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* Comme le

Martirologe

:

foient; comme Notre-Dame de Paris, S. Jean de Lyon, Strasbourg, Cologne, S. Jean de Latran, en un mot, tout ce qu'il y a de Chapitres au monde, Séculiers & Reguliers d'où font-ils ainfi appellez, que d'un court Chapitre. de la Regle des Chanoines ou des Moines, qu'on alloit tous les jours lire aprés Prime, en un lieu, lieu où on qui, ayant de-là pris le nom de Chapitre, l'a enva lire à fuite tout naturellement donné à l'assemblée mêReims le me des Chanoines ou des Moines qui s'y te& chanter noit. Enfin, car il faut icy se borner, ces maPretiofa, re- gnifiques Jubez de Marbre, de Jafpe & de Scultient de-là le pture, que l'on voit en quelque-unes de nos Eglifes; d'où prennent-ils leur nom, que d'un petit mot, un mot de deux fyllabes, prononcé par le Lecteur, avant que de commencer la lecture, Jube, Dom ne, benedicere? Des Villes entieres, S. Pierre-le-Moutier, Moneftier-en-Vellay, Moniftrol, Montreuil-fur-Mer, Montreau, Munfter, &c. d'où ces Villes font-elles dénommées, que de quelque Chapelle ou tres-petite Eglife, appellée d'abord Monafterium ou Monafteriolum (a)? Le Jardin du plus puissant &

enfuite le

nom de Pre

riofa.

honor cathedra, & autres femblables mots ou phrases, dérivées de Cathedra, femblent ne jamais s'employer que par rapport à ce qui concerne la Dignité Epifcopale. Seulement on lit ces mots dans le Pfeaume 106. in Cathe dra feniorum laudent eum ; ce qui ne se peut entendre que des fiéges des Prêtres ou Anciens qui étoient aux côtez du Préfident en forme de cercle, dans le Sanedrin, ou Confiftoire des Juifs mais cathedra fe prend là pour tout le lieu ou cercle où étoient affis les Anciens ; en un mot, pour la féance & l'affemblée des Juges,proprement tous les fiéges enfemble, appellez en Grec Synthronos,& en Latin Confeffus.

(a) On fait que Monafterium veut fouvent dire une Eglife, d'où, en Allemagne, les Eglifes Cathedrales font

du

du plus magnifique Prince de l'Europe, ne l'appelle-t'on pas toujours du nom d'un lieu on ou faifoit auparavant de la Tuille.Et la raifon de tout cecy eft, que c'eft le peuple qui donne les noms aux chofes, & qui les impofe par ce qui le frape davantage (a), & luy entre le premier dans les fens & dans l'efprit (6). Une circonftance qui luy fera fenfible, un dehors qui luy faute aux yeux & luy fait impreffion, cela fuffit pour le déterminer, fans qu'il fe mette en peine de rien pénétrer ni rien approfondir d'avantage (c). Or pour revenir à l'origine du mot de Messe, il faut demeurer d'accord que la longue cérémonie de la meffe, je veux dire du renvoy des Catécumenes, telle que nous l'avons décrite, frapoit étrangement le peuple ; & que, lorfque pendant cette meffe ou cérémonie du renvoy, il entenprefque toutes appellées Munster. De-là vient encore, cette ancienne façon de parfer triviale, Menerla Mariée an Moutier, pour dire, à l'Eglife; & auffi ce Proverbe :11 faut laiffer le Moutier où il eft, c'est-à-dire, ne rien changer dans les anciennes pratiques de l'Eglife.

(a) Quem penes arbitrium eft & jus & norma la

quenci

dit Horace dans fon Art Poetique, en parlant de l'ufage, qui en effet n'étoit autre chofe autrefois, fur tout à Rome. que la façon ordinaire de parler de tout le peuple.

(6) Il conviendroit peut étre icy, fi la matiere étoit moins férieuse, de faire obferver avec feu M. de Montmor & avec l'Auteur des Mélanges d'Hiftoire dé Litterature, que les Parifiens difent toujours le Chevalde-Bronze, en parlant de la Statue-Equeftre de Henry IV. élevée fur le Pont-neuf à Paris, & jamais Henry IV.

(c) J'ay lu en quelqu'endroit, qu'un nommé Babinot, qui enfeignoit à Poitiers les Institutes de Juftinien, en une Salle de l'Univerfité, appellée Miniftrerie, 'fut de-là appellé Miniftre; titre qui a paffé dans les Eglifes Proteftantes, à ceux qui ont l'autorité de prêcher & d'adminiftrer les Sacremens, nommez auffi Pasteurs.

Tome I.

