Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Palais des

ple, quand

étoit finie.

L. 5. c. 9.

33

fe, mais au c'eft de la propre fignification de ce terme, qu'est Princes, & venu en ufage dans l'Eglife, dans les Palais des aux Pretoi- » Rois,& dans les lieux où fe rend la juftice,le mifres des Juges congé-fa-fieri, pour dire, Rompre l'affemblée, donner dier le peu-congé au peuple. au peuple. D'où vient, au rapport de l'affemblée " Luitprand, que le fignal de ce congé ou renvoy, de cette dimiffion, pour ainfi dire de l'affemde Pal. CP. blée,étoit appellé mis, « du mot missa. De là vient Dato figno, auffi qu'on dit encore à Rouen, au Quartier du Palais, la miffion, pour marquer le jour que finit le Parlement, & qu'on renvoye les plaideurs juf qu'après la S. Martin; d'où par extenfion on appelle pareillement meffion, tout le temps des vacations. » Nous ne faisons rien pendant toute la mession, difent communément les Imprimeurs,les Libraires & les Aubergiftes des environs du Pa lais (a).

quod eft mis.

[ocr errors]

C'est dans ce fens que le Diacre ou le Prêtre ufe encore tous les jours de cette formule, Ite, miffa eft, pour congédier l'affemblée & renvoyer les Fideles, aprés que la Meffe eft achevée (b).

(a) Je dois cette remarque avec quelques autres, à un Clerc ou Acolythe de l'Eglife de Rouen-même, tréshabile dans la fcience des Rits & des Cérémonics, ainfi qu'en tout autre genre d'érudition & de littérature Ecclefiaftique. Je n'ay garde de mettre icy fon nom, aprés que fa modeftie le luy a fait fupprimer à luy-même, à la tête de la derniere Edition des Ouvrages de S. Paulin & de la Concorde des Livres des Rois & des Paralipomenes dont il eft Auteur, auffi bien que des favantes Notes qui accompagnent l'Edition du Liv. des Divins Offices de Jean d'Avranches ; & même en partie, de la compofition & de la correction du nouveau Breviere & du nouveau Miffel d'Orleans.

(b) Auffi, lorfqu'on ne les congédie pas, comme aux jours de jeûne, où le peuple eft retenu pour l'Office de Nones ou de Vêpres, qui font inhérentes ces jours là, à la Meffe au lieu de ces paroles, Ire, miffa eft; employe

[ocr errors]

ce

Allez vous-en, leur dit-il, c'est fait, il y a ten- « voy, il y a congé ( missa eft, pour missio eft,dimiffio. eft; comme on dit copia eft, fuppl. eundi ; vous « avez permiffion de vous retirer, vous pouvez .. vous en aller, iln'y a plus rien qui vous retien- «< ne, tout eft fair, les Myfteres font consommez, revertimini ad propria, chacun peut s'en retour- « ner chez foy. Ainfi, on difoit chez les Romains, par abbrégé, Illicet, pour ire licet (a), on a liberté de fortir, on peut fe retirer ; & cheales Grecs, in lib. 6.ÆLaois aphefis, meffe ou miffion, dimiffion, congé neid. Item. au peuple, populis miffio, ou miffa: en un mot, ce de Afin.aur. qu'ils appelloient noviffima verba. C'eft en ce mê- & Greg. Gime fens que le Faux-Alcuin (b) dit qu'aftanti & 17. obfervanti populo abfolutio datur, inclamante Diacono: Ite, miffa eft (c).

t'on ces autres, Benedicamus Domino, qui ne portent point de congé avec elles. Cette derniere formule étoit pareillement ufitée en quelques Eglifes, à la Meffe de la nuit de Noel, aprés laquelle, comme cette Meffe étoit immédiatement fuivie de Laudes, on n'avoit garde de renvoyer les Fideles,tenus d'affifter auffi à Laudes. In fine Mißa dicitur Benedicamus Domino, quia nondum datur licentia exeun di de Ecclefia, dit l'Ordinaire ou Cérémonial MS. de l'Eglife de Toul.

