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• Seff. 22.de

roiffe, eft encore un refte de la pratique dont nous parlons; ainfi que l'ufage de quelques fideles, fur tout dans les villages & à la campagne, de ne point communier, mêmes, les jours ouvriers, fans préfenter à l'Offrande, du pain & du vin, ou du moins dequoy en acheter, c'est-à-dire, de l'argent. Le Pere Morin de l'Oratoire, prérend que l'Offrande du pain & du vin qui devoient fervir de matiere au Sacrifice, a duré jus qu'au XIII. fiecle, & qu'elle n'a cellé tout-à-fait, particulierement dans les grandes Villes, que depuis le xv1. fiecle. Et ce qui l'a davantage confervée dans les villages & à la campagne, c'eft, ajoûte ce Savant homme, que » moins les Curez font verfez dans les fubtilitez Philofophi»ques, & plus ils font attachez aux anciens ufages; femblables en cela au petit peuple, dont S. Auguftin dit que ce n'eft point la vivacité du raifonnement, mais la fimplicitè de leur foy, qui fait leur affurance.

ע

37. L'eau mêlée avec le vin, à l'exemple de Jefus-Chrift, ] qu'on croit l'avoir prattiqué de la forte. Quod Chriftum Dominum ita feciffe credatur » Sacrif. Mifl: dit le Concile de Trente, avec toute la Fradic. 7. tion: enforte que ce mélange doir étre aussi anthag. III. cien que l'Eglife même ; & même plus ancien, relian. IV. au fentiment de S. Thomas & de divers autres Can. 4. Cy- Auteurs (a), qui prétendent que N. S. n'a ainfi prian. Epit.

b Conc. Car

Can. 24. Au

63.

C

S. Juftin S. prattique que celle-là. Heureufement on la conferve touIrenée & S. jours dans l'Eglife de S. Vincent de la même Ville & en Cyprien,qui quelques autres, à ce que m'écrit encore le même Ecvivoient au clefiaftique.

une mention

II. & III. (a) Durant de S. Pourçain, fur le 4. 1. du Maitre fiecle font > des Sentences, dift. 11. q. 15. Thomas de Strasbourg, expreffe de Général des Ermites de l'Ordre de S. Auguftin, fur lo ce mélange, même endroit où il cite le témoignage de S. Jean

trempé fon vin (a) dans la derniere Cene, que par efprit de tempérance & de sobrieté, & fur ce que c'étoit en effet la coutume d'en ufer de cette maniere. Secundùm morem illius terre, dit ce S. Docteur.

38. Pendant l'Offrande on ne peut mieux faire que d'occuper le peuple du chant de quelque Pfeaume, de-là appellé Offertoire. ] Auffi, au temps de S. Auguftin, l'Eglife avoit-elle déja pris cette précaution, ainfi que ce S. Docteur nous l'ap

Damafcene. M. Meurier Doyen & Chanoine Theologal de Reims, en fon Expofition des faints & facrez Myfteres de la Messe, Serm. 29. Gavántus, en fon Commentaire fur les Rubriques de la Meffe, part. 25 tit 7. n. 4. l. f. M. Grimaud, déja cité, en fa Liturgie facrée, part. 2. c. 14. Janfenius, Evêque d'Ypres en fon Commentaire fur les Evangiles. M. le Voirier, Chanoine de l'Eglife de Laon & Tréforier de la Chap pelle de N. D. de Lieffe, en fon Explication des Cérémonies de la Meffe. L'Auteur des Explications litterales

fpirituelles, qui accompagnent la Verfion Françoise de la Bible, imprimée chez Defprez à Paris, fur le c. 26. de S. Matthieu, v. 27. M. Huré, en fa traduction du N. T. auffi imprimée à Paris, avec la permiffion de S. E. M. le Cardinal de Noailles, fur le même endroit de S. Mathieu, Note e, &c. Nous pourrons encore parler ailleurs avec plus d'étendue fur ce point.

(4) Je dis, tremper fon vin, fuivant l'expreffion même du Cardinal Bellarmin, qui intitule le Chap. 10. de fon 4. Livre des Sacremens, De vino temperando aquâ in facro Calice. Telle eft auffi l'expreffion du tres ancien Interprete Latin des Ouvrages de S. Irénée, qui appelle temperamentum Calicis, ce mêlange de l'eau & du vin dans le Calice. Expreffion qui a fait dire à Jacques Janffon, que par le mélange de l'eau avec le vin, N. S. avoit pris foin de tremper cette derniere liqueur. Notan dum ex verbis Irenai, dicentis quòd Dominus tempeTamentum Calicis fuum dixerit Sanguinem, elici Dominum,mifcendo aquam vino, curam habuiße Calicis temperandi.

P. 3. Ixxiv.a.6.

prend lui-même, au deuxieme Livre de fes Retra tations, chap. 2. Au lieu que jufqu'alors l'Offrande s'étoit faite en filence, comme cela s'obferve encore le Samedy-faint.

39. Sufcipe fancte Pater, omnipotens, aterne Deurs banc immaculatam Hoftiam. Offerimus tibi, Domine, Calicem falutaris. In fpiritu húmilitatis. Veni fanctificator. Sufcipe fancta Trinitas, hanc Oblationem, &c.] Toutes formules d'Oblation, introduites en diverfes Eglifes; vers l'onźieme fiecle: L'Auteur du Micrologue, qui vivoit en ce tempslà, parle du Veni fànitificator & du Sufcipe fanita Trinitas, comme de prieres déja ufitées en fon fiecle.

