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18. Anniversaire de Gilbert, prêtre-curé de Sommevoire. 24. Anniversaire solennel pour Mr Hugues, comte de Rhétel, et dame Félicité de Beaufort, son épouse, et pour tous les seigneurs et dames de Beaufort, fondateurs de Boulancourt. Les prêtres doivent dire la messe, et les non-prêtres, réciter 50 psaumes. (Hugues II, comte de Rhétel, est inhumé avec Félicité dans une chapelle de l'abbaye d'Elan, de l'ordre de Cîteaux, au diocèse de Rheims. — Il fonda son anniversaire à Boulancourt, l'an 1228.)

Décembre.

1. Anniversaire de dame Huguette de Duabus qui mourut le jour de Saint-André, après midi, l'an 1309. (Elle est inhumée dans la chapelle de la Passion; elle a donné pour son anniversaire un beau calice.)

13. Anniversaire de Frère Raoul de Longpont. 23. Anniversaire solennel pour dame Bérangère de Castille, reine d'Angleterre, et dame Blanche, sa sœur, comtesse de Champagne (filles de Sanche VI, dit le Sage, roi de Navarre).

30. Anniversaire solennel pour les seigneurs de Villehardouin (1).

(1) En 1219, mai, Erard de Villehardouin avait donné à la MaisonDieu du Chêne, près Arcis-sur-Aube, 6 setiers de grain (2 froment, 4 avoine), à prendre sur les moulins de Saint-Hutin, près Margerie (Marne), pour les anniversaires de sa mère Kanne, de son père Geofroi, le célèbre historien, de son frère Geofroi, et de Mabile, son épouse (Cartul. no 198. e don fut cédé, le 2 août 1240, par Jean, prieur du Chêne, à Boulancourt, avec l'agrément de Guillaume, maréchal de Champagne, à la charge d'acquitter les anniversaires Cartul. no 350,.

Nous terminons notre tâche. Cette étude est trop courte pour les matières qui en sont l'objet, quoique peut-être elle paraisse longue au lecteur. Nous avions l'intention d'utiliser les documents de notre cartulaire, en établissant, en complétant, ou en rectifiant, dans un appendice, les généalogies de plusieurs maisons qui ont illustré, à un rang secondaire, nos contrées, dans le cours du Moyen-Age; nous nous proposions aussi de compléter les catalogues des baillis de Troyes, de Chaumont et de Vitry; mais nous avons craint d'être entraîné trop loin.

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SUR UN LIVRE DE M. PAUL ROUSSELOT

INTITULÉ :

LES MYSTIQUES ESPAGNOLS

PAR M. ASSOLLANT

MEMBRE RÉSIDANT.

MESSIEURS,

Le livre dont je vais vous entretenir ne se recommande pas seulement comme étude patiente et consciencieuse à tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'esprit humain, il doit avoir à nos yeux un intérêt particulier, ayant été commencé, et en grande partie fait à Troyes. La bibliothèque de la ville et celle du Grand-Séminaire, mises à contribution par l'auteur durant plusieurs années, lui ont fourni pour son travail beaucoup de matériaux. Quoiqu'il l'ait publié à Dijon en 1867, ce n'est point là qu'il en a conçu la pensée et commencé l'exécution.

Professeur de philosophie, M. Paul Rousselot n'a pas prétendu faire œuvre de théologien. S'il se trouve avoir écrit, pour ainsi dire, un chapitre de l'histoire du catholicisme, c'était une nécessité du sujet qu'il a choisi; son but a été uniquement d'ajouter un chapitre à l'histoire de la philosophie tel est le point de vue auquel il a étudié les écrits des mystiques espagnols, non pas de tous, non pas

T. XXXIII.

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même de tous ceux du xvi° siècle, mais seulement des plus illustres, recherchant soigneusement dans leur théologie, dans leur poésie même, quelle a été leur psychologie, leur métaphysique, leur morale.

