là, que ces remedes ne font véritablement qu'un furcroît d'alliage: ce qui réduit pour lors le titre des ouvrages d'orfévrerie que nous ve→ nons de citer, à 11 deniers, 10 grains. Il en eft de même pour l'or & pour tous les titres quelconques.

On appelle argent à 12 deniers, celui qui eft pur & fans alliage. Ce denier fe divife en 24 grains de fin. Le marc contient 192 deniers ou 4608 grains.

L'or le plus pur ou fans parties hétérogenes, eft réputé à 24 carats. Ainfi un carat eft la vingt-quatrieme partie du titre de l'or. Le carat eft un fcrupule ou denier. Le denier eft 24 grains, ou le tiers d'un gros. On divife en France le carat en trente-deux trente-deuxiemes: ainfi un marc d'or fin eft compofé de 24 carats ou 768 trente-deuxiemes de carat. Il eft très-difficile de porter l'or au titre de 24 carats. Le plus fin n'est ordinairement, dans les laboratoires qu'à 23 carats & 31 trente-deuxiemes

On voit que ces dénominations de carat & de denier ne font qu'idéales & de convention; mais elles fervent parfaitement à la connoiffance du titre de ces métaux, c'eft-à-dire, le carat pour l'or, & le denier pour l'argent, en ce qu'avec cette fuppofition on prend un poids quelconque, fuppofé d'argent, que l'on paffe à la coupelle (1). Toutes les parties hétérogenes font entraînées hors du creufet, & la maffe qui y refte eft de l'argent pur; de forte de forte que fi après l'opération, le métal fe trouve déchu d'un douzieme, il s'enfuit que la totalité n'étoit qu'à 11 deniers de fin, & qu'elle contenoit un douzieme d'al liage.

Le cuivre eft ductile, malléable, élaftique, & le plus fonore de tous les métaux. Un fil de cuivre, d'un dixieme de pouce de diametre, foutient un poids

de

299 livres. Ce métal n'eft pas fi dur que le fer, mais il peut couper, * tailler & limer For, l'argent, le plomb & l'étain. Il rougit comme le fer, avant

(1) Voyez page 204 ce que c'eft que Coupelle

de fe fondre. Il fe décompofe à l'air & à l'eau, & fe charge d'une rouille verte. Lorfqu'il eft en fufion, il feroit très-imprudent d'y jeter de l'eau. Quelques gouttes verfées deffus, occafionneroient une explosion confidérable, & très-dangereufe pour les fpectateurs.

Le cuivre s'unit, par la fufion, à l'or & à l'argent : il leur communique une plus grande dureté & une plus grande fermeté. Mais on peut l'en féparer par le moyen du feu, qui décompofe le cuivre, & ne décompofe ni f'or, ni l'argent.

Le cuivre eft diffoluble dans tous les acides, & même dans l'eau. L'acide vitriolique, joint au cuivre, forme un fel métallique de couleur bleue, qu'on nomme vitriol bleu ou de Chypre.

On travaille le cuivre comme l'or & l'argent, & on le réduit en fils, en feuilles, & en baguettes.

Le cuivre eft d'une couleur rougeâtre. Etant fondu avec la calamine grife, il forme le cuivre jaune ou laiton. Par cet alliage, il perd fa grande ductilité : mais il devient capable de fe bien mouler. I coule plus aifément, & prend

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