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du temps de Pâques, en un mot, tout le TempsPafcal, prend dans les Actes des Apôtres & ailleurs, le nom de Pentetôte (a), du cinquantieme ou dernier des cinquante jours d'aprés Pâques (b). Les Juifs donnoient de même à toute la femaine, le nom du feptieme ou dernier jour, appellé Sabbat (c) ; & ainfi de plufieurs autres exemples.

Mais j'entens icy un Scholastique ( d ) se ré

toient après le Benedictus, & dans le temps que tout le luminaire éteint, felon la coutume, laiffoit dans l'Eglife une entiere obfcurité, & produifoit les tenebres. Ou l'on voit que le mot Tenebras ne s'applique encore qu'aux Prieres qui terminent Laudes, & point du tout à ce qui précede, je veux dire, à l'Office entier de Laudes, & moins encore à celuy de Matines, nommé icy par le même Auteur, No&urnalis Synaxis. Cet Abbé Richard vivoit dans l'onzieme fiecle.

(a) Pentecofte, fuppl. emera, i. e. quinquagefimus

dies.

(b) Cùm complerentur dies Pentecoftes (Act. 2. 1.) C'eft-à dire, Comme les cinquante jours finiffoient (& le cinquantieme, par conféquent, appellé Pentecofte, étant arrivé). Die Dominico per omnem Pentecoften (pendant tout le Temps Pafcal),nec de geniculis ado. Tare & jejunium folvere, &c. dit S. Jerôme.

(c) D'où viennent ces expreffions, Jejuno bis in Sabbato," je jeûne deux fois la semaine. Prima, ou una Sabbati ou Sabbatorum," le premier jour de la femaine.

(d) Gilbert Grimaud, Prêtre, Docteur en Theologie de la Faculté de Paris, & Chanoine Theologal de l'Eglife Metropolitaine de Bourdeaux, en fa Liturgie facrée, Part. 1. Chap. 1. Mais ce n'est pas feulement parmy les Scholaftiques, qu'on trouve des gens qui improuvent cette origine du mot de Meffe: les Proteftans ne la peuvent fouffrir non plus ; & il faut voir comme le Miniftre Chamier fe tourmente là-deffus, fous pretexte que ce mot n'eft pris, dit-il, ni de la matiere prochaine où éloignée, ni de la forme, ni d'aucun effet ou rit effentiel du Sacrement. Le nom de Cene, felon luy, convien droit tout autrement;& en général tous les Miniftres font Tome I.

D

peu

crier, & demander comment il eft poffible qu'une. action auffi grande, auffi excellente & auffi augufte, que l'eft le faint Sacrifice de la Meffe, prenne fa dénomination d'un endroit auffi mince &. auffi leger, & d'une partie auffi fimple & auffi confidérable, qué le paroît le renvoy ou congé, foit des Catécumenes aprés l'Evangile, soit des Fideles aprés tout le Sacrifice. Et pourquoy non? Cette même action, toute grande, toute excellente & toute augufte qu'elle eft, la plus fainte & la plus importante de la Réligion Chrétienne; cette action ne prend-elle pas en plufieurs Conciles,& dans les Ecrits d'une infinité de Peres & d'Auteurs Ecclefiaftiques, de l'aveu même des Proteftans, ainfi que tous les Theologiens Catholiques, le nom de Collecte & de Synaxe, de cela feul que pour y affifter, on s'affemble tous en un même lieu ? Lequel vaut le mieux, Meffe ou Collecte Rien n'eft plus ordinaire ni plus trivial dans l'Eglife, que de dénommer ainfi les chofes de ce qu'elles ont de moins effentiel & de moins principal ( a ). C'est ainsi que le Baptême tire fa dénomination, non de la régénération, de l'adoption & de la rédemption, que ce Sacrement opere; mais de l'immerfion & du bain, du plongement dans l'eau ; c'est-à-dire, de la matiere, & non d'aucun effet du Sacrement. La Confirmation, non de ce que ce Sa

paroître une grande prédilection pour ce terme. Mais c'eft un pur entêtement, puifque le mot de Cene n'a pas plus de rapport à l'Eucaristie que celuy de Meße & ne fe trouve pas plus en ce fens-là dans le Nouveau-Testa

ment.

