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obferv.c. 9.

L'Auteur du Livre intitulé Micrologue, De Ecclef. dit que le Diacre en chantant l'Evangile fe tournoit vers le midy, parce que les hommes étoient placez de ce côtélà il parle des Eglifes tournées à l'Oc-cident). Et encore, qu'après l'Epitre on tranfporte le Miffel de l'autre côté, pour dégager & débarraffer entierement cette partie, où fe mettoient autrefois les pains offerts, & parce qu'en effet tout le fort du fervice & du miniftere de l'Autel eft de ce côté-là; ut in dextrâ parte fint expeditiores ad fufcipiendas oblationes, five ad conficienda Altaris Myfteria. Raifon qui a obferv... ffort frappé Gavantus, qu'il n'a pas manqué non plus de s'en fervir dans fon Commentaire fur les Rubriques du Miffel Romain. Ad alteram partem itur, dit Part 2. tit. cet Auteur, dont nous employerons en 6. num. 1. core plus bas le nom & le témoignage, ut expeditior fit Sacerdos in dexterâ ad con. fienda Myfteria.

DeEcclefiaft.

litt. 1.

Le même Micrologue, voulant auffi expliquer pourquoy on couvre le Calice du Corporal, fe garde bien encore d'avancer fur cela rien de mystique; il dit net & fans détour* (& Gavantus le dit c. 10. auffi après luy) que c'eft précaution: non Tit.7.num. tam causa myfterii quàm cautela. Et voulant litt. 1. de même rendre raifon de la fraction de

Tome 1

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l'Hoftie en trois portions, ce même Auteur fuivi en cela de quantité d'autres, C. 17. nous apprend que l'une de ces portions eft deftinée à être mife dans le Calice, que l'autre eft pour le Prêtre, & la troifieme pour ceux qui doivent commu. nier enfuite, fains ou malades.

3. Part.

art. 5. ad 2.

Mais que penfe- t'on qu'allegue S. Thomas, pour répondre à l'objection qu'il fe fait lui-même fur l'ufage de l'encens dans l'Eglife? C'eft, dit ce Docteur, ce Docteur irréfragable & qu'on ne contrequæft. 83. dit point impunément dans les Ecoles de Théologie, où même il porte par excellence le titre d'Angelique; c'eft pour chaffer & diffiper les mauvaises odeurs: Vt fcilicet per bonum odorem depellatur fi quid corporaliter pravi odoris in loco fuerit, quod poffet provocare horrorem. Raifon adoptée auffi par Dominique Soto, par le Cardinal Bellarmin,par le Docte Genebrard, Moine de Clugny & enfuite Archevêque d'Aix, par Scortia, par Gavantus, 5 par M. Meurier Doyen & Théologal de Reims & par d'autres encore, dont nous rapporterons les autoritez dans le de notre Ouvrage.

x. p. 513.du

corps

Bien davantage, l'ancien Miffel de S. Second vol. Denys en France, & quelques autres

Ufages que nous pourrons pareillement

citer ailleurs, ne nous préfentent point d'autre idée dans la Bénédiction de l'encens, que celle de tous ces Auteurs Hoc incenfum, ad omnem fætorem nocivum extinguendum, Dominus benedicat & in odórem fuavitatis accendat. Telle étoit la priere que faifoit le Prêtre en beniffant l'encens.

M. Theraize, Licentié de Sorbonne, dans fes Questions fur la Meffe, approuvées par M. Pirot, l'une des lumieres de cette célebre Maison, disons de toute l'Univerfité & de l'Eglife même de Paris, M. Theraize, dit auffi ( autre raifon naturelle) « que l'ufage des encensemens peut être venu des pays où l'Egli- . fe a pris naiffance, c'eft-à-dire,desOrien- « taux, lefquels étant fort paffionnez „ pour les parfums, encenfent continuel- « lement dans leurs temples & dans leurs « maisons ; " & il affure pofitivement « que l'encenfement qui fe fait à l'Introït,« n'est que pour remplir l'Autel de bon

nes odeurs.

Il ne faut pas icy oublier que ces Questions fur la Meffe de M. Theraize, font dédiées à un Prélat qu'on ne soupçonna jamais de trop de prévention pour le fimple & le littéral, luy dont les Ouvrages & les Mandemens étoient tout

5. c. 9. n.

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remplis d'idées & d'expreffions fublimes & figurées; & ainfi s'il a permis que ces Questions luy ayent été addreffées, c'est une marque queM.Theraize n'y a ni trop déprimé le mystique ni porté trop loin le littéral. Durand, auffi peu fufpect fur cette matiere, que feu M. de Noyon, inRation. lib. finue affez que ce qui a donné lieu à l'encenfement qui fe fait d'ordinaire à la fin de Vêpres, n'est autre chose que le Verfet Dirigatur, Domine, oratio mea, ficut incenfum, in confpectu tuo, qui fe dit le Dimanche après l'Hymne, & cela fans doute, à caufe du mot incenfum, qui, fuivant les principes que nous effayerons d'établir dans le troifieme Chapitre de notre Ouvrage, attire en même temps cet encenfement. De ce que le Prêtre étend les mains fur le Calice, en difant ces paroles Hanc igitur oblationem ; c'eft, dit In 3. part. Suarez, comme pour montrer ces fymboles, à cause du démonstratif hanc. A quoy ce profond Theologien adjoute que quoiqu'il ait confulté plufieurs Auteurs tant anciens que modernes, fur cette cérémonie, il luy a paru qu'ils n'avoient point cru qu'elle renfermât aucune fignification myftique; mais qu'ils l'ont feulement regardée comme une action grave & refpectueufe, qui, en montrant

tom. 5.

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l'oblation, répond par conféquent au pronom démonftratif hanc. Que fi à cet autre endroit, vt nobis Corpus & Sanguis fiat dilectiffimi Filii tui Domini noftri Fefu Chrifti, de la priere fuivante Quam obla tionem, le Prêtre élevé les mains: c'eft, felon Gabriel Biel & Geoffroy Bouffard, comme pour les porter vers ce tres-cher. Fils dont il parle. Et de même, s'il joint enfuite les mains, c'eft, felon les mêmes, Auteurs,comme pour embraffer & ferrer ɛe même Fils, s'il étoit poffible, par un mouvement. d'amour & de tendresse qu'infpire cette expreffion dilectißimi Filii

tui.

Maintenant, fi à ces mots de la confécration, accepit panem, il prend le pain; à elevatis oculis in cælum, il éleve les yeux au ciel, à gratias agens, il rend graces à Dieu, en inclinant la tête ; à benedixit il benit, en faifant une figne de Croix ; &

à accipite il prend de nouveau le pain :

c'eft, dit Gavantus, ce fameux Rubri- Tit. 8.num caire du fiecle paffé, l'oracle des Sémi- 4. litt. z. naires, où il est révéré & uniquement confulté, & où il décide fouverainement des Rits & des cérémonies; c'eft, afin que les geftes & les actions du corps répondent toujours aux paroles. Si au mot paßionis de la priere Unde & me

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