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» lettre ne fuffit pas, dit-il, pour faire con»noître ce que les Aftronomes Arabes ont » trouvé à redire dans Ptolomée, & leurs » tentatives pour le corriger; quel foin ils » ont pris pour mefurer le temps par des clepfydres, › par d'immenfes horloges folaires, & même, ce qui furprendra, par » les vibrations du pendule; avec quelle in» duftrie enfin, & avec quelle exactitude ils

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fe font portés dans ces tentatives délicates, » & qui font tant d'honneur à l'efprit hu» main, savoir, de mesurer les distances des » aftres, & la grandeur de la terre (1) ».

du Pendule.

241. Voici donc les vibrations du pendule Vibrations démontrées avoir été employées par les anciens Arabes, long-temps avant l'époque que nous affignons ordinairement à l'origine de cette découverte; & l'ufage de cette con

(1) Edwardi Bernardi Epift. ad Huntingtonem tranfact. Philofoph. ann. 1684, no. 158, p. 567, & n°. 163. Vid. & Epiftolas Huntingtonianas. Londini, 1704, in-8.

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Réfraction

noiffance paroît avoir été appliqué à mesurer plus exactement le temps, felon l'emploi que nous en faifons.

242. La découverte de la réfraction de la de la lumic- lumiere a une origine plus ancienne que celle qu'on lui suppose, & la caufe de cette réfraction paroît avoir été connue même du temps de Ptolomée. Suivant le rapport de Roger Bacon, ce grand philofophe & géographe avoit donné la même explication de ce phénomene que Defcartes en a donnée depuis, en difant que le rayon, passant d'un milieu plus rare dans un milieu plus dense, s'approchoit de la perpendiculaire. Ptolomée avoit écrit un Traité d'Optique, qui fubfiftoit encore du temps de Bacon; & Alhazen, non feulement paroît avoir connu ce Traité de Ptolomée, mais encore y avoir puisé tout ce qu'il dit de mieux fur la réfraction de la lumiere, la réfraction aftronomique, & la cause de la grandeur extraordinaire des aftres. vus à l'horifon. Ce dernier point, discuté avec tant de chaleur entre Mallebranche &

Régis, avoit été déja décidé par Ptolomée de la maniere la plus raisonnable.

Ptolomée &

243. Prolomée, & après lui Alhazen, di- connue, de foient donc » que quand un rayon de lumiere d'Alhazen.

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paffoit d'un milieu plus rare pour entrer

» dans un milieu plus denfe, en arrivant vers » la surface du milieu plus denfe, il chan

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geoit de direction, & commençoit à dé» crire une ligne, dont la direction étoit » entre fa premiere direction droite & la ligne perpendiculaire tombante dans le milieu plus denfe ». Bacon dit encore, d'après Ptolomée, que l'angle formé par la diffé»rence de ces deux lignes, n'eft pas toujours divifé en deux parties égales, parceque, « fuivant la plus ou moins grande densité des » différents milieux, le rayon de lumiere est plus ou moins réfracté, & forcé à s'écarter

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davantage de fa premiere direction (1) » ;

(1) Et fractio eft duobus modis. Quandò igitur medium fecundum eft denfius, tunc fractio fpeciei eft in fuperficie corporis fecundi inter incessum rectum, & perpendi cularem ducendam à loco fractionis in corpus fecundum,

Réfraction

en quoi il s'étoit approché bien près de la rai fon donnée enfuite par le Chevalier Newton qui, déduifant les caufes de la réfraction, de l'attraction des corps fur les rayons de la lumiere, dit que les milieux plus denses font plus attractifs à proportion de leur plus ou moins grande denfité.

244. Ptolomée, ayant connu ce principe aftrouonique de la réfraction de la lumiere, ne devoit

connue de

Ptolomée.

pas

& declinat ab inceffu recto in profundum corporis fecundi, dividens angulum qui eft inter inceffum rectum, & perpendicularem ducendam à loco fractionis in corpus fecundum. Non tamen dividit illum angulum femper in duas partes æquales, licet hoc fenferunt aliqui, quoniam fecundùm diverfitatem denfitatis medii secundi accidit major receffus, & minor fractionis ab inceffu recto, fecundùm quòd Ptolomaus in s afpectuum, & Alhazen in 7 determinant quantitates angulorum fractionis multipliciter diverfificarì. Nam quantò corpus fecundum est denfius, tantò minus recedit fractio ab inceffu recto, propter refiftentiam medii denfioris. Roger. Bacon, opus majus, P. 297, 298. Edit. Venet. 1750. Vid. Plutarch. de

facie in orbe luna, P, 930, lin. 40, fieri poteft ut radii per tantum fpatium delati frangantur, &c.

manquer d'en conclure qu'elle étoit la caufe des phénomenes que nous obfervons, par rapport aux aftres vus à l'horifon, quelque temps avant qu'ils y foient arrivés ; & Ptolo; mée en effet connoiffoit la cause de ce phénomene, que l'on appelle réfraction astronomique ; & partant toujours du même principe, il difoit que la différence des milieux entre l'air & l'éther qui eft au-delà, faifoit les rayons de lumiere qui partent d'un aftre, entrant dans le milieu plus denfe, qui eft l'air qui nous environne (1), devoient naturellement être attirés davantage dans ce milieu, & par ce changement de leur direction montrer ces aftres à nos yeux avant qu'ils fuffent réellement au-deffus de l'hori

que

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(1) Sextus Empiricus adversùs Aftrologos, lib. 5, fect. 82, p. 351, parle ainfi de cette réfraction aftronomique: » Eft enim verifimile quòd, cum aër nofter

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fit craflus, per visûs reflexionem fignum, quod eft » adhuc fub terrâ, videatur jam effe fuprà terram. Quod quidem fit etiam in radio folis, qui reflecti» tur in aquâ. Non videntes enim folem, ipfum fæpè effe folem opinamur

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