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Laudes & Vêpres. Et généralement ce Concile femble toujours prendre Miffa, pour l'Office & pour toute Affemblée des fideles. On fait En f06. qu'au VI. fiecle,où fut tenu ce Concile, & mêmebien avant ce temps là, cette expreffion Miffas tenere, étoit communément ufitée, pour dire, Tenir des Affemblées & y préfider, ou fimplement y affifter comme on dit encore, Tenir les Etats tenir Chapelle, tenir les Affifes, &c. Tenir les Heures, dit l'Ordinaire de l'Eglife de Reims, en parlant de la fonction du Semainier. Tenir Vêpres, tenir Matines, tenir Chœur, dit le Cérémonial françois, de l'Abbaïe de S. Nicaife de la même Ville. Tenir Tenebres, porte l'Ordinaire de S. Pierre de Soiffons. Rogavi ne Miffas per fe ipfi tenerent, difoit vers le milieu du v. fiecle, le Comite Candidien, en parlant de S. Cyrille & de Memnon d'Ephese je les ay priez, dit ce Comte,. de ne point s'affembler. On lit encore ces paroles de Théodore, Evêque de Cyr, adreffées vers le même temps à l'Empereur : Oportebat Pietas tua, Epifcopo prafentis loci pracipere, ut nec nobis necillis Miffas tenere concederet. » Il ne devroit étre permis ni à eux ni à nous de tenir aucune affemblée. Ne permitteret neque illis neque nobis congregavi, porte une autre Verfion; où l'on voit le Miffas tenere, rendu par le verbe congregari. Enfin on Mort en lit ces mots dans une Inftruction du Pape Hormifdas: Statuerunt omnes in unum Epifcopi, ne quis

523.

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foras civitatem teneret. » Ils convinrent de ne point faire d'Affemblées Ecclefiaftiques hors de la VitTenu en le. Le Concile de Brague, Canon 16. retran◄ 563. chant de la communion,ceux qui n'affiftent point à l'Office le Jeudy faint, s'explique auffi en ces termes: Si quis Feriâ quinta, que vocatur Cena

Domini, Miffas non tenet, anathema fit. Mais pour revenir au Concile d'Agde, Canon 21. c'eft ainfi qu'il s'exprime: Si quis extra Parochias.... Oratorium in agro habere voluerit, reliquis Feftivitatibus,ut ibi Miffas teneat, propter fatigationem familia.... permittimus: Pafcha verò... nonnifi in civitatibus aut in Parochiis teneant ; Clerici verò, fi qui, nifi jubente aut permittente Epifcopo.... Miffas facere aut tenere voluerint, à communione pellantur. C'eft-à dire, « qu'il eft permis par ce Canon, d'avoir des Oratoires à la campagne, à ce ceux qui font loin des Paroiffes, pour s'y allem-«< bler & y faire l'Office, à l'exception de Pâques & « autres jours folennels, qu'on doit paffer dans la « Ville Epifcopale,ou venir à la Paroiffe ; en forte & que les Clercs ne peuvent ces jours-là, fous pei- « ne d'Excommunication, célébrer les Divins Of-ce fices dans les Oratoires, fans la permiffion de l'Evêque. « C'eft au même fens, que, quelques « années aprés, le Concile d'Orleans, Can. 25. dé En 511 fend encore de paffer à la campagne:Pâques,Noel & la Pentecôte: Nulli civium, Pafcha, Natalis Domini vel Quinquagefima, folennitatem in villa liceat celebrare. Ce qui fe doit généralement entendre de toute célébration d'Offices, de toute Synaxe & Affemblée,interdites par ce Canon,dans les Eglifes de la campagne,aux Fêtes folennelles. Et c'eft ce que leConcile de Clermont,tenu vers le milieu En 535. du même fiecle, appelle pareillement, Canon 15. Solennitates tenere ; ordonnant que les Clercs célebrent les Fêtes folennelles avec l'Evêque dans la Cité, à la réserve de ceux qui font attachez à des Titres à la campagne. Grégoire de Tours, voulant marquer que Merouée paffa les Fêtes de Pâques à Tours, dir auffi qu'ibi dies fanctos Paf v. I. c. 2.

Hift. Franc.

1

Diocéfe de

le Rhône.

