Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

l'attaque avec une grande effervefcence. Diffous par cet acide, & précipité par la fimple addition de l'eau, on en retire une chaux blanche, que l'on nomme blanc de bifmuth, blanc d'Espagne, ou blanc de perle.

La diffolution du bifmuth dans l'acide nitreux, donne l'encre de fympathie, qui ne laiffe aucune empreinte vifible fur le papier; & l'écriture devient lifible, lorfqu'on étend deffus légèrement, avec un pinceau, du foie de foufre diffous dans l'eau.

L'étain de glace eft un bifmuth groffier, qui contient beaucoup de foufre.

Le zinc reffemble au plomb & au bifinuth; mais il n'eft pas fi caffant que le bifmuth, ni fi malléable que le plomb. Sa couleur eft bleuâtre. Il fe fond au feu, dès qu'il commence à rougir. A un feu plus violent, il s'enflamme, & brûle comme une matiere huileufe: il s'exhale en même temps une grande quantité de flocons blancs ou duvets cotonneux, nommés par les anciens Chimiftes, laine philofophique.

Le zinc s'unit à toutes les fubftances métalliques, excepté le bifmuth, & trèsdifficilement avec le fer ; & comme il

eft très-volatile, il les enleve fous la forme de fublimés, qu'on nomme tutie ou cadmie des fourneaux. On diftingue par ce nom les fublimations métalliques qui fe trouvent dans les fourneaux où on fond les mines, d'avec la calamine qui eft une cadmie (1) naturelle.

[ocr errors]

Le zinc eft diffoluble par tous les acides, & für-tout par l'efprit de nitrė. Il a avec l'acide vitriolique une plus grande affinité que le fer ou le cuivre: c'eft pourquoi, fi on le mêle avec la diffolution du vitriol vert ou bleu, l'acide abandonne ces métaux pour fe joindre au zinc, & former avec lui ce qu'on appelle vitriol de zinc.

Le zinc fulfureux fe nomme' blende' ou galene.

La calamine eft une mine du zine -mêlé de fer. Sa couleur eft ordinairement brune ou jaunâtre. Elle fe trouve dans les mines de plomb & de cuivre. Celle qui eft rougeâtre eft plus remplie de fer.

(1) Cadinie. Ce mot vient de Cadmus, célebre Fondeur, qui vint de Phenicie en Grece, & qui, felon Pline Te Naturalifte, a le premier enfeigné en Europe la maniere de fondre les métaux.

La calamine grife contient beaucoup de zinc, & fert à convertir le cuivre rouge en laiton.

L'arfenic eft aigre, caffant, & d'une nature faline. Il fe fond au feu, & fe mêle avec tous les métaux. Cette fubftance eft volatile, cauftique, & corrofive: c'eft un poifon très-violent. L'arfenic rend fragiles & caffans tous les métaux avec lefquels il s'unit, excepté l'étain, qui, par fon mélange, devient plus dur & plus difficile à fondre. Il donne au cuivre la blancheur de l'argent. Ce minéral bizarre a été regardé jufqu'à préfent comme indécompofable, & il décompofe lui-même toutes les fubftances qu'on lui préfente.

L'arfenic vierge eft

pur & tranfparent dans la mine; mais il devient à l'air d'un blanc farineux.

L'arfenic rouge eft auffi pur, & s'ap peloit autrefois fandarac (1). Il eft tranf

(1) Ce qu'on appelle à préfent fandarac, eft une réfine feche, d'une odeur pénétrante & agréable, qui découle du grand genevrier, Diffoute dans de bon efprit de vin, elle donne un vernis. Elle fert, en poudre, à empêcher le papier de boire dans les endroits où on a gratté pour enlever l'écriture.

parent, & fon poison eft moins violent que les autres.

L'arfenic jaune ne differe du rouge que par la couleur. Il est seulement plus volatile.

7

Dans quelques opérations, l'arfenic fait en même temps le rôle de fubftance métallique & celui d'un acide puiffant; & ces deux propriétés empêchent de le confondre avec les autres minéraux découverts jufqu'à préfent. Quelques Chimiftes fe font empreffés d'annoncer au Public, que le vinaigre avoit la propriété de remédier au poifon de l'arfenic; mais cette affertion dangereufe eft démentie par les faits. Les obfervations récentes de la Faculté de Médecine de Paris démontrent que l'acide végétal eft infuffi fant pour détruire & même pour adoucir la qualité nuifible de ce minéral, & que s'il produit un bien-être momentané peut-être à raifon de plus de folubilité on ne doit être que plus en garde contre ce minéral, dont l'effet eft conftamment mortel.

[ocr errors]

L'arfenic fe combine avec le foufre en toutes proportions; & cette fubftance ainfi minéralifée, eft connue fous les noms d'orpin & de réalgar. Dans cet

état, il eft d'un ufage très-fréquent pour la teinture, & particuliérement pour les manufactures de toiles peintes. Mais l'orpin & le réalgar font des poifons mortels, à raifon de l'arfenic qui fe trouve uni au foufre. Comme les mauvais effets de ces deux préparations font beaucoup plus lents que ceux de l'arfenic pris en fubftance, des Médecins en avoient conclu que le foufre détruifoit la qualité vénéneufe de l'arfenic, & qu'un moyen sûr & efficace d'arrêter les fuites de ce poifon, étoit de l'amener, par la voie des combinaisons, à la plus grande diffolubilité poffible. Perfonne n'ignore que l'arfenic, le mercure, le plomb, le cuivre, &c. pris intérieurement dans leur état métallique à des dofes confidérables, ne produifent. que l'effet ordinaire des purgatifs, & que ces mêmes fubftances, fous la forme faline, c'eft-à-dire, l'arfenic blanc, l'orpin, le réalgar, le mercure divifé par l'acide du fel, qu'on appelle fublimé corrofif, le plomb diffous par le vinai gre ou par les corps gras, comme dans la peinture, le vert de gris, &c. pris feulement à la dofe de quelques grains, font des poifons violens & conftamment

« AnteriorContinuar »