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court & le plus prompt pour réfuter «< tout ce que les Hérétiques avancent « d'injurieux contre les ufages de l'Eglife, est de remonter à leur origine & à leur « institution (M. le Cardinal Bona avoit déja dit avant eux, que fi on ne retournoit aux premieres prattiques, il n'étoit pas poffible d'entendre le fens de la plupart des prieres de la Meffe); que rien ne découvre davantage la foibleffe de « leurs objections, & ne juftifie plus clai- « rement la prattique de l'Eglife. On « apprend, continuent ces Docteurs, les raifons véritables des cérémonies, on « en fait voir la fimplicité, & l'on prouve que c'est la néceffité ou l'utilité qui « les ont introduites, & qu'on les con- « ferve ou pour la décence ou dans la « crainte d'innover. Ces raifons étant « fimples & naturelles, l'on voit tout " d'un coup la liaison qu'elles ont avec la prattique des cérémonies. D'autres di- « fent que ce qui a donné lieu aux plus grandes déclamations des Miniftres de la Religion P. R. contre les cèrémonies de l'Eglife Catholique, c'est que ces Miniftres ne les regardoient que felon les raifons myftiques que " plufieurs Auteurs Catholiques en ont“ données, fans envifager leur fens na-“

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M. de Riviere.

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turel que ces mêmes Auteurs fuppofent toujours comme le fondement de tout » ce qu'ils ont dit. D'autres difent enfin

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que pour concevoir des fentimens Bobé & Phe- » dignes des faintes prieres & des pieufes cérémonies avec lefquelles on célebre » le faint Sacrifice, il en faut bien prendre le fens & fur tout le littéral, qui eft le principal & comme le fondement » de tous les autres, que les SS. Peres >> & des perfonnes de favoir & de pieté leur ont donnez. « Et en général tous ces Docteurs paroiffent fouhaiter que ce fujet important foit traité avec plus d'étendue par l'Auteur de la Lettre à la. quelle ils veulent bien rendre un témoi gnage peut-être trop favorable.

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M. Wateblé, qui mourut il y a quelques années Supérieur du Séminaire de Beauvais, m'a auffi plufieurs fois follicité de donner inceffamment mes reflexions fur cette matiere, m'affûrant qu'elles feroient goutées dans les Séminaires de la Congrégation de la Miffion, & qu'il me répondoit du fuccès. Et il étoit en effet tres propre à les y faire recevoir, luy qui étoit fi accrédité dans ce Corps, dont il avoit exercé long-temps. les premieres charges. Il étoit fi touché de ces raifons, lefquelles il cherchoit,

me difoit il, depuis fes premieres années, que m'étant rencontré aux eaux de Forges avec luy en 1699. il ne manquoit jamais tous les matins en venant à la fontaine, d'apporter un long mémoire, écrit de fa main, contenant une infinité de questions & de difficultez, fur lef quelles il m'obligeoit de luy répondre dans le moment. Depuis ce temps-là, il n'a ceffé de me faire inftance là-deffus m'affurant qu'il n'y avoit qu'à mettre Meffieurs de S. Lazare fur les voyes du fens littéral & hiftorique (fi toutefois les plus habiles d'entr'eux, comme les Supérieurs & les Profeffeurs en Théolo gie, n'y font déja entrez) pour les y faire marcher avec une infinité d'autres dont nous parlerons plus bas. J'ay cru cette petite digreffion néceffaire pour détromper ceux qui fe préviennent mal à propos contre les Séminaires, & fe mettent en tête qu'on y a de l'éloignement & même de l'oppofition pour ces fortes de raifons qu'on appelle hiftoriques & d'inf titution. Bien loin de cela, adjoutoit M.. Wateblé, fi je les avois feues ces rai. fons, il y a long-temps que nos Séminaires en feroient imbus, & que cette maniere d'expliquer les cérémonies, y auroit pris le deffus. Et ce que je dis de

Meffieurs de S. Lazare, il le faut auffi dire des Jefuites, des Peres de l'Ora. toire, de Meffieurs de S. Sulpice & de quelques autres Eccléfiaftiques, qui s'appliquent à l'envi à former des jeunes. Clercs dans les Séminaires. C'est dans ces excellentes Ecoles, où après avoir montré pour l'inftruction des Séminariftes, les raisons primitives & fondamentales des cérémonies, on pourroit en venir pour leur édification & pour nourrir & aider en quelque façon leur piété, à d'autres raifons, que j'appelle des raifons fecondaires & fubfidiaires je veux dire, à des idées fpirituelles & fymboliques & à de pieufes moralitez. C'eft, dis-je, dans ces faintes Congrégations & dans les fréquentes conférences qui s'y font fur les prattiques & fur les ufages de l'Eglife, qu'on pourroit développer l'analogie de tous ces différens fens, & apprendre ainfi à allier l'efprit avec la lettre,& à joindre les explications figurées & allégoriques aux fignifications littérales & hiftoriques.

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Cette forte d'alliance fe trouve dans l'excellent Catechifme de Montpellier, M. Charles où l'illuftre Prélat qui l'a donné à son Colbert de Diocefe, a compris que redevable aux Croify. fages & aux fimples, aux favans & aux

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ignorans, aux anciens & aux nouveaux Catholiques, il étoit obligé d'apprendre aux uns les vraies raifons & comme l'hif toire des prattiques & des cérémonies de l'Eglife, & de nourrir les autres de penfées pieufes & morales; ceux-cy n'ayant befoin que de lait, tandis que ceux-là

demandent encore une autre forte de viande. Et c'eft ce que M. de Montpellier fait admirablement bien dans fes Inf tructions, où il fe fait tout à tous, & donne à chacun la nourriture proportionnée à fa capacité.

Mais pour revenir aux raisons pure. ment littérales & hiftoriques, & appuyer ce systême d'exemples & d'autoritez nous voyons que toujours & dans tous les temps on a interprété les prattiques & les ufages dont il s'agit, dans leurs fens propre, primitif & néceffaire; & qu'on en a rendu, au moins autant qu'on a pu pénétrer, des raifons fimples & naturelles, par préference à celles qu'on appelle myftiques & figurées;& quelquefois mê me à leur préjudice & à leur exclusion. Enforte qu'il fe peut dire que mon projet n'eft ni nouveau ni fingulier,& que je ne fais en cela que fuivre & imiter pref.. que tout ce qu'il y a d'Auteurs qui ont écrit jufqu'icy fur ces fortes de matieres.

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