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& on la réduit en poudre par le moyen de moulins & de machines. Cette poudre fert à polir l'acier, le verre, les glaces, les pierres fines, &c.

Le mâche-fer eft l'écume du fer. Il contient du foufre.

Le minerai d'aimant le trouve dans tous les pays où il y a des mines de fer. Ce minerai, qui fe reconnoît aifément par fa propriété d'attirer la limaille de fer & le fer même, n'entre que trèsdifficilement en fufion. Il ne donne que de très-mauvais fer, & en fort petite quantité.

La magnefie ou manganese, qu'on appelle auffi Savon de verre, eft trèsaigre, & contient très-peu de fer. La grife eft peu ufitée, & la noire eft fort en ufage chez les Emailleurs & les Potiers de terre. Les Verriers s'en fervent pour purifier & blanchir le verre. Cette matiere, mélangée avec le verre fondu, lui ôte fa couleur bleuâtre ou verdâtre, & lui donne une tranfparence fans couleurs. Mais fi on en met trop, loin de blanchir le verre, elle augmente fa couleur bleue, & même le rougit.

Le vif-argent eft fluide; mais il de

vient folide par un froid exceffif (1). Ce froid ne fe fait fentir que dans les zones glaciales. Il eft inaltérable par l'action de l'air. Il eft fi volatile, qu'il s'exhale au feu, fans fe décompofer, à une chaleur bien au deffous de celle qu'il faudroit pour le faire rougir. Il s'unit avec tous les métaux, excepté le fer (2), & les diffout. Le mélange, qu'on nomine amalgame (3), eft d'une confiftance molle & même Aluide, fuivant la proportion dans laquelle on a mis le vif-argent; & comme ce métal eft beaucoup moins fixe qu'aucun autre, on fe fert de cette propriété pour féparer fur-tout l'or & l'argent des matieres

(1) Voyez tome I, page 256 & 431, à quel degré de froid fe gêle le Vif-argent.

(2) Une combinaison feche du fer & du mercure, fans aucun intermede, paroît impoffible, ou du moins rien n'en annonce la poffibilité. Mais on peut, pour la Médecine, procurer une union de ces deux métaux, mis fous une forme foluble par le moyen de fubftances intermédiaires, & par différens procédés chimiques.

(3) Amalgame. Apa, unà, fimul, enfemble,. cum, avec, déyw, colligo, je raflemble, ou μίγνυμι, ve! μιγνύω, mifceo, je méle, οι μίσχο, tempero, je tempere.

qui les contiennent. Le vif-argent s'en faifit, & s'y joint. On en enlève le fable par des lotions; & en faifant exhaler ou diftiller le mercure, on a l'or & l'argent féparés de leurs mines.

Le vif-argent fe diffout dans tous les acides l'acide vitriolique le réduit d'abord en une poudre blanche, qui devient jaune lorfqu'on y ajoute de l'eau. Cette poudre fe nomme turbith (1) minéral. L'acide nitreux l'ayant diffous, fi F'on fait évaporer cette diffolution jufqu'à ficcité, on trouvera le vif-argent fous la forme d'une poudre rouge, qu'on nomme précipité rouge; & fi on ajoute à la diffolution du vif-argent celle du cuivre par le même acide, le précipité fera vert. Ces deux précipités font corrofifs.

Le vif-argent diffous dans l'efprit de fel, fe criftallife, & fait un fel métallique, difpofé par longues aiguilles, que

(1) On appelle turbith la racine d'une plante rampante, dont les feuilles & les fleurs reffemblent à celles de la guimauve. Elle croît dans les pays chauds. On l'emploie pour purger les férofités; & elle entre dans beaucoup de compofitions galéniques.

l'on nomme fublimé corrofif. Ce fel eft le plus violent corrofif qu'il y ait en Chimie. Si on mêle ce fublimé avec l'étain, on a, en distillant, une eau qui jette une épaiffe fumée. On la nomme liqueur de Libavius, du nom de fon inventeur. En fublimant encore le fublimé corrofif avec de nouveau vif-argent, il perd fa caufticité, & on le nomme alors fublimé doux, ou aquila alba, aigle blanc. On le prend intérieurement ; &, fuivant la dose, il est purgatif ou émétique (1). Enfin, par des fublimations réitérées, on l'adoucit encore, & il prend le nom de panacée mercurielle.

Si on mêle le mercure à froid, ou à une chaleur très-douce avec le foufre, il fe forme de ce mélange une poudre noire, qu'on nomme éthiops minéral, A une plus forte chaleur il fe fublime en une matiere rouge, pefante, & qui paroît n'être qu'un affemblage d'aiguilles brillantes, que l'on nomme cinabre; & c'eft fous cette forme qu'on trouve

(1) Emétique. Eta, vomo, je vomis. Euros · μετος, vomitus, vomissement,

ordinairement le vif- argent dans la

terre.

Le vif-argent eft fufceptible de bien des formes; mais ce ne font que des déguisemens, & non des changemens réels. Il n'eft point décompofé; & après toutes ces opérations, on peut toujours le retirer pur & coulant de toutes les préparations mercurielles,

Les demi-métaux font des métaux qui font peu malléables, ou qui ne le font point du tout.

L'antimoine paroît compofé de longs filets ou d'aiguilles luifantes, appliquées les unes contre les autres. Il a le brillant métallique, quoique très-obfcur, & fa couleur approche de celle du fer. Il est aigre, caffant, & nullement malléable ni ductile. Ce demi-métal fert à former desalliages dans les Arts, comme pour les miroirs de télescopes, les caracteres d'im primerie, &c. Ses préparations font d'un grand ufage en Médecine. La fubftance qui reste après la fufion eft une partie métallique, d'une couleur blanche affez éclatante, qui, dégagée par le feu du foufre qu'elle contenoit, s'appelle régule d'antimoine. Ce régule fe fond aifément; & lorfque l'action du feu eft

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