E

Ad 1. 4.

doit fonner la cloche qui avertiffoit pour l'Of fice des Fideles, naturellement il luy venoit à la bouche de dire, Voilà là Messe, c'est-à-dire le renvoy des Catécumenes, l'Office ou la Meffe des Catécumenes s'acheve, la Meffe des Fideles va commencer ; voila la meffe des Fideles, allons à la Meffe des Fideles. Et ainfi le mot de Meffe à Tertull.adv. tellement frappé les oreilles du peuple, dit BeatusRhenanus, que le peuple n'a plus donné d'autre nom à la Liturgie, que celuy de Melle, à cause du renAb ea folenni voy & de la dimiffion folennelle qui s'y fait ; que ce nom, que la force de l'usage a pour lors fait recevoir pour fignifier le Sacrifice, les Savans eux-mêmes & toute la Pofterité, ont été contraints de l'admettre & de s'en fervir.

Marc.

dimiffione.

من

I

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L réfulte de ce que nous venons de dire, que la Meffe, au lens que ce mot fe prend aujourd'huy & depuis long temps, eft compofée de deux parties; favoir, de la Meffe des Catécumenes & de la Messe des Fideles.

L

SECTION Ì.

De la premiere partie de la Meffe.

A premiere partie de la Meffe regarde l'inftruction, commune aux Catécumenes & aux Fideles, fans autre rapport, ce femble, à l'action du Sacrifice, confidéré comme facrifice, que celuy d'y préparer en quelque forte & d'y

étre liée par l'ufage (1.); à peu près comme l'on voit que cette premiere partie eft auffi liée à l'Office de Tierces, de Sextes ou de Nones, dont elle fe trouve régulierement précédée (2) ( je parle icy de la Meffe folennelle), qu'elle tient à ces Offices & y eft immédiatement jointe, fans toutefois luy appartenir par nul endroit. Or voi cy ce que c'eft & de quelle maniere on conçoit que s'eft formée cette première partie de la Melle.

Evangile.

Comme on s'affembloit pour la célébration de l'Eucaristie (3), il étoit tout naturel d'en prendre occafion de faire en même-temps les lectures ordinaires des SS. Ecritures (4) (& de-là la lecture des Prophetes (5), de l'Epître Prophetie. (6) & de l'Evangile (7), à cette partie de la Epitre. Meffe); d'entre-mêler ces lectures du chant ou de la récitation des Pfeaumes(delà le Graduel Graduel o (8) ou Répons (9), l'Alleluia (16) & le Trait Répons. (11)) ; & enfin d'expliquer au peuple l'Evangile Trait. qui venoit d'étre lu, ou quelqu'autre endroit de l'Ecriture; delà l'Homelie ou le Sermon (12).

Alleluia.

Sermon on

Homelic.

En cela donc confiftoit originairement lá premiere partie de la Meffe. Bien entendu que d'abord & avant la lecture, chacun faifoit la priere en filence, que l'Evêque ou le Prêtre qui préfidoit, aprés avoir falué le peuple ( 13 ), en difant: Pax vobis Pax vobis ou Dominus vobifcum (14), concluoit Dominus en prononçant tout haut l'Oraifon, auffi appel- Oraifon o lée Collecte (15), de ce qu'elle fe difoit lorsque le Collecte. peuple étoit affemblé, fuper collecta plebe.

Depuis, parceque la longue Litanie, dont on vint à s'ocuper, en allant proceffionnellement à l'Eglife Stationale (16) célébrer l'Eucaristie, s'achevoit en entrant dans l'Eglife ces mots,

vobifcum.

Introit.

Gloria in ex

celfis. Credo.

Judica.
Confiteor.

qui faifoient la fin de la Litanie (17), Kyrieeléifon, Chrifte- eléifon, Kyrie - eléifon, devinrent auffi tout naturellement le commencement de la

Meffe. Je dis dans les premiers temps, où il n'y avoit point encore d'Introït.

Enfin, pour les raifons qu'on pourra rapporter en expliquant les parties de la Meffe en détail, on ajoûta au Kyrie & aux autres chofes qu'on vient de marquer, l'Introït (18), le Gloria in excelfis (19), le Credo (20), & en dernier lieu, comme pour fervir de plús prochaine préparation au Sacrifice, le Judica (21) & le Confiteor (22); fans quoy (je veux dire fans le Judica & le Confiteor), cette premiere partie de la Messe n'auroit encore aujourd'huy qu'un rapport éloigné avec la feconde qui regarde le Sacrifice; n'étant pas poffible, comme on l'a déja fait obferver fur la Remarque 13. du Chapitre précédent, de rien trouver depuis l'Introït jusqu'à l'Offertoire, dans toutes les Meffes anciennes, qui revienne ou qui tende tant foit peu au Sacrifice ou au Sacrement; dont, pour le répéter encore une fois, on n'auroit eû garde de parler en présence des Catécumenes & des Infideles, à qui on prenoit tant de foin de cacher les Myfteres.

Mais une autre preuve que tout ce commencement de la Meffe n'a aucune liaifon néceffaire avec le refte, & ne luy peut appartenir d'une maniere effentielle ; c'eft qu'encore aujourd'huy en quelques Eglifes, après avoir tout dit jusqu'à l'Offertoire, on en demeure-là fans paffer au Sacrifice (23).

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