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du peuple, fuppofant que pour le reste de la priere, le peuple voudroit bien s'en

luy.

2. DEMAND E.

rapporter

à

Autrefois que le Prêtre ne s'étoit point enco re avifé d'anticiper ni la Secrette, ni le Canon, ni le Libera nos quafumus, & que par conféquent ces prieres fe récitoient à voix intelligible, it n'étoit donc pas befoin qu'il élevât fa voix aux dernières paroles de la Conclufion, j'entens au Per omnia; puifque ces prieres étoient ellesmêmes alors entendues tout-entieres, des affil

tans?

REPONSE.

Non aux Meffes baffes, cela n'étoit pas tout-àfait néceffaire, parce qu'il fe trouvoit toujours. fi peu de monde à ces Meffes, que le Prêtre ne couroit prefque jamais rifque de n'être pas entendu de toute l'affemblée. Mais aux Meffes hautes, à caufe du grand concours, il ne laiffoit pas fur la fin de ces prieres, de rélever un peu fa voix, fi vous voulez d'un ton, de la note mi, pour s'affurer la réponse, je veux dire l'Amen du peuple. Autrement, foit que fa voix vint à s'encomme on rouer, ou à tomber tout-à-fait & à s'éteindre; dit que cela arrivoit à S. ou qu'il y eut du monde trop éloigné de l'AuAmbroife, tel: ceux, par exemple, qui étoient dans la Nef, peut-être hors de la portée de la voix ordinaire haut.V. Con- du Prêtre:il eft conftant que la plupart pouvoient 1.6. perdre fes derniers mots, & par-là manquer à donner leur confentement par l'acclamation or dinaire Amen; enforte qu'il étoit néceffaire que le Prêtre haussât icy tant foit peu la voix, ne

lorfqu'il li

foit tout

feß. S. Aug.

fut-ce
que d'une note,
de la note mi. Et c'eft
ce qu'il obferve encore tous les jours au Per omnia
de la Collecte & de la Poft-communion; out
nous voyons que quoique ces Oraifons foient
encore dites comme autrefois d'une voix intelli-
gible & fur la note re, le Prêtre ne laiffe pas à
la Meffe haute, pour faire fuivre l'Amen du peu-
ple & ne les pas manquer, d'élever toujours
fa voix d'une note, favoir du mi: ce qui fe trou-
ve même ordonné par le Miffel de Chartres de
1480. & par celuy d'Autun de 1500.

10. On récitoit autrefois une longue priere on Bé nédiction fur le peuple, après le Libera nos quæfumus du Pater. Cette priere ou Bénédiction, dont femble parler S. Auguftin en fon Epitre (149.) à S. Paulin N. 16. fe dit encore même par les fimples Prêtres, au Rit Mozarabe. Mais, par tout ailleurs, l'ufage l'a refervé aux feuls Evêques, d'où communément on l'appelle Bénédiction Epifcopale. Les Abbez ont été long-temps auffi en poffeffion de faire cette priere folennelle, comme ilfe voit par les Pontificaux des Abbez de Clugny, de Vendôme, de S. Denys en France, de S. Walery fur Somme, &c. Cette longue priere ou Bénédiction eft encore en ufage à Paris, à Rheims,à Meaux, à Soiffons, au Mans, à Angers, à Chartres, à Blois, à Lyon, à Clermont en Auvergne, à Autun, à Sens (ou feu M. de Gondrin l'a rétablie), à Orleans, où M. le Cardinal de Coiflin l'a auffi reprife depuis quelques années. Cette Bénédiction au commencement du fiecle dernier, fut abrogée à Amiens, où il y a lieu de croire qu'elle pourra être rétablie dans peu, fous l'illuftre & excellent Prélat qui gouverne aujour dhuy çette Eglife.

X.p.515.&516.

10.2.

11. On dit Lectio Epiftolæ, Lectio fancti Evan gelii, & non Cantus Epiftola, Cantus Evangeii.] Bien plus, l'ufage eft encore en quelques Eglifes (à Strasbourg, à Clermont en Auvergne, à Châlons, fur Saône, à Belley, &c. ), de lire l'Epitre & l'Evangile, d'un ton uni & fans aucune variation ou inflexion de voix. C'eft, fi l'on veut, chanter, mais fub accentu, comme porte l'Ordinaire MS. de N. D. de Daoulas. Ou bien, accentuer, felon le Miffel de Cîteaux de 1529. qui appelle accentuation, cette maniere de chanter l'Epitre & l'Evangile. Pointer, c'est l'ex-. preffion du Cérémonial de Coutances. Au lan gage de ce Cérémonial, apprendre à pointer l'Epitre, c'eft apprendre à la chanter. Et de même de l'Evangile. Il en eft de même des autres lectures, de celle des Prophéties, des Leçons de Ma tines, de la lecture de table en quelques Communautez, (comme chez les Chartreux), & même du corps des Oraifons, où les points, les deux points & autres divifions font marquées par des modulations ou flexions de voix (a). En effet, les Leçons font ainfi appellées à legendo. Toutefois, en quelques Eglifes ( à Vienne en

(a),, Deux chofes fervent de regle pour la prononciation de l'Office divin, dit Jean de Munerat, en fon Traitté De la maniere d'accorder la grammaire avec le chant ; le chant & l'accent. Le chant regle & conduit ,, tout ce qui eft noté, comme les Antiennes, les Répons, ,, les Hymnes, les Introïts, les Offertoires, &c. qui font contenus dans les Antiphoniers, les Graduels, les Proceffionaux & autres Livres femblables. L'accent diri,,ge tout ce qui est écrit fans ètre noté, comme les Le,, çons de Matines, les Epitres, les Evangiles, les Collectes ou Oraisons, & autres femblables Lectures, dans lefquelles il faut pareillement obferver les virgules,les 22 points & les deux points..