(a) De même qu'on dit fcilicet pour fcire licet, ou videlicet pour videre licet.

(b) On appelle le Faux Alcuin, l'Auteur du Livre des Divins-Offices, qui eft fuppofé & faufement attribué à Alcuin. Cet Auteur, au fentiment de quelques Savans, écrivoit dans l'onzième fiecle; & Alcuin mourut au commencement du neuviéme.

(c) Il y a quelques années qu'il fut frappé en Hollande, une Medaille, au fujet de la derniere revolution d'Angleterre. C'étoit un Calice renversé, avec ces paroles: Ite, mißa eft, employées par allufion, comme l'on. voir, à la formule ordinaire, ufitée à la fin de la Meffe ;. par où l'on prétendoit, fans doute, marquer aux Papistes ou Catholiques-Romains d'Angleterre, qu'ils pouvoient

V. Servium

Apul. lib.rr.

rald.Syntag.

2. Avant l'action du Sacrifice, on renvoyoit de l'Eglife & de l'affemblée, les Catécumenes ] D'ou vient que les Eufébiens ayant accufé S. Athanafe d'avoir envoyé brifer le Calice d'un nommé IschyApud Athan. ras, lorfqu'il offroit le faint Sacrifice; & produi

Apol. 2.

fant pour témoins de cette violence, des Catécumenes, le faint Pape Jules rejeta une semblable dépofition, & en releva même l'abfurdité, fur cela feul que, quand l'heure de l'Oblation étoit venue, on faifoit fortir les Catécumenes. Intus adhuc agentibus Catechumenis, tempus Oblationis nondum In epift. ad effe potuit,dit ce Pape.Or on appelloit Catécumenes». ceux ou celles qu'on catéchizoit pour les difpofer Evangel. au Baptême, d'un nom grec, emprunté de l'Epræfcriture, & déja employé au même fens, par S. 10. v. 18. Luc & par S. Paul *; c'eft-à-dire, pour marquer une inftruction de parole & de vive voix (a).Car, dans les premiers temps rien ne s'enfeignoit par écrit, à caufe des Infideles, & même des Catécu

Orient.

græc.

25.
*Rom. 2.

Gal 6. 6.

à qui on étoit foigneux de cacher les Myfteres & jufqu'au Pater & au Symbole : & c'eft pour ce fujet qu'on les faifoit fortir avant

prendre leur party, & que ç'en étoit fait de la Meffe,qu'à ce coup elle étoit à bas & entierement abolie. Mais, n'en déplaife aux Auteurs ou Fabricateurs de cette Medaille, ils prennent icy lourdement le change, puifque le mor miffa ne fignifie point du tout dans cette formule, Ite miffa eft, ce qu'on appelle communément la Meffe, c'eft à-dire, le Sacrifice non fanglant du Corps & du Sang du Seigneur; mais fimplement le congé que le Diacre ou le Prêtre donne au peuple, de fe retirer & de fortir de l'Eglife & de l'affemblée, lorfque ce Sacrifice eft achevés en forte que ce mot, entendu en ce dernier fens, n'exprime icy, ni la penfée de ces Meffieurs, ni'le deffein de la Medaille.

(a) Catechumenos, catéchizé & enseigné de bouché & de vive-voix.

que de commencer le Sacrifice; c'est-à-dire, immédiatement aprés la lecture de l'Evangile. C'est qu'on étoit bien aife de les mener comme par degrez à la connoiffance des Myfteres.

Il y avoit trois ordres ou degrez de Catécu. Tertul.

menes.

de Pœn.c.6.

Cypr. Ep. 2

cæfar. c. f.

