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avec plus de fûreté pour l'Eglife & pour may? L'Eglife fera conftamment édifiée de mon Livre, fi vous continuez à l'approuver ; & fi vous y trouvez à rédire, j'en fuis difculpé, par la profesfion fincere que je fais de le foumettre, fans aucune réserve, à votre jugement à vos lumières. Fe fuis avec un & profond respect,

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APPROBATION

de Monfieur l'Abbé Bigres, Docteur de Sorbonne, Cenfeur Royal, &c.

J'a

par

Ay lú ordre de Monseigneur le Chancelier, cette Explication des Cérémonies de Eglife, qui m'a paru conforme à fon tître, Simple, littérale, hiftorique, naturelle, peut-être un peu trop, quant au ftyle; mais quant au fonds, à quoy nous devons nous attacher fingulierement, folide, inftructive, d'une éruditión fort recherchée en fon genre, & ainsi d'une vraye utilité. L'intelligence des Cérémonies eft fi importante dans l'Eglife, que fous la Loy, Dieu ne l'exigeoit gueres moins des fiens, que Pintelligence de la Loy même. De nos jours il est étonnant combien nos Cérémonies ont été défigurées par les idées que quelques Myftiques ont crû y pouvoir attacher. La fimplicité de celles que nous fournit icy l'Autheur, leur donne, généralement parlant, un caractere de vérité, au moins d'une grande vray-femblance, autant, en une matiere auffi embroüillée, qu'il eft aifé de la débroüiller. C'est en quoy il m'a paru que cet Ouvrage avoit lieu d'être bien réceu, qu'il pourroit être du goût du public, qui au moins n'y trouvera rien qui bleffe la foy & les mœurs, Fait à Paris ce fixiémie May mil fept cens fix.

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BIGRES.

APPROBATION

de Monfieur Brillon, Docteur & Profeffeur de Sorbonne.

Ouloir qu'une infinité de chofes dans les Cérémonies de l'Eglife n'ayent point de raison, & fur ce principe, compter pour rien, ou même tourner en dérifion les Cérémonies: Convenir qu'elles ont toutes des raifons tresfages, mais n'admettre fur cela que des explications myftiques, n'avoir d'attrait que pour l'allégorie & les fens devots: Enfin, réjetter les raifons myftiques comme des vifions, & tout réduire au fimple, au phyfique, au litté ral, font des extrémitez également vicieuses & dignes de cenfure.

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L'Eglife, toujours conduite. par le Saint-Esprit, ne fait rien qui ne foit raisonnable. Soit qu'Elle allume des cierges en plein jour, comme à la Meffe ; & que la nuit elle n'en allume pas, comme à Complies: Soit qu'en Efté Elle prenne fes habits fourrez (l'Aumuffe) ; & qu'Elle les quitte en Hyver: Soit que dans les grandes Solennitez & lorfqu'il fait beau, Elle fe revête de Pluvial pour aller en Proceffion : & que, furprife par la pluie, Elle quitte auffi-tôt cet habit: Soit qu'à la Meffe Elle chante l'Oraison Dominicale; & qu'en tout autre rencontre Elle affecte de la dire bas & en fecret: Soit qu'Elle employe du noir & du rouge, des Cantiques

de joye (a) & des Complaintes, dans un même Office, comme le Vendredy-faint: Soit qu'Elle fufpende pour quelque temps l'ufage de fes cloches, comme aux trois derniers jours de la Semainte-fainte; & que ces jours-là même Elle chante à Laudes) que tout doit retentir de la trompette, du tambour & de la cymbale: Soit qu'Elle voile les Croix qu'Elle porte en Proceffion, comme en Carême : Soit qu'Elle parle latin à qui ne l'entend pas, qu' Elle commande au demon de fortir d'un lieu où il n'habite plus, qu'Elle prie les Anges de venir habiter où ils font tout cela, comme le refte des pratiques de l'Eglife, fans en excep ter une seule, se fait par des raifons très fages, très-fondées, telles en un mot que l'efprit le. plus prévenu s'y rendra toujours, pourvû qu'on les expofe fimplement comme elles font, & qu'aux vrayes raifons, aux raifons primitives & d'inftitution, on ne fubftituë point des idées d'aprés-coup & des explications étrangeres.

Mais non-feulement tout a fa raifon dans les prattiques de l'Eglife: ces prattiques font encore une fource féconde d'inftructions en tout genre; & il eft vray de dire que la lettre des Cérémonies n'eft pas moins favante & curieul fe, que l'efprit en eft édifiant. En effet, l'un attaché aux temps, aux lieux, aux occafions,

(a) Les Cantiques d'Habacuc, de Zacharie, de la Sainte Vierge, de Simeon. Les Pleaumes 61. 66. 148, 149. 150. De plus les Hymnes avec leur Doxologie, Et dans plufieurs Monafteres de l'Ordre de S. Benoist, comme à Clugny, le Te Deum,

aux circonftances, aux Auteurs de chaque prat rique, apprend & develope des faits, dont on ne trouve l'histoire nulle part. L'autre, enfeigné par les Apôtres-même, expliqué dès les premiers fiecles par les faints Peres, traitté avec recherche par les plus grands Papes, mis en œuvre, avec un goût fublime, dans les Oraifons de l'Eglife, fournit à l'efprit de quoy s'é lever dans les plus petites circonstances & au cœur dequoy fanctifier les moindres ac

tions.

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C'est dans ce fyftême que Dom Claude de Vert a composé l'Ouvrage dont il donne icy un premier Tome. S'il n'y traitte que les rai fons fimples, littérales & hiftoriques de chaque Cérémonie, c'eft qu'il s'eft précisément engagé à cela dans la lettre qu'il écrivit il y a quinze ou feize ans contre le Miniftre Jurieu; & c'eft auffi que ces raifons - là feules Juy ont été démandées par plufieurs Evêques, par un grand nombre de Docteurs, de Curez, de Supérieurs de Séminaire, de NouveauxConvertis, enfin par une infinité de personnes de toute profeffion. Cet Ouvrage, d'une vraye utilité, ne peut manquer d'être bien receu du Public. On le trouvera plein de recherches & d'observations curieufes, non tranfcrites des Auteurs qui ont déja travaillé fur cette ma tiere; mais toutes faites fur les lieux & pour ainfi dire, d'après nature, avec un foin, un goût, un travail, dont très-peu de gens font capables. Nous avons tout lieu d'efperer qu'il convaincra de plus en plus les Proteftans, que l'Efprit de Sageffe conduit toujours l'Eglife

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