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charge de fortir avant que l'on commençât les prieres des Catécumenes & la cérémonie de l'impofition des mains. La troifieme, les Profternez, recus avec les Catécumenes du fecond & troisieme degré & les Poffédez, non feulement à écouter les inftructions, mais encore à prier jus qu'au temps du Sacrifice, fouvent profternez, du moins à genoux, même dans le Temps-Pafcal, avec les Confiftans & les Fideles, Leur place étoit plus avant dans la Nef & jufqu'au Pupitre ou Jubé, à l'Ambon,pofé entre la Nef & le Chœur, La quatrieme, les Confiftans, ainfi nommez de ce qu'ils reftoient dans l'Eglife & fe tenoient avec Confiftentia les autres Fideles, jusqu'à la fin du Sacrifice; tou- eft ut cum fidetefois privez du droit de faire leur oblation, & dit S. Grepar conféquent de participer aux SS. Myfteres. goire ThauCeux-cy fe plaçoient depuis le Jubé ou Pupitre, à la lettre, jufqu'au Sanctuaire, foit qu'ils fuffent mêlez avec veut dire deles Fideles, au fentiment du docte P. Morin de rêter, fe tel'Oratoire, ou qu'ils en fûllent féparez, ce qui nir en quelque endroit, paroît plus vray-femblable au pieux & favant refter avec Cardinal Bona.Les Pénitens de ce degré n'étoient quelqu'un. point proprement cenfez & réputez Pénitens ; auffi у mettoit-on les femmes dont on vouloit cacher les fautes.

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libus confiftat,

mat. Confifte

meurer,s'ar

C. I. V.

5. Ceux en un mot aufquels il n'étoit pas permis Lib. 1. de d'affifter au Sacrifice] De même,dit Scortia Jefui- « facro fand te, que chez les Païens, on rejetoit des Sacrifi- « c. T. v. 3ces, tous ceux qui n'étant pas encore initiez dans «< les myfteres, étoient jufques-là tenus pour profanes, fuivant cet endroit de Virgile:

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de ces Autels, comme à Noyon, &c. In quibufdam Ecclefiis,dit l'ancien Pontifical de Chalons fur Saone, Sacerdes in aliquo Altari foribus proximiori, celebrat Miffam juffu Epifcopi, Pænitentibui ante fores Ecclefia confti

sutis.

Profane elt icy oppofé à initié.

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L. 6. æneid.

Od. r. I. 3.

L. 17
Sat. 11.

L. 1. de rap.
Proferp.

zam.

Falt

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30

Procul, ô, procul este prophani,
Conclamat vates, totoque abfiftite luco.

LA Prêtreffe en fureur s'écrie à haute voix :
Profanes, loin d'icy, n'aprochez point du bois.
Et cet autre endroit d'Horace:

Odi profanum vulgus & arceo.

JE hai le profane vulgaire, Et je l'écarte de moy:

La même chofe fe voit dans Silius-Italicus L. 17. Met. dans Juvénal, dans Claudien & dans Ovide. m. it. 2. Il n'eft pas permis à un homme deshonoré, dit » Corneille Tacite, en parlant des mœurs des >> Germains ou Allemans, d'affifter au facrifice, Dni de fe trouver dans les affemblées.

Thren. c. I.

Bien plus, on comptoit chez les Païens, comme chez les Chretiens, quatre claffes ou rangs de Pénitens, entre lefquels étoit la Confistance, Syftafis. Chez les Juifs,les Lepreux & les Impurs étoient auffi exclus des Sacrifices, auffi-bien que les Gentils, qui n'ofoient même approcher du Temple. Mais indépendamment de cette difcipline des Juifs & des Païens, le Fils de Dieu avoit expreffement défendu de donner aux chiens. Math. 7. c. ce qui eft faint, & de jetter les perles devant les pourceaux. Et felon S. Cyrille d'Alexandrie, il ne parla obfcurément de fa Chair & de fon Sang, dans la Synagogue de Capharnaum, qu'à cause de la préfence des Capharnaïtes, encore groffiers & peu inftruits. On voit auffi que S. Luc, voulant cacher ce Myftere aux Infideles, au lieu de dire ouvertement, Confacrer & diftribuer C. 1. V l'Eucariftie;il dit perpétuellement dans les Actes, I. c. 20. v. Rompre le pain.

6.

Joan. 6.

42. & 46.

7. &, 11.

c. 7.