(a) Enquoy on fe montre contraire aux Philofophes, qui veulent que les chofes prennent toujours leur dénomination de ce qu'elles ont de plus confidérable.

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gratiarum

crement confere le S. Efprit avec tous les dons; 'mais de ce que venant pardeffus le Baptême, il en eft regardé comme le fceau & l'affermiffement (a). La Pénitence, non de la Contrition, ni même de la Satisfaction; mais de la Confef fion, je veux dire, de la déclaration des péchez, la moindre des trois parties de la Pénitence.L'Eucaristie, non de ce que ce Sacrement contient le Corps & le Sang de Jesus-Chrift, & de ce qu'il Eucaristia. i. nous vivifie; mais de l'action de graces, renfer- actio. mée dans la bénédiction ou confécration des Symboles. L'Extreme-Onction, non de la rémiffion des pechez, & du foulagement du corps & de l'ame du malade; mais de ce que c'eft la derniere des Onctions que reçoivent les Chretiens (6).Quelques-uns néanmoins veulent qu'el- Extremus, as le foit ainfi appellée, de ce qu'on eft venu dans les derniere. derniers temps, à la donner après le S. Viatique & à l'extrémité. L'Ordre, non du Miniftere Ecclefiaftique; mais de l'ordre, c'est-à-dire, du lieu & du rang que tient le Clerc dans l'Eglife, l'ordre ou le rang, la claffe des Evêques, des Prêtres, des

(a) On fait que l'Evêque impofoit autrefois les mains aux Néophytes, au fortir des Fonts, comme pour confirmer & fceller, pour ainfi dire, par ce nouveau Sacrement, ce qui venoit d'être fait au Baptême, où le S. Efprit avoit été donné, à la vérité ; mais avec moins d'abondance & de plénitude, & d'une maniere moins particuliere.

(b) La premiere fe reçoit au Baptême, où même on la reçoit double; l'une avant l'immerfion ou effufion, & l'autre après. La feconde, à la Confirmation, qui fe confond toutefois, chez les Grecs, avec celle qui fuit le Baptême. Et la troifieme, fi c'est un Prêtre (& aussi auèrefois un Diacre), à fon ordination ; & un Evêque, out un Roy, ou un Empereur, à fon Sacre : & enfin la derniere, lorsqu'on eft dangereufement malade.

