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plus exactement les figures & les traits imprimés dans les moules.

Le cuivre bien dégagé & purifié de matieres étrangeres, fe nomme rofette. Fondu avec le zinc, il donne le tombac, le pinsbec, le fimilor, & le métal de Prince.

Mêlé avec de l'étain & de l'orpiment (1), on a une compofition propre à faire des miroirs métalliques.

Avec l'arfenic, il devient blanc & caffantil fe nomme alors cuivre blanc.

Avec l'étain, il fait une compofition très-fonore, qui s'appelle bronze. On en

(1) L'orpiment ou arfenic jaune, ou orpin minéral, est une substance minérale d'un jaune vert, rougeâtre ou citron, compacte, mais friable, arfenicale, remplie de paillettes dorées & talqueufes. Mis fur le feu il donne une légere flamme bleu-clair avec beaucoup de fumée, & il répand une odeur d'ail & de foufre. On l'emploie par la folution & la fufion dans la verrerie & la peinture. Il eft auffi d'un ufage trèsfréquent dans la teinture, & particulièrement dans les manufactures de toiles peintes; mais l'ufage en eft dangereux, parce que cette substance eft venimeufe.

On trouve l'orpiment en morceaux, particuliérement dans la Turquie d'Afie.

fait des cloches, des statues, des médailles, des canons.

Allié avec l'or & l'argent en petite quantité, il donne à ces métaux plus de dureté, & les rend plus faciles à travailler.

Le cuivre réduit en chaux eft propre à colorer en vert les émaux, la faïence, le verre.

Diffous par l'acide vitriolique,il donne du bleu; & par l'acide marin, il donne du vert, qui colore la flamme & les feux d'artifice.

Le laiton battu & réduit à l'épaiffeur d'une feuille de papier, s'appelle oripeau ou clinquant. Ce clinquant, rebattu encore en feuilles extrêmement minces, fe nomme or d'Allemagne. On le conferve dans des livrets de papier. On broie cet or d'Allemagne, pour en faire de la bronze, qui a plus ou moins de couleur, fuivant les degrés de feu qu'on lui a fait fouffrir. On rebroie cette bronze, & lorfqu'elle eft en poudre impalpable, on la met dans des petites. coquilles de moule, & on l'appelle or en coquille. L'ufage de l'or d'Allemagne eft pour les Peintres, fur-tout dans

la miniature; & la bronze fert à bronzer les figures de plâtre ou autres.

L'as uftum, cuivre brûlé, eft du cui vre rouge, coupé en petites plaques,' que l'on range par lits avec du foufre & un peu de fel marin dans un creufet fur un grand feu de charbon. Lorfque le foufre eft brûlé, on retire le cuivre, qui fe trouve gris de fer au deffus, & d'un gris rougeâtre & brillant en dedans, & fort caffant. Cette drogue eft déterfive. On la fait rougir au feu neuf à dix fois à chaque fois on l'éteint dans l'huile de lin; & après l'avoir mife en poudre, on s'en fert pour manger les chairs. On l'appelle crocus ou Jafran de cuivre.

:

Le cuivre diffous par le vin, donne le vert de gris. On en fait beaucoup à Montpellier & dans les environs, d'où nous le tirons en poudre & en pains. L'ufage de ce pays eft d'ôter la grappe au raifin, avant de le mettre dans la cuve, pour faire le vin; & c'est avec ce marc que l'on fait le vert de gris. Celui qui a été au preffoir, ou qui a fervi à faire de la piquette, ne peut être employé à faire du vert de gris, ni à distiller, étant privé par ces opérations

de fon efprit ardent. On imbibe ce marc de vin fpiritueux, jufqu'à ce qu'il en foit bien imprégné. Alors on range par lits dans des pots ce marc fur des lames de cuivre rouge; & on les laiffe en cet état un certain temps: ce qu'on appelle le couvage. On porte enfuite les lames au relais, où depuis 1778 on les mouille avec de l'eau, parce qu'on a reconnu qu'étant mouillées ainfi, pourvu que l'eau ne foit pas furabondante, le vert de gris n'eft pas fi adhérent au cuivre, & les lames fe raclent plus aifément. Lorfqu'elles ont été au relais le temps fuffifant, on en enleve ce qui eft altéré; & c'eft le vert de gris. On recommence cette opération, jufqu'à ce que les lames foient devenues trop foibles & trop minces pour être employées à cet ufage. La plus grande partie du vert de gris qui fe confomme en France, & même dans les pays étrangers, fe fait dans la ville de Montpellier & aux environs. Cette drogue paroît très-aifée à faire; mais il faut bien de l'attention & de l'usage pour réuffir: car fi l'on manque dans les procédés, elle s'engraiffe, elle fe noircit, ou on ne peut plus lui faire

prendre corps. Ce qu'il y a de fingu lier, eft que, dans ce pays, on n'entend point parler d'accidens, malgré le peu de foin des femmes qui font le vert de gris: il leur arrive même fouvent de ne pas fe laver les mains pour manger. Sans doute la vapeur de ce marc de raifin, qui fe répand dans les caves où elles travaillent, diminue la fubtilité de ce poison.

Il y a du vert de gris naturel, qui est une efpece de marcaffite verdâtre, femblable à du mâche-fer, qui fe trouve dans les mines de cuivre ; mais il n'eft d'aucun ufage.

Le vert de gris, diffous dans du vinaigre diftillé, & enfuite filtré, évaporé & criftallifé à la cave, acquiert une furabondance d'acide qui forme ces beaux criftaux, que l'on appelle trèsimproprement verdet diftillé, au lieu de dire criftallifé. Cette préparation donne une couleur verte pour la minia

ture.

Le vert de gris eft une drogue des plus ufitées que nous ayons; & c'est une chofe prefque incroyable que la quantité qui s'en emploie par les Teinturiers, les Pelletiers, les Chapeliers,

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