40. Et fur tout & bien avant toutes celles-là, to raison appellée Secrete, dont fans doute Saint Juftin fait mention, en rapportant les prieres que le Pontife récitoit fur le pain & le vin offerts par les fideles. Car nous n'entendons par la Secrete, que la priere où le Prêtre commence à fanctifier les dons par l'oblation qu'il en fait à L.8.c. 16. Dieu. Les Conftitutions des Apôtres parlent aussi d'une priere qui se faifoit à voix baffe, immédiatement avant la Préface: ce qui eft précifément l'endroit de la Secrete, dont ces Conftitutions marquent icy la récitation à voix basse & * Orans per fans chant* ; à la diftinction de la Préface, qui se fe Pontifex récite au contraire à voix haute & avec chant. Enfin S. Auguftin femble expreffément marquer cette Oraison, lorfqu'il dit qu'aprés la priere on doit avertir les fideles d'élever leurs cœurs. Poft Orationem, admonemini ( furfum habere cor ). Car c'est justement après la Secrete, que le Prêtre fait cet avertiffement, en difant Surfum corda.

cum Sacerdotibus.

41. Le lavement des mains, I dont parle S. Cy

on

*ainfi que de ces paroles,

nus meas, qui

là, accompa gnoient cet

Tille de Jérufalem*,non feulement comme prattiqué par l'Evêque; mais auffi par tous les Prê- Lavabo inter tres qui entouroient l'Autel (a). Et en effet innocentes ma n'auroit pas pas moins affecté de propreté & de net- dez-ce temsteté à l'Autel, je dis même dez-les premiers temps, qu'aux tables communes & aux repas or- te action. dinaires. Or on fait que jamais les Juifs ne mangeoient fans avoir lavé les mains. C'étoit même une tradition parmy eux. Du moins les Prêtres ne V.Math.15. pouvoient-ils s'approcher de l'Autel fans s'étre & Marc. 7 auparavant lavez. Il y avoit pour cela à la porte du temple, un baffin de fonte, auffi appellé Mer, à cause de la grande quantité d'eau qu'il contenoit (b). Les Païens avoient pareillement coutume de laver leurs mains avant que de commencer le facrifice. Illotis manibus facra trattare

eft nefas, dit Héfiode. Nunc lavabo ut rem divinam V. Aulular. faciam, dit Euclio dans Plaute.

42. Fruits nouveaux qui étoient apportez fur Autel] Comme il paroît par le Concile de Conftantinople de l'an 692. appellé Quini-sexte (c) ou in Trullo (d); qui, pour les raifons marquées au

(a),, Vous avez vu, dit ce Pere aux Nouveaux Bapsizez, que le Diacre préfentoit au Prêtre de l'eau pour laver les mains, & à tous les autres qui étoient autour “ de luy. Catech. s.

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(b) v. Exod. 30. It. 3. Reg. 7. 2. Paral. 4. Le Cardinal Bona prétend que les Benitiers qui font à l'entrée de nos Eglifes, ont fuccédé à ce baffin.

(c) Comme qui diroit quint-fixieme ou cinq-fixieme, à caufe du cinquieme & fixieme Concile œcumenique dont celuy-cy n'eft proprement que le fupplément, fur tout pour les Canons de difcipline. On l'appelle auffi en Grec pour la même raison, Pentheite.

(d) Du nom du Dôme ou Grand Sallon du Palais Imperial, où ce Concile fut affemblé. Et même le Palais Entier étoit de-là auffi appellé Trullus ; comme nous

A&t.4. Scen

2.

Canon 28.défend à l'avenir la diftribution de ces fruits avec l'Eucariftie. Maintenant, que dez-les premiers temps, ces fruits ayent été mis fur l'Autel à l'heure du Sacrifice, c'eft dequoy le troisieme & le quatrieme Canon des Apôtres rendent un témoignage pofitif.

43. Per quem hæc omnia, Domine, femper bona creas, fanctificas, vivificas, benedicis & præftas nobis ] Paroles, ce femble, imitées d'un endroit des L. 8. c. 46. Constitutions- Apoftoliques, contenant le même fens en fubftance; & expreffément marquées à la fin du Canon de la Meffe, dans le Sacramentaire du Pape Gélafe, & encore plus expreffément le Jeudy-faint à l'endroit de fa bénédiction des faintes Huiles, & le jour de l'Afcenfion à la bénédic

tion des Feves.

44. Le Pater] dont S. Jerôme & le Pape faint Grégoire font remonter la récitation à la Messe, jufqu'au temps des Apôtres.

45. Ces paroles, panem noftrum quotidianum da nobis hodie, entendues par plusieurs Peres, au fens de l'Eucaristie & de la Communion journaliere.] Par exemple, S. Cyrille de Jérufalem appelle le pain de l'Eucaristie, le véritable pain fuperfuban

voyons qu'on nomme encore préfentement à Arles, en langage du païs, le Palais de la Trouille ou Trouillane, l'ancien Palais de l'Empereur Conftantin. J'avois crụ de même,que le Dôme qui s'éleve au-deffus de la croisée des plus belles Eglifes modernes, donnoit le nom à toute l'Eglife même; & qu'on difoit le Dôme de Milan,le Dôme de Florence, pour dire, l'Eglife de Milan, l'Eglife de Florence,&c.Mais M.l'abbé Chaftellain m'apprend qu'il n'eft point du tout vray qu'on dife Dôme de Milan, Dôme de Florence, à caufe du Dôme de ces églifes: Dôme par toute l'Italie & par toute l'Allemagne, ajoute cet abbé, fignific cathédrale ; & ce domo la eft l'ablatif de domus.

tiel;

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