Le premier, les Oyans ou Auditeurs, admis Concil.Neoavec les Pénitens de la feconde claffe, à écouter les lectures & les inftructions. Le fecond, les Profternez ou Agenouillez, reçus outre cela,auffi bien que les Pénitens de la troifiéme claffe,à prier en cette pofture ( jufqu'à ce qu'on commençât le Sacrifice), avec la troifiéme claffe des Catécumenes, & la quatrieme des Pénitens ( c'est-à-dire, avec les Compétens & les Confiftans), & encore avec les Fideles. Le troifieme, ceux qui parfaite ment inftruits en la foy, & ayant été jugez dignes du Baptême, étoient admis à le demander & faifoient inftance pour le recevoir, de-là appellez Compétens. Toutefois on n'appelloit proprement Catécumenes, que ceux du premier & du V. id. Hif fecond degré,favoir, les Auditeurs & les Profter- div. Off. c. nez;le refte étoit nommé Compétent ou Elu. Quoique quelque Auteurs mettent encore cette différence entre les Compétens & les Elus; que,ceux- Raban. cy avoient déja donné leur nom pour le Baptê- Maur.de Inf me, & étoient infcrits fur la lifte de ceux qui c. 26. Card. devoient les recevoir inceffamment; ce qui dans Bona, Litur. le fentiment de ces Auteurs, forme un quatrieme degré de Catécumenes. D'autres au contraire,les reduisent à deux claffes,les Auditeurs & les Compétens,rangeant les Auditeurs avec lesProfternez, ou bien les Profternez avec les Competens (a).

(a) V. Concil. Neocafar. Can. 5. Item, Nican. C. 14. V. auffi M. l'Abbé Fleury,en fon Hiftoire-Ecclefiafti

A j

pal. 1. 1 1.de

21.

tit. Cler.1.1.

1. I. c. 16.

[ocr errors]
[ocr errors]

3. Les Energumenes ou Poffedez] Tant à cau En fon Ex-fe, dit feu M. l'Evêque de Meaux (cette gran plication des de & vive lumiere d'Ifrael qui vient de s'éteinla Meffe paz, dre), que leur état qui les foumettoit au démon,

21.

v. Ep. can. Gre Thaum C. 41.

"avoit quelque chofe de trop ravalé ou de trop

fufpect, pour meriter la vue des Myfteres ;qu'à » cause auffi qu'on craignoit qu'ils n'en troublâf» fent la cérémonie & le filence, par quelque cry "ou par quelque action indécente.

4. Et certaines claffes de Pénitens ] Il y avoit quatre claffes, par lefquelles il falloit que les Pénitens paffaffent, pour étre enfuite reçus à la participation de l'Eucaristie. La premiere, des Pleurans, exclus des inftructions, & & par confé quent de l'entrée de l'Eglife, hors de laquelle ils fe tenoient fous le porche on veftibule, ordinai rement couvert d'autres difent qu'ils étoient expofez aux injures de l'air, d'où on les appelHyemantes. loit Hyvernans; fur-tout, ceux qui étoient coupables de crimes énormes. La feconde, pratiquée principalement dans l'Eglife grecque, des Ecoutans, admis à écouter les lectures & les fermons, avec les Catécumenes du premier degré, & encore avec les Païens, les Juifs, les Schifmatiques & les Hérétiques; tous placez pour cet ef fet, à l'entrée & au dedans de l'Eglife, in narthece, c'est-à-dire, dans le veftibule intérieur (a), à la

que (ouvrage d'une utilité & d'une exactitude infinie) Liv. 10. Nomb. 17. & Liv. 11. Nomb. 21.

a) On obfervoit, dit-on, autrefois en Carême à Rouen, de reculer la chaire du Prédicateur, à l'Arcade la plus proche du Grand Portail, pour donner lieu, fans doute aux Pénitens,à qui il eft deffendu d'entrer plus avant dans l'Eglife, d'écouter la parole de Dieu. Quelquefois même on conftruifoit exprés des Autels fous le Veftibule, pour leur faire par grace entendre la Meffe; & il se voit encore

1

« AnteriorContinuar »