Aussi trouve-t-on dans son livre fort peu de détails biographiques, mais des analyses étendues des principaux ouvrages de onze auteurs, dont il s'est spécialement occupé. C'est assez pour donner une idée exacte du mysticisme espagnol et de ses doctrines, assez pour en faire connaître les caractères et les résultats. Les noms de ces auteurs sont

inconnus en France pour la plupart; il n'en était pas de

même à la fin du xvI° siècle et au commencement du xvii, époque où l'Espagne exerçait dans notre pays, par toute sa littérature, une influence si considérable.

Des mystiques choisis par M. Rousselot pour objets de son étude, les quatre premiers ne se rattachent pas l'un à l'autre de façon qu'on puisse les regarder comme constituant une école.

D'abord, c'est un théologien laïque, auquel M. Eugenio de Ochoa a donné place dans son Trésor des écrivains mystiques de l'Espagne, Alejo Venegas, né vers 1500, moraliste satirique qui déplore l'abaissement de la foi et lui assigne pour causes principales, d'une part l'ignorance, de l'autre la lecture des livres pernicieux. Voilà des plaintes qui datent de loin, sans avoir alors même été nouvelles.

Un religieux augustin, Pedro Malon de Chaide, né vers 1530, peint avec une égale vivacité la corruption du siècle et les effets des mauvaises lectures. Ce qui fait de lui un mystique, c'est que, pour exciter les hommes à aimer Dieu, il donne un développement considérable à la question de l'amour et à celle de la beauté, en même temps qu'aux problèmes ardus du libre arbitre et de la grâce. Comme Alejo Venegas, il écrit en espagnol, car il veut que l'Espagne soit la maîtresse des nations par sa langue aussi bien que par ses armes, sentiment de fierté patriotique qui n'est certainement

pas une inspiration du mysticisme. M. Rousselot n'a pas consacré moins de 50 pages à Malon de Chaide, particulièrement à son grand Traité de la conversion de Madeleine.

Il passe rapidement sur le franciscain Jean des Anges, qui alliait l'érudition à une grande exaltation du sentiment religieux; mais il s'occupe longuement d'un autre franciscain, Diego de Stella (1524-1598), sermonaire éloquent plutôt que métaphysicien et psychologue, directeur de conscience aussi habile que savant. Une intéressante comparaison de ses Méditations sur l'amour divin avec le Traité de l'amour de Dieu, de Saint-François de Sales, et des passages heureusement choisis de l'auteur espagnol, justifient l'estime qu'on faisait de lui. De ces citations, voici la plus caractéristique, d'un tour vif, et non sans hardiesse : « Dieu » n'a pas décrété », dit-il, « qu'on se sauvât par l'aumône: >> les pauvres seraient exclus; par le jeûne : impossible aux >> infirmes; par la science et la sagesse : que deviendraient » les ignorants et les pauvres d'esprit ? par la virginité : >> que deviendraient les gens mariés ? par la pauvreté : que >> deviendraient les riches? Autant de prétextes, autant » d'exclusions. Mais l'amour est nôtre, il dépend de nous, >> il est commun à tout état, à tout âge, à tout sexe : nul » n'est infirme, nul n'est pauvre, nul n'est vieux pour ai>> mer. Le Christ a promulgué pour tous la loi nouvelle, la >> loi d'amour. » C'est ainsi que partout M. Rousselot anime, autant qu'il le peut, une série d'analyses dont le fond, quel que soit le soin donné à la forme, manque toujours un peu de variété.

Au risque de tomber, pour ma part, dans le même inconvénient, je passerai en revue avec lui les sept mystiques qui viennent ensuite et forment un groupe qui a SainteThérèse pour centre. Trois la précèdent, sans qu'on puisse dire d'eux qu'ils furent ses maîtres; trois la suivent et furent ses disciples.

Vingt-cinq pages nous font d'abord connaître Jean d'A

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