moins com

let,trouvent

Epaone pour

des Saints de

ce

le mot Epao

1

Epaona, ou cha tenuit. Le Concile d'Yenne, tenu au com Épauna, au au mencement du même fiecle, avoit pareillement Belley) dans réglé,Can. 35. que les Citoyens Nobles, célébrele Bugey,fur roient la nuit de Noel & de Pâques,au lieu où seQuelquesSa- roit l'Evêque.. C'eft que l'Eglife Cathédrale étoit vans, nean- comme la Paroiffe des perfonnes qualifiées, auffi me M. Bail- bien que des Clercs Majeurs, qui n'étoient point de la difficul- fixez à des Eglifes Paroiffiales ou Canoniales. Le té à prendre Concile d'Agde déja cité, prend encore le Miffas Tenne, V. la tenere, dans la même acception, au Canon 47. où Topographie » il eft enjoint aux Séculiers, «d'affifter les Dimancélebre "ches à l'Office entier, & de ne point fortir avantAuteur, fur la Bénédiction de l'Evêque : Miffas die Dominico Secularibus totas tenere fpeciali ordinatione pracipi mus,ita ut ante Benedictionem Sacerdotis populus egredi non prafumat. Bien entendu que la Meffe eft icy comprise dans l'Office-Divin, ainfi que dans. le Chapitre 60. de la Regle de S. Benoift; où ceSaint veut que les Prêtres puiffent faire les Offices du Chœur ; ce qu'il appelle, felon le langage de fon temps, Miffas tenere. Rien n'empêche non plus qu'on n'explique au même fens, c'est-à-dire, dans le fens de l'Office en général ( au moins de Laudes & de Vêpres), & en particulier de la Meffe (qui, fur tout les Dimanches, en eft la partie la plus folennelle), le Canon 26. du Concile d'Orleans, déja cité, qui porte conformé ment au Canon 47. du Concile d'Agde, que» per»fonne ne fortira de l'Eglife avant que l'Office » foit achevé, & que l'Evêque ait donné la Béné» diction: Cùm ad celebrandas Miffas in Dei nomine convenitur, populus non ante difcedat quàm Missa folennitas compleatur ; & ubi Epifcopus fuerit, Benedictionem accipiat Sacerdotis. Et peut-étre auffi doit-on entendre de la même maniere, cet autre

כן

се

Canon du troifieme Concile tenu pareillement à Orleans en 538. Que les Laïques (c'est le Canon 29.),ne fortent point de l'Office, que l'Orai- « fon Dominicale ne foit dite, & que la Bénédi- « ction ne foit donnée, fi l'Evêque eft present: De « Miffis nullus Laïcorum ante difcedat quam Dominica dicatur Oratio; & fi Epifcopus prafens fuerit, ejus Benedictio expectetur. Car la Bénédiction, dont il est icy parlé, ne fe donnoit feulement pas à la Meffe; mais à la fin de tous les Offices, fur tout des Grands-Offices, des Offices folennels, comme Laudes & Vêpres. Le Concile d'Agde avoit déja ordonné ( Canon 30.), qu'après la Collecte du foir, c'est-à-dire, après l'Oraifon de Vêpres, le peuple feroit renvoyé avec la Bénédiction de l'Evêque (a); ce que le Concile de Barcelonne, tenu 36. ans après, étendit encore (Canon 2.), à En 540. l'Office du matin, c'eft-à-dire, à Laudes (b). Et pour l'Oraifon Dominicale, il avoit auffi été ordonné au Concile de Gironne (Canon 10.), qu'elle En 517. feroit tous les jours prononcée par l'Evêque ou par le Prêtre, à la fin de ces mêmes Offices (c): quoiqu'il ne fût pas régulièrement permis de la dire à voix intelligible, en prefence des Catécumenes, qui étoient admis à ces fortes d'Offices; d'où vient que par tout, à l'exception de l'Ordre de S. Benoit, cette Priere eft encore dite à

(a) Plebs, collecta Oratione ad Vefperam, ab Epifcopo cam Benedictione dimittatur.

(b) Benedictio in Matutinis, fidelibus, ficut in Vefpera, tribuatur.

(c) Omnibus diebus, poft Matutinas & Vefpertinas o Oratio Dominica à Sacerdote proferatur.

voix baffe, à la fin de tous les Offices (a): au heu qu'à la Meffe, comme les Catécumenes s'étoient retirez aprés l'Evangile ou le Sermon, la précaution devenoit inutile ; & cette Priere y étoit en effet récitée, comme elle l'a toujours été, à haute & intelligible voix (b). Mais, preuve que les Canons que nous venons d'alléguer, doivent étre expliquez de l'Office en général, & non fpécifiquement de la Meffe; c'eft qu'autrement tous ces Conciles n'auroient rien ftatué fur le reste des Divins-Offices, ce qui n'eft nullement à croire. Par exemple, s'ils ne parloient que de la Meffe, dans les Canons déja citez; ils laifferoient donc la liberté de célébrer les autres Offices dans les Oratoires de la campagne, même les jours folennels, que ces Conciles néanmoins ordonnent de paffer dans la Ville. Tout de même, ces Conciles n'auroient encore pris nulles mesures, pour empêcher les Sécu

(a) Il étoit inutile que S. Benoist, qui prefcrit à Laudes & à Vêpres, la récitation de l'Oraifon Dominicale à voix haute, fe mit fur cela en garde contre les Catécumenes. On fait que les Fideles, dans ces premiers temps, fréquentoient peu ou point du tout, les Oratoires des Moines, qui étoient dans l'intérieur du Monaftere. A quoy on peut adjouter,qu'au fentiment de certains Auteurs, les Catécumenes, chez les Grecs (d'où cet ufage a pu paffer en quelques Eglifes d'Occident, fur tout dans les Monafteres), ne pouvoient affifter ni à Laudes ni à Vêpres, non plus qu'à la Meffe des Fideles; ainfi le Pater, quoique récité à voix intelligible, étoit également à couvert & en fureté dans tous ces Offices.

(b) Et voilà en paffant la raifon de dire tout-bas le Pater à l'Office, & tout-haut à la Meffe ; c'eft que les Catécumenes, à qui on tenoit cette Priere cachée, jusqu'à leur Baptême, pouvoient étre préfens à l'Office, mais jamais au Sacrifice.

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