6. Miffa, meffe on renvoy] C'est en ce sens que Caffien appelle congregationis missam, le renvoy ou la fortie du Chœur. Congregationis miffam, ftans pra foribus praftolatur, donec egredientibus cunctis, &c. dit cet Auteur, dans le 3. Livre de ses Inftitutions-Monaftiques en parlant du Solitaire,qui,venant tard à l'Office, ne doit point entrer dans l'Eglife; mais fe tenir à la porte, & là attendre la fortie des Freres. Et parce que le renvoy fait en même temps la fin de l'Office, delà on a dit miffa, ou miffe au plurier, pour marquer la fin & la conclufion des Divins-Offices.Poft orationum miffam, dit encore Caffien,unuf- L. 11. c. 1 5. quifque ad fuam cellam redeat ; » qu'après la priere chacun fe retire & s'en retourne chez foy, Sint miffa ou fiant missa, dit S. Benoift, dans fa Regle; c'eft-à-dire, qu'on finiffe, qu'on faffe le c. 17. renvoy, qu'on donne le congé, qu'on forte, qu'on fe retire, qu'on s'en aille. Vfque ad miffas fuftineant, dit ce S. Legislateur, en un autre endroit; » qu'ils attendent jusqu'au renvoy,c'est-à- c. 35. dire, jufqu'à la fin de l'Office, jufqu'après Sextes, jufqu'à ce que tout foit dit, comme porte la Verfion de Guy-Juvenal, Abbé de S. Sulpice de Bourges. Je fai bien que communément dans les Cloîtres on interprete autrement cet endroit, & qu'on traduit ils differeront jusqu'après la Meffe. Mais le lecteur en jugera, & voici ce que c'eft.* S. Benoist parle des Semainiers de cuifine ou de table, à qui il permet dans les jours ouvriers de boire une fois & manger un morceau, précifément avant l'heure du repas, ante unam horam refectionis ( unam eft là pour ipfam ), c'est-à-dire avant l'Office ou durant l'Office même qui précede immédiatement l'heure du repas; favoir Sex

C.41.

tes, Nones ou Vêpres, felon qu'on mange ou fexte (midi), ou à none (trois heures aprés midi), ou à vêpres ( le foir): & cela afin que le fervicequ'ils vont rendre à leurs Freres, ne leur foit pass fi penible. Mais pour les Fêtes & Dimanches, St. Benoift veut que ces Semainiers ayent ce refpect: avec toute l'Eglife, que d'attendre pour manger, que tout foit achevé, que tout l'Office foit dit, ufque ad miffas fuftineant, qu'ils attendent jufqu'à la fin. Car en cela, comme en tout, ce faint Legiflateur ne fait que fe conformer à l'ufage de fon temps, où il n'étoit pas permis aux Fideles de rien prendre ces jours-là, avant la fin du Service; ante peractum publicum Officium, dit le Capitulairede Theodulfe. En forte qu'aux jours folennels, les Semainiers devoient déjeuner plus tard que les jours ouvriers; qu'ils attendent ces jours-là, dit S. Benoift, fuftineant. Or fi l'explication commune avoit lieu, il s'enfuivroit que contre l'efprit & l'intention précise de S.Benoift,ces Semainiers, loin d'attendre, aux termes de la Regle, dans les jours folennels, boiroient au contraire & mangeroient ces jours-là, près d'une heure plûtôt que les jours ouvriers; puifque la Meffe, commencée les Fêtes & Dimanches,à l'heure de Tierces, c'eft à dire, à neuf heures du matin, finit au plutard vers les onze heures; où par conféquent,fuivant le fyftême vulgaire, il feroit libre aux Semainiers de déjeuner : au lieu que, les jours ouvriers, comme felon laRegle on ne mange jamais plûtôt qu'à midi, ad fextam reficiant fratres (fexte c'eft midi ); auffi les Semainiers ne peuvent-ils prendre leur foulagement ces jours-là,plûtôt que vers les onze heures trois quarts.

7. Le renvoy des Catécumenes]Non que les Péni

(

1. c. 1. 16.

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rens & les Energumenes ne fûffent auffi renvoyez avec les Catécumenes; mais c'est que ceuxcy> fe trouvant toujours en bien plus grand nombre, donnoient tout naturellement, & par antonomafe, leur dénomination au refte, comme V. Geneb. Liturg. la partie la donne à son tout (a). D'ailleurs, le 14. renvoy ne regardoit que deux claffes de Pénitens, favoir, la feconde & la troifieme (b);au lieu que les Catécumenes étoient tous exclus fans exception.Bien plus, il pouvoit arriver qu'il ne fe ren- BonaLiturg. contrât ni Energumenes ni Pénitens, fur tout, au regard de ceux-cy, dans le premier & le fecond fiecle de l'Eglife; en forte qu'il n'eût pas été poffible en ce cas, d'appeller de leur nom, le renvoy qui fe faifoit avant le Sacrifice. Pour des Catécu- v. le Traité menes,il étoit rare qu'il en manquât,particuliére- denc. pol. de l'Eglife far ment dans les premiers fiecles, où il fe baptizoit l'admin. des. bien moins d'enfans que d'adultes, & où on étoit Sacrement, par déja avancé en âge quand on fe faifoit Chrétien, bepine, Eve 8. Tout fe qui fe trouvoit renfermé dans la céré que d'Ormonie du renvoy, favoir, les prieres & les bénéditions qui fe faifoient, tant fur les Catécumenes que fur les Energumenes & les Pénitens, avant que de les congédier; tout cela étoit aussi nommé Renvoy ou Melle des Catécumenes ] C'eft ainfi que le Concile de Carthage IV. Canon 84. appelle ces prie

(a) C'eft la Figure appellée Synecdoche, qui fait entendre une partie pour le tout, comme fous le nom feul d'Amorrhéens, nous voyons que l'Ecriture comprend quelquefois le refte des peuples qui occupoient la Terrepromife. V. Genef. 15. 16. & Jofue. 10. s.

(b) La premiere claffe, fe tenant hors de l'Eglife; à la porte, ainfi qu'il a déja été obfervé plus haut, n'avoit garde d'étre renvoyée, non plus que là quatrieme, qui reftoit à l'Eglife, & fe tenoit avec les autres Fideles,d'où cette claffe étoit appellée Confiftanes.

M. de l'Au

leans,

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