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qu'après la Secrete (a), fans faire d'une part attention que cette priere n'a pris le nom de

distinctions; autrement les Prêtres du second ordre, feront tentez de copier icy les Evêques & d'en faire autant. Ce n'eft pas que les Evêques s'arrogent le droit de changer à leur gré les prattiques, principalement celles qu'ils ont une fois reçu eux mêmes & établies; mais c'est qu'occupez à des devoirs plus effentiels & plus importans, en un mot ne pouvant tout faire par eux-mêmes, ils fe repofent ordinairement du foin des Cérémonies extérieures & indifférentes, fur leurs Chapellains ou Aumôniers, qui, peu inftruits ou moins attentifs, leur font quelquefois fur cela prendre le change. Et pour venir en particulier à ce qui fe paffe en quelques Diocêles à la Confirmation, on prétend qu'un Prélat ayant chargé un de fes Aumôniers de la commiffion de luy dreffer un petit Pontifical commode & portatif, dont toutes les Rubriques füffent retranchées, & qui contint feulement les formules des prieres néceffaires pour les fonctions Epifcopales; cet Aumônier, laissant à part tout le rouge de cette Rubrique du Pontifical (qué même, felon toute apparence, il ne lut point du tout ) : Expedita itaque Confirmatione, Pontifex fedens, acceptá mitrâ, patrinis & matrinis annuntiat quòd inftruant filios fuos bonis moribus, quòd fugiant mala

faciant bona, i doceant eos Credo in Deum, ఈ Pater nofter & Ave Maria, quoniam ad hoc funt obligati; il n'en réferva que ces mots, qui y font marquez en noir, Credo in Deum, Pater nofter, Ave Maria. Ce qui fit que comme, faute de Rubrique, on ignoroir l'ufage de ce fymbole & de ces prieres, on les mit tout naturellement fur le compte des Nouveaux-Confirmez, & on les leur fit réciter., Et de-là, dit-on, cette prattique s'eft introduite d'abord dans les Diocêfes où on eft venu à fe fervir de ce Pontifical abbrégé, & puis par communication en d'autres.

(a) Il y a fur cela, dit-on, à Orleans, un ufage affez bizarre, qui eft que le Prône fe differe jusqu'après l'Offrande du peuple: & cela, affure t'on, pour ne pas faire deux voyages dans la Nef; c'eft-à-dire, n'y pas retourner pour recevoir les Offrandes des femmes, après y avoir déja été pour le Prône.

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Secrete, comme on verra plus bas, que de ce qu'elle étoit récitée après le renvoy & la fortie de ceux à qui on faifoit un myftere & un fecret du Sacrifice; & fans confidérer d'un autre côté, que, comme ils font obligez de réferver le pour commencement de la Préface, ces derniers mots de la Conclufion de la Secrete, Per omnia fecula feculorum, ils mettent entre ces mots & le refte de la Secrete, dont cette Conclufion devroit étre à peine féparée d'une virgule, un fi grand intervalle, qu'on ne s'apperçoit plus du tout de la liaifon que tout cela doit avoir enfemble; en forte que, quand le Curé defcend de chaire & vient à l'Autel, on ne fait précisément ce qu'il veut dire par ce per omnia, ni à quoy rapportent ces paroles, qui même femblent tenir au Prône, & faire une fuite & comme un même tissu, avec ce que le Curé vient immédiatement de dire en chaire. A la Meffe du Couronnement de l'Empereur, on tombe dans le même inconvenient que nous avons marqué plus haut, en ce que les Electeurs & autres Princes & Ambaffadeurs Proteftans, ne fortent qu'au per omnia de la Préface, & fe trouvent par conféquent à l'Offrande, dont toutefois, ils devroient étre exclus par les regles de l'Eglife. Ce n'eft pas que dans un Concile de Lyon, tenu au commencement du VI. fiecle, l'on voit qu'il eft permis à un nommé Estienne, & à fa femme Palladia, privez l'un & l'autre de la communion de l'Eglife, pour raison d'inceste, d'affifter aux prieres de la Meffe, jufqu'à la Secrete, appellée dans ce Concile, Oratio Plebis,(a)

(a) La Secrete paroît nommée Oratio plebis, de ce qu'en effet, il n'y a régulièrement que le peuple Fidele, appellé d'ordinaire Plebs dans les Ecrits des Saints

Ce renvoy fe faifoit auffi à diverfes fois. La premiere, en difant, Qu'il n'y ait icy aucun de ceux

qui font au degré des Ecoutans ni aucun Infidele. La v. Confti feconde, Sortez, Catécumenes. La troifieme, Poffe. tut. Apost. dez, fortez. La quatrieme, Vous qui demandez le Baptême, fortez. La cinquieme, Sortez, vous, qui étes en pénitence. Et de-là, c'est-à-dire, parce qu'il n'y avoit pas pour un feul renvoy, mais pour ainfi dire, pluralité de renvois; au lieu de miffa au fingulier, on a fouvent dit misse au plurier. Miffa fint, misse fiant, ufque ad missas fuftineant, dit S. Benoift, comme nous avons vu; & non pas, missa fit, missa fiat, ufque ad miffam fuftineant. On trouve en quelques Exemplaires manufcrits du Sacramentaire de S. Gré goire, le Vendredy-faint ces mots, Et fiant missa. employez pour dire; Et c'eft fait, & qu'on fe retire- Enfin, de-là encore toutes ces expreffions: Miffarum folennia, Miffas facere, agere, tractare, dicere, tenere, confecrare, celebrare, cantare, dare,. Legere, pour dire, Célébrer l'Eucaristie, convoquer ou tenir des Affemblées, faire l'Office ou préfider au Chœur.