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Daufiné, au Puy en Vellay, &c.) on eft venu à mettre auffi l'Evangile fur des notes. En de cer tains jours à Beauvais, on chante pareillement à notes, quelques endroits de l'Evangile. Et partout on chante de même les quatre Paffions entieres; auffi bien qu'en plufieurs Cathédrales & Collégiales, les deux Généalogies de Jesus-Chrift aux nuits de Noël & de l'Epiphanie. Bien plus, autrefois à Rouen, à Cambray & en quelques autres Eglifes, on chantoit auffi l'Epitre à notes, aux jours de faint Eftienne, de faint Jean l'Evangelifte & des Saints-Innocens.

12. La Secrette, le Canon, le Libera nos quæfumus, &c. pouroient être prononcez à voix intelligible, comme tout le reste de la Meffe. ] Je dis pouroient, fi l'Eglife maitreffe de cela, le jugeoit à propos & vouloit le permettre; car tant qu'elle y trouvera à redire, tant qu'elle prefcrira le contraire, ce fera un crime de faire autrement; & les raifonnemens les plus fpecieux feront toûjours confondus par l'ufage. M. Theraize, Prêtre & Licentié de Sorbonne nous a dit dans fes Questions fur la Meffe, addreffées à feu M. l'Evêque de Noyon, & approuvées par M. Pirot, Docteur de la Maifon & Societé de Sorbonne, Chancelier de l'Eglife & de l'Univerfité de Paris, & Grand-Vicaire de fon Eminence, Monfeigneur le Cardinal de Noailles, Archevêque de Paris, que l'ufage de prononcer le Canon de la Meffe à haute voix, eft conforme à l'in tention de l'Eglife. Et la raifon qu'en rapporte cet Auteur, eft que l'efprit de l'Eglife eft que les af fiftans s'attachent à tout ce que dit ou fait le « Prêtre,& qu'ils faffent & difent de leur côté, les « mêmes chofes, autant qu'il eft poffible: ce qu' ils peuvent faire plus facilement, lorfque le Prê- «

Tom. 1.

Y vij

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1

Phot. tit. 3.

Conf. I.

(a) Le Pere

Notes fur

l'Euchologue

clud fort

Juftinien

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»tre prononce à voix haute, le Canon & toutes » les autres prieres. « Et c'est ce qui se trouve prefcrit en effet par plufieurs Reglemens, Conftitutions Civiles & Canoniques, Statuts & Mandemens d'Evêques, Miffels & Cérémoniaux. L'Empereur Juftinien, par exemple, entre diNomocan. verfes Loix qu'il a faires pour l'Eglife, ordon»ne aux Evêques & aux Prêtres en fa Novelle 123. » de célébrer les prieres de l'Oblation, à haute & Goar, en fes intelligible voix ; enforte que le peuple enten»dant ce qui fe dit, foit porté à s'élever vers Dieu ou Rituel des avec plus de dévotion (a). Le Concile d'OxGrees, con- ford, célébré en 1222. recommande ( canon 23.) bien de cette aux Archidiacres, de tenir la main à ce que les Novelle de Prêtres proferent bien & comme il faut, du moins qu'au vi. fie- les paroles du Canon. L'Ordre Romain xiv. cle, les prie veut que le Prêtre récite le Canon, du même ton fe pronon- de voix qu'il prononce le Sanctus avec fes Minifçoient à voix intelligible. tres, & par conféquent à voix intelligible. Les Conftitutions de Richard, Evêque de Sarifbery, Rite pro- veulent que le Canon foit prononcé uniment & rint faltem diftinctement. Voicy l'un des Statuts Synodaux nis... rotun- d'Eftienne Poncher, Evêque de Paris, au comde & dif- mencement du xvI. fiecle. « Puifque l'on dit combDicat Sanco " >> munément que l'on va à l'Eglife pour entendre sus, Sanctus,» la Meffe.....c'eft pourquoy, quand vous af voce, cum » sistez à la célébration des faints Mysteres, nous Miniftris fi- » vous ordonnons de faire attention à tout ce qui bus.... inci- » fe dit & ce qui fe fait ; & n'allez pas vous imaginer que vos prieres & vos oraifons particu lieres foient meilleures & plus efficaces, que .» celles que l'Eglife univerfelle fait réciter. Pour » vous, mes Freres les Prêtres, nous vous enjoi"gnons de ne point prononcer fi bas le Canon »& les autres prieres, que vous ne puiffiez être

res du Canon

ferre nove

verba Cano

tincte.

&c.fubmifsâ

bi aftanti

piat fubmif

sâ voce Te

igitur.

כן

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