Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

cannelliers, & on prend la feconde écorce, que l'on expofe l'on expofe au foleil. En se defféchant elle fe roule d'elle-même de la groffeur du doigt. La qualité de la cannelle eft proportionnée à l'âge des arbres, à leur pofition & à leur culture. La cannelle donne beaucoup d'huile effentielle lorfqu'elle eft récente, & trèspeu lorfqu'elle eft vieille.

Le girofle & la mufcade ont été apportés en 1770 & en1772 des habitations Hollandoifes dans les Illes de France & de Bourbon, où ces épiceries fe cultivent à préfent; & depuis ce temps, la culture en a été auffi établie dans la Colonie de Caïenne & dans plufieurs autres endroits. Perfonne n'ignore les foins qu'a pris la République de Hollande, depuis fon établiffement dans les Indes jufqu'à cette époque, & les guerres fanglantes qu'elle a eu à foutenir contre les Naturels du Pays & les Nations Européennes qui fréquentent ces mers, pour fe procurer le commerce exclufif du girofle & de la mufcade; car ils n'avoient pu réuffi à priver entiérement les autres Nations du poivre & de la cannelle. M. Poivre fut envoyé en 1767 aux Ifles de France & de Bourbon, avec des or

ד

dres fecrets pour fe procurer ces épiceries, & en établir la culture dans ces ifles. Arrivé à fa deftination, il confia cette entreprise hafardeufe & difficile à M. Provoft, qui s'acquitta fi heureusement & fi habilement de fa commiffion, qu'en deux voyages qu'il fit, fous d'autres prétextes, dans les Poffeffions Hollandoifes, il rapporta dans l'Ifle de France, à l'infçu des Hollandois, une nombreuse collection de plants & de graines de mufcadiers & de girofliers, que l'on fit diftribuer avec des inftructions imprimées pour la culture de ces arbriffeaux.

Les Anglois fe font auffi approprié cette branche de commerce. Le Capitaine Foreft fut envoyé par la Compagnie Angloife aux Moluques & à la Nouvelle Guinée. L'objet de cette Compagnie, protégée par le Gouvernement, étoit de partager avec les Hollandois le commerce des épiceries. Ce Capitaine qui voyageoit en 1774, 1775 & 1776, remplit fi bien fa miffion, qu'après avoir vifité tous les lieux fertiles en ces riches productions, & même découvert des ifles nouvelles où on en trouve, il transdans les établissemens Anglois une porta

abondante provision de jeunes plants de mufcadiers, de girofliers, & de cannelliers.

Ces entreprises nous promettent de voir naturalifer en quelque forte parmi nous ces riches productions recélées jufqu'alors dans quelques ifles de la mer des Indes, dont les Hollandois propriétaires fourniffoient feuls l'Europe entiere, & même prefque toute l'Afie.

DU

DU COTONNIER.

LE E cotonnier ne furpaffe furpaffe guere la hauteur d'un pêcher. Il aime les cantons élevés, & ne vient pas bien dans les endroits bas & humides. L'écorce eft unie, du moins dans fa jeuneffe. Elle eft mince, ferrée, & d'une couleur grifâtre. Le bois eft blanc, doux & poreux; mais en vieillisfant il devient dur, caffant, & fe creufe au centre. Ses branches font droites & couvertes de feuilles qui font douces, laineufes, & divifées comme celles de la vigne, mais plus petites, & unies dans leurs bords. La tige des feuilles eft velue. Les fleurs fortent & fleuriffent à la naiffance de la tige, & très-rarement fur les branches. Elles font compofées de cinq feuilles affez femblables à celles de la tulipe, & leur calice eft foutenu par cinq autres petites feuilles vertes, dures & pointues. Ces fleurs font d'un jaune pâle, bordées d'une raie rouge, & marquetées au dedans de quelques taches pourpres. A ces fleurs fuccede un fruit, qui devient de la groffeur d'un œuf de pigeon, diTome II.

vifé en plufieurs cellules, qui contiennent un duvet ou une efpece de filaffe en flocons d'une grande blancheur, qui eft le coton. Ce fruit, fuivant la qualité du terroir & la bonté de l'arbre, mûrit dans l'efpace de quatre ou cinq mois. Sa maturité fe fait connoître à la noirceur qui paroît vers l'extrémité. Alors il s'enfle davantage, & creve en faisant un petit bruit. Tout ce qu'il contient feroit perdu, fi l'expérience n'avoit appris à veiller foigneufement dans ces occafions. Chaque fruit renferme fix ou fept grains de la groffeur d'un pois mais d'une furface inégale & pointue. C'eft la femence de l'arbriffeau. Il y a des efpeces de cotonniers qui ne s'élevent pas en arbres. Ils font connus fous le nom de cotonniers herbacés ou cotonniers communs. Le coton ne vient que dans les pays chauds. Celui des Ifles Françoifes de l'Amérique eft d'une très-bonne qualité; on en tire beaucoup pour les Manufactures de France, & même de l'Etranger.

commun,

« AnteriorContinuar »