Voicy tout l'ordre de ce renvoy. Le Sermon finy, d'abord fortoient les Infideles ; & aprés eux, les Auditeurs : c'est-à-dire, les Catécumenes de la premiere claffe, & les Pénitens de la feconde. Enfuite venoient les Catécumenes de la feconde claffe, que l'on mettoit en priere ; &

Peres & autres Auteurs Ecclefiaftiques, qui foit préfent à cette priere, ainfi qu'au Canon & au refte de la Meffe On voit encore en cette Oraifon du Canon, Unde & memores, Domine, fed & Plebs tea fancta, le mot Plebs. employé pour marquer le Peuple Fidele, qui eft le Peuplepar excellence.

dic. c. 19.

qui, aprés avoir reçu, inclinez, la Bénédiction du Pontife, par l'impofition des mains, fe retiroient.. On faifoit de même la Priere des Energumenes Conc. Lao ou Poffédez du démon,puis celle des Compétens. ou Catécumenes du troifieme dégré, & enfin celle des Pénitens de la troifieme claffe, & on les congédioit; de forte qu'il ne reftoit avec les Fidelés, que les Pénitens du quatrieme degré ; je veux dire, les Confiftans:car pour ceux du premier degré, c'est-à-dire, les Pleurans, nous avons déja fait obferver, que comme ils n'étoient pas dans l'Eglife, mais en dehors à la porte, la cérémonie du renvoy ne les pouvoit concerner.

9. Ce qui fe chantoit ou se récitait en présence des Catécumenes, avant que de les congédier; favoir, le Kyrie, la Collecte, &c. tout cela étoit aussi appellé Meffe des Catécumenes. ] C'eft l'expreffion du Concile de Valence en Espagne, Canon 1. où il eft ordonné de lire l'Evangile dans la Meffe des Catécumenes, après l'Epitre : in Miffa Catechumeno rum, poft Apoftolum. Voila donc, je ne dis pas feulement le renvoy, ni même les Prieres du renvoy; mais encore tout le commencement de la Meffe, appellé auffi Miffa Catechumenorum. Si toutefois cette leçon eft bonne, in Miffa Catechumenorum, comme le prétendent Caffander Martinius, Pamélius, Maldonat, Scortia, le Cardinal Bona, & plufieurs autres Savans, appuyez fur quelques Manufcrits: car d'autres lifent icy, ante Miffam Catechumenorum ; ce qui rentreroit dans le fens du Concile de Carthage IV. & de celuy de Lérida.

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Et non feulement on a attribué le nom de Meffe à tout le corps de l'Office des Catécumenes en général; mais encore féparément & en particulier,

pheta.

à toutes les parties qui compofent cet Office.. Ainfi les Collectes ou Oraifons fe trouvent nommées Messes, dans le Concile de Mileve II. Can. 12, & dans le IV. de Tolede, Can. 13. Et de même de l'Epitre & de l'Evangile, dont la Regle du Maître parle en ces termes: Eo ordine, quo Miffa C.46. à Clericis celebrantur; id eft,cum minor Clericus Apoftolum (l'Epitre) perlegerit, fequitur major Diaconus, Evangelia fancta perlecturus. L'Evangile en particulier eft auffi appellé Meffe dans la Regle de Tetradius, C. 20. Enfin cette dénomination a pareillement paffé aux Leçons de Matines, dans la Regle de S. Aurélien d'Arles, qui ordonne de réciter au premier Nocturne du jour de Noel & de l'Epiphanie,fix Messes (c'est-à-dire, fix Leçons), Sex Missai tirées du Prophete Ifaïe. Tout de même, S. Cé- de Ifaia Pro faire marque fix Meffes ou Leçons, les Dimanches: omni Dominicâ fex Millas facite. Et Tetradius, duos Nocturnos faciunt, & tres Miffas. La Regle de S. Ifidore, C. 7. & celle de S. Fructueux, C. 3. employent auffi ce même mot au même fens. Bien plus, Matines elles-mêmes;en un mot, tous les Divins-Offices, & ce qu'on appelle les Heures-Canoniales, tout cela a de même pris infenfiblement le nom de Meffe. Caffien,par exemple, appelle Miffam nocturnam, ou Vigiliarum Miffam, l'Office de la nuit. Voicy encore d'autres Inftit. i. z. expreffions du même Auteur : Mifsâ Canonicâ cele- c. 31. & 1. 3 bratâ, pour dire, l'Office Canonial étant achevé. "Ibid. 1. 3. Et encore, ad celeritatem Miffa quantociùs prope rantes, en parlant de ceux qui ne demandent que la fin de l'Office. Missa que celebratur in ortu folis, porte une Regle de Solitaires, Chap. 30. pour marquer Primes. Missa matutina & vefpertina, dans le Concile d'Agde (Can. 30. pour fignifier

c. 8.

Ibid. 1. c. 7.

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