glife Catholique, à Mr de M***

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V. Lettre, fur les fuites de la Réformation, à Mr de M***

LA VIE DE

JESUS-CHRIST

73

297

Eclairciffement fur le Difcours de Zachée à J.C. à Monfieur*** 357 * Remarques fur les Efféniens, les Saducéens, les Pharifiens & les Therapeutes,

429.

Fin de la Table.

TRAITES

DE

THEOLOGIE

ET DE

PIÉTÉ.

METHODE COURTE ET AISE'E pour combattre les Déiftes,

LETTRE à M. D.

E vous plains, Monfieur, d'être malheureusement, comme vous me faites l'honneur de me l'écrire, dans une fociété de perfonnes, qui tournent continuellement en ridicule les faintes Ecritures, principalement tout ce qui concerne Moïfe & Jéfus-Chrift & qui fe piquant de raifon & de bon fens moquent fans ceffe de ce que nous appellons la Révélation, La Religion de J. C. fi Tome I.

fe

A

que

on les en croit, n'eft pas plus raisonnable celle de Mahomet; & il n'y a pas plus de motifs pour croire en l'un que pour croi re en l'autre. Les Payens, difent-ils, les Juifs, les Mahométans ont leurs Révélations comme les Chrétiens: des hommes fins & habiles ont d'abord impofé à des gens fimples & crédules; la féduction s'eft communiquée à d'autres hommes auffi peu judicieux que les premiers; l'Erreur accréditée parmi le Peuple eft peu à peu devenue géné rale & dominante, jufqu'à être autorisée par les Loix, Ceux qui font nés dans les fiécles poftérieurs, aveuglés par les préjugés de leur nailfance & de leur éducation, ont cru, à l'exemple de ceux qui les ont précédés, fans examiner l'origine & les motifs de leur croyance.

Quoique les Loix n'ayent point d'empire fur la Vérité foumife au feul tribunal de la raifon, ils difent qu'ils ne laiffent pas de fe conformer aux ulages reçus, d'obéir aux Loix, & de pratiquer extérieurement un cul te établi, dont le mépris déclaré leur pourroit nuire, C'eft en vain, dites-vous, qu'on ellayeroit de réduire ces Efprits-forts par de longues difcuffions & par de fçavans détails: ils haiffent toute difpute qui oblige à parler longtems; ils rejettent toute autorité qu'on leur oppofe; ils foutiennent, fans en appor

ter la moindre preuve, que les anciens monumens qui nous fourniffent des armes pour les combattre, font ou fuppofés ou corrompus. En tout cas ils citent auffi des Auteurs anciens, qu'ils prétendent leur être favora bles. Enfin on ne peut convenir de rien avec eux, & on difpute fans fin & fans aucun fruit.

Cependant vous voudriez pouvoir être mu ni de quelque raifon fimple & décifive, qui démontrât en peu de paroles la vérité du Chriftianifme, & qui fit voir clairement la différence qu'il y a entre les faits historiques fur lefquels notre Religion eft appuyée, & les fables du Paganifme, ou les impoftures de Mahomet. Une feule preuve, fi elle est folide & claire, fuffit, felon vous, & eft même préférable à une multitude confuse d'ar gumens.

Vous demandez, Monfieur, une chofe qui n'eft pas fi aifée qu'elle le paroît; quoique la vérité foit fimple & une, notre efprit eft fi borné & fi foible, qu'il ne peut fouvent la découvrir qu'avec beaucoup d'efforts, & la faire fentir qu'avec beaucoup de paroles. Je crois néanmoins avoir, par rapport à la Religion Chrétienne, une preuve telle que vous la fouhaitez. Je vais vous en faire part, maniere la plus précife & la plus claire qu'il me fera poffible,

de la

Je fuppofe d'abord que c'eft prouver fuffifamment la vérité des Dogmes Chrétiens que de faire voir que les Miracles attribués à J. C. dans l'Evangile font vrais. Il en eft de même de ceux de Moïfe; s'il a fait paffer la mer Rouge à tout le Peuple d'Ifraël, & s'il a opéré tous les autres prodiges exprimés dans l'Exode, il s'enfuit manifestement qu'il a été l'Envoyé de Dieu. Il n'y a point de Déifte qui ne s'y rendît, s'il voyoit aujour d'hui tout cela de fes propres yeux. Il s'agit donc uniquement de prouver que cela s'eft pallé réellement comme il est raconté dans l'Ecriture.

Pour y parvenir, 1o. J'établirai certaines régles, felon lefquelles il eft impoffible que des faits qui leur font conformes puiffent jamais être faux, 2°. Je ferai voir que les faits marqués dans l'Ecriture, qui concernent Moife & J. C. font conformes à ces régles; ce qui ne fe trouve ni par rapport aux impoftures de Mahomet, ni par rapport aux fables du Paganisme, & ce qui fera toujours incompatible avec quelque fauffeté que ce foit.

I. REGL E.

Que les faits foient de telle nature qu'ils puiffent aisément tomber fous les fens, & que les yeux & les oreilles en puiffent être les Ju

ges.