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ardeurs d'urine, & la toux. Elle fert auffi chez les Confifeurs.

La gomme ammoniaque eft un fuc épaiffi, qui tient le milieu entre la gomme & la réfine. Il a une faveur d'abord douce, enfuite amere, & fon odeur eft très défagréable. Cette fubftance s'enflamme fur les charbons ardens, & fe diffout dans le vinaigre & dans l'eau chaude. Elle découle d'une plante qui croît en Libye. La meil leure eft en larmes jaunâtres. On l'emploie avec fuccès dans l'afthme (1). Elle fert aufli à réfoudre les loupes, étant employée extérieurement.

Le galbanum eft une gomme réfine, d'une odeur très-forte, qui nous vient de Syrie ou de Perfe en larmes pures, ou en pains vifqueux remplis d'impuretés. Elle fort d'une plante, comme la gomme ammoniaque. On l'employoit autrefois pour tant de maux, que fouvent l'effet ne répondoit pas à l'attente; & c'eft de là qu'eft venu le proverbe, donner du gal-.

banum.

(1) Afthme. Aoua. Anhelatio, difficulté de refpirer. A'rawa, anhelo, je refpire avec peine.

Il y a un grand nombre d'autres gom mes, réfines & baumes, qui fe tirent de même par incifion, ou découlent naturellement de certains arbres, arbrisseaux ou plantes, foit du tronc, foit de la racine, comme la gomme gutte, les gommes elemi, cancame, laque (1), de gayac copal, caragne, tacamaque, hedera ou de lierre, le bdellium, l'oppoponax, le fagapenum, la farcocole, le camphre, le ftorax rouge ou encens des Juifs, l'affafætida, le fandarac, le benjoin, l'encens ou oliban,

(1) Cette laque s'emploie dans la teinture, le vernis, la cire d'Efpagne. Il y a des drogues préparées, qui fervent pour la peinture & à d'autres ufages, que l'on nomme auffi laques, comme la laque fine, la laque colombine, & la laque liquide. Ce ne font point des gommes. La laque fine eft une pâte dure, faite avec le ventre des os de feche, que l'on a colorés d'une teinture faite de cochenille mefteque du Brefil ou de Fernambouc, après qu'on en a tiré le carmin, d'alun d'Angleterre calciné, d'arfenic, & d'une leffive de natrum d'Egypte ou de foude blanche, ou, à fon défaut, de foude d'Alicante; &, par le moyen d'une chauffe, en y procédant de la même maniere que pour l'indigo, on en forme des trochifques ou des petits pains, que l'on fait fécher, & que l'on garde pour le befoin.

le galipot ou encens blanc, la myrrhe aby ffine, le fang de dragon, le maftic en larmes, l'euphorbe, la térébenthine, les baumes de Judée, de la Mecque de Copahu, de Tolu, du Pérou, &c.

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La gomme qui découle de quelquesuns de nos arbres fruitiers, comme pruniers, cerifiers, abricotiers, oliviers &c. que l'on nomme gomme du pays, ou gomme nostrâs, fert aux Chapeliers.

DU CA FÉ.

L'ARBRE qui porte le café,

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s'éleve jufqu'à douze ou quinze pieds de hauteur. Sa groffeur eft de dix à douze pouces de circonférence. Dans fon état de fection, il reffemble beaucoup, pour la figure, à nos pommiers de huit ou dix ans. Les branches inférieures fe courbent ordinairement, lorfque l'arbre eft un peu âgé; mais en même temps elles s'étendent en rond, pour former une forte de parafol (1). Le bois en eft fort tendre, & fi pliant, que le bout de la plus longue branche peut être amené jufqu'à deux ou trois pieds de terre. L'écorce eft un peu raboteufe & blanchâtre. La feuille approche fort de celle du citronnier; mais elle eft moins épaiffe & moins pointue. La couleur en eft auffi d'un vert un peu plus foncé. L'arbre du café est toujours vert, & ne fe dépouille jamais de toutes fes feuilles à la fois. Elles font rangées

(1) Parafol. Пæpè, contra, contre, fol, le foleil.

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des deux côtés des rameaux, à une diftance médiocre, & oppofées les unes aux autres. On voit prefque toute l'année un même arbre porter des fleurs & des fruits, dont les uns font encore verts, & les autres font mûrs ou près de leur maturité. Les fleurs font blanches, & reffemblent beaucoup à celles du jafmin. L'odeur en eft agréable & balfamique, & ne fe fent point de l'amertume de leur goût. Elles naiffent dans la jonction de la queue des feuilles avec les bran

ches.

Auffi-tôt que la fleur eft tombée, il paroît en fa place un petit fruit fort vert d'abord, mais qui devient rouge en mûriffant, & de la forme à peu près d'une groffe cerife. Il eft agréable à manger. Il nourrit & rafraîchit. Sous fa chair, au lieu de noyau, on trouve la féve où la graine, que nous appelons café, enveloppée d'une pellicule très-fine. Cette féve eft alors extrêmement tendre, & le goût en eft défagréable : mais à mefure que la cerife mûrit, la féve acquiert infenfiblement de la dureté. Enfin, le foleil ayant tout-à-fait defféché le fruit, la chair qui auparavant étoit bonne à manger, devient une gouffe de couleur fort brune,

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