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autre efpece brille comme le talc (1); mais elle eft ordinairement mauvaise, & donne peu d'argent. Celle qui eft d'un rouge jaunâtre, eft très-molle & brisée en morceaux. Rarement elle est riche. On n'en travaille les mines, que parce que cette efpece eft facile à tirer. Il y en a de vert, qui n'eft guere plus dur. Ce minerai eft très-rare; & quoique l'argent y paroiffe, il eft difficile de l'en tirer. Quelquefois, après l'avoir moulu, on eft obligé de le brûler au feu, & d'employer divers moyens pour la féparation; fans doute, parce qu'il eft mêlé de cuivre. Enfin, l'on diftingue une autre forte de minerai fort rare: ce font des fils d'or ou d'argent pur, entortillés comme du galon brûlé en pelotons extrêmement fins.

Les veines des mines, de quelque qualité qu'elles foient, font ordinairement plus riches au milieu que vers les bords;

(1) Le talc eft une pierre molle, tranfparente, onctueufe, qui résiste à l'action d'un feu très-violent. Il fe leve par feuilles, & fe met ailément en poudre. Il y en a de plufieurs fortes. La craie de Briançon eft une espece de tale.

&

& lorfqu'il arrive que deux veines fe coupent, l'endroit où elles font confondues est toujours très-riche. On remarque auffi que celles qui courent du nord au fud, le font plus que toutes les au tres. Mais en général, celles où l'on emploie moins de peine, & qui furtout fe trouvent près des lieux où l'on peut faire des moulins, font toujours préférables à de plus riches, qui demandent plus de frais. Une mine qui s'enfonce, eft ordinairement noyée d'eau. Il faut recourir alors aux pompes & aux machines, ou la faigner par des mines perdues : ce qui ruine les Mineurs parles frais exceffifs du travail.

Il y a d'autres manieres de féparer l'or & l'argent du minerai & des autres métaux qui s'y trouvent mêlés. Dans quelques mines, on emploie le feu, des eaux fortes ou d'autres fondans; mais la méthode la plus générale au Pérou, eft celle que nous venons de rapporter.

Il y a au Pérou des mines de vifargent. La grande mine de mercure qui fert dans toutes les mines de l'Amérique méridionale à purifier l'argent, eft fituée proche de Guanca-Velica, dans une montagne fort étendue. On trouve Tome II. L

dans cette mine, des places, des rues, & une Chapelle où la Meffe eft célébrée les jours de Dimanches & Fêtes. On y eft éclairé par une grande quantité de chandelles. Les parties fubtiles du mercure, qui s'évaporent, y rendent l'air fort dangereux.

La terre qui contient le vif-argent de cette mine, eft d'un rouge blanchâtre comme de la brique mal cuite. On la concaffe pour la mettre dans un fourneau de terre, dont le chapiteau eft une voûte en cul de four, où elle est étendue fur une grille de fer, recouverte de terre, fous laquelle on entretient un petit feu. La chaleur fe communiquant au travers de cette terre, échauffe tellement le minerai concaffé, que le vifargent en fort volatilifé en fumée; mais comme le chapiteau eft exactement bouché, elle ne trouve d'iffue que par un petit trou qui communique à des cucurbites de terre, rondes, & emboîtées par le cou les unes dans les autres. Là cette fumée circule & fe condense, par le moyen d'un peu d'eau qui eft au fond de chaque cucurbite, où le vif-argent tombe en liqueur bien formée. Dans les premieres cucurbites, il s'en forme moins

que dans les dernieres; &, de peur qu'elles ne s'échauffent jufqu'à fe brifer, on a foin de les rafraîchir par dehors avec de l'eau.

On trouve des mines de cuivre dans toutes les parties du Monde. Ce métal eft difpofé par filons, qui s'enfoncent en terre à de très-grandes profondeurs. La Suede & le Danemarck font les pays qui nous en fourniffent le plus. Ces mines fe découvrent par une apparence de rouille verdâtre, que ce métal communique à la terre. Le cuivre eft de tous les métaux celui qui donne le plus de peine à tirer des mines, à féparer du minerai, & à purifier. Il fe trouve en terre, mêlé avec toutes fortes de matieres, & fous des formes & des couleurs très-variées. Lorfqu'on a découvert une mine, on fait un trou, jufqu'à ce qu'on ait trouvé une bonne veine. Alors on la fuit avec foin. Les Mineurs emploient le feu pour amollir la roche, ou la poudre pour en faire fauter des fragmens. On trouve dans ces mines, des pierres de toutes les couleurs : les violettes paroiffent les plus chargées de ce métal. Il n'y a que deux manieres de tirer le cuivre de fa mine:

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1o. par la fonte : c'est la principale, la plus connue, & la plus exacte: 2°. leffive. On ne fond pas la mine; on fe contente de la griller, de la jeter rouge dans l'eau, de retirer cette eau, qui devient verte, & d'en précipiter le cuivre par le fer. Il y a bien des manieres de le purifier. Le travail des mines de cuivre ne peut fe préfenter en abrégé : c'eft le chef-d'œuvre de la métallurgie. Chaque pays a fes méthodes différentes; & l'on peut s'en inftruire dans les ouvrages des Savans qui en ont donné le détail.

L'étain naît ordinairement dans les endroits fablonneux des montagnes. Ses mines fe trouvent dans prefque tous les pays. On le purifie par le pilage, le lavage, & par le feu; & on y fait les mélanges néceffaires pour les ufages que

l'on fouhaite.

Les mines de plomb fe trouvent en beaucoup d'endroits, fur-tout en Angleterre, en Allemagne, & en France. On le tire & on le purifie comme l'étain. On le fond en lingots, qu'on appelle faumons, & on le coule en lames de différentes épaiffeurs, qu'on appelle plomb laminé.

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