um, dernier,

Diacres & autres Miniftres (a). Le Mariage,

(a) C'eft qu'il y avoit en chaque Diocêfe, une matricule, c'est-à-dire, un catalogue ou tableau, qui contenoit par ordre & par claffes, le nom des Miniftres de l'Eglife. Au premier ordre, étoit la lifte des Prêtres: au fecond, celle des Diacres: au troifieme, les Soudiacres: au quatrieme, les Acolythes: au cinquieme, les Exorciftes: au fixieme, les Lecteurs : & au feptieme, les Portiers; ce qui faifoit fept ordres ou claffes, fept rangs ou divifions. Le premier des Prêtres, c'est-à-dire, celuy qui étoit inferit à la tête de l'ordre des Prêtres, s'appelloit l'Archiprêtre ; le premier des Diacres, l'Archidiacre; le premier des Soudiacres, l'Archifoudiacre. & lorfque quelque place venoit à vaquer, par exemple dans l'ordre des Prêtres, elle étoit auffitôt remplie de l'Archidiacre ou premier des Diacres, qui lui-même, étoit en même temps remplacé par le fecond Diacre; & enfin le dernier des Diacres, venant à monter d'une place, & à laiffer, par confèquent, la fienne vuide, il en faififfoit l'Archifoudiacre ou premier Soudiacre; comme le dernier des Soudiacres, qui pareillement montoit d'une place, étoit aufli remplacé à fon tour par le premier Acolythe; & ainfi jufqu'aux Portiers. En forte qu'à chaque vacance, il fe faifoit un mouvement dans tout le tableau, qui produifoit de cette maniere une nouvelle difpofition, ou nouvelle ordonnance de Miniftres. Et parce que ce mouvement étoit progreffif & fe faifoit en avant, & que c'étoit en effet avancer & monter, que de paffer d'une claffe à une plus haute, d'un ordre inférieur à un ordre fupérieur; de-là on a dit, Promouvoir aux Ordres, pour dire, pouffer quelqu'un dans un Ordre plus élevé, l'y ranger & l'y placer, le faire monter à la classe d'audeffus s car il n'étoit point permis d'en fauter aucune, & il falloit indifpenfablement paffer par tous les rangs. On ne pouvoit, par exemple, aller de l'ordre, des Soudiacres à celuy des Prêtres, fans paffer par l'ordre des Diacres, & en ufer autrement, c'étoit ce qui de-là s'appelloit, Se faire promouvoir ou ordonner per faltum, Seulement il y avoit une exception pour les OrdresMineurs, par l'un defquels il fuffifoit quelquesfois do paffer, & d'en exercer les fonctions plufieurs années pour étre enfuite élevé aux Ordres-Majeurs.

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Tout ce que je viens de dire dans cette longue Note ne

appellé en Latin, Matrimonium (a), non du
lien facré & indiffoluble, en un mot, de ce qui
le conftitue Sacrement; mais de ce que, com-
me dit S. Auguftin (contr. Fauft. L. 29. c. 26.)
la femme devient mere: Quod quælibet uxor, ma-
ter fiat (b). C'eft ainfi encore, que les Divins-
Offices font dénommez du temps & des heures
où ils doivent étre récitez. Ainfi les Nocturnes
prennent leur nom, de la nuit. Matines, com-
munément appellées Landes, du temps du matin; me heure
Primes, de la premiere heure du jour; Tierces, fait notre
de la troifieme; Sextes, de la fixieme; Nones, vent dans
de la neuvieme; Vêpres, du foir ; & Complies de les anciens
la fin & de l'accompliffement de tous les Offices P'Office de
& de tous les exercices de la journée, & non des de Sextes elk
prieres, des inftructions & des louanges con- ridies,

va qu'à montrer que l'action par laquelle l'Evêque fait
par exemple un Prêtre, n'eft appellée Ordination, que
de l'ordre, c'est-à-dire, du rang & de la claffe où ce
Prêtre, après avoir reçu l'impofition des mains & avoir
été confacré pour le Sacerdoce, étoit placé dans le ta-
bleau ou catalogue qui contenoit les noms des Miniftres
de l'Eglife. De-là donc l'Ordre de Prêtre, pour dire
l'état, la condition, la charge, l'office, l'employ, le
caractere de Prêtre. De-là, ordonner ou promouvoir à
l'Ordre de Prêtre, pour dire, confacrer Prêtre, conféres
la dignité de Prêtre, admettre à faire les fonctions de
Prêtre, &c. Tout de même à Rome,
de ce que les noms
des Senateurs & des Chevaliers étoient écrits en deux
ordres ou rangs différens, fur un rôle ou tableau, on di-
foit l'Ordre des Senateurs, l'Ordre des Chevaliers, &c.

(a) Notre mot François de mariage, ne dérivo pas de matrimonium; mais par le retranchement du ti de maritagium, qui fignific dans la baffe latinité, la dot, c'est-à-dire, la fomme de deniers qu'un pere affigne à fa fille, lorfqu'il la pourvoit par mariage.

(b) Car comme de fanctus, on a fait fančtimonium; de caftus, caftimonium; & de pater, patrimonium de même de mater, on a fait matrimonium. i

*& parceque

cette fixie

midy, fou

Ordinaires,

appellé Mez

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