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peines & les

que l'ame differe du corps en ce qu'elle eft
douée d'entendement ; & que le corps n'eft
la caufe d'aucune affection, mais qu' 'elles fe
trouvent toutes dans l'ame.

304. Le même auteur a enfeigné par-tour
lequel ad-
\mettoit les l'immortalité de l'ame (1), laquelle devoit,
récompenfes. difoit il, paroître devant Dieu pour
compte de fes actions (2).

rendre

(1) Οικοῦν καὶ νῦν περὶ τοῦ ἀθανάτου, εἰ μὲν ἡμῖν ὁμολο γεῖται καὶ ἀνώλεθρον εἶναι, ψυχή ἂν ἔτη, πρὸς τῷ ἀθάνα vos éÏvæl, sj áváλeds. Ergò nunc & de immortali, fiquidem inter nos convenit illud ab omni exitio liberum, atque immune cffe, conficitur animam etiam immortalem, & ab omni exitio liberam effe, atque immunem. Platon. Phædon. tom. 1, p. 100. D.

Οὐκ ἤρθησαν ὅτι ἀθάνατος ἡμῶν ἡ ψυχὴ ὲ οὐδέποτε ἀπόλε 207. Ignorafne immortalem effe noftram animam, & nunquam perituram. Plato, de Rep. lib. x, tom. 2, p. 608. D.

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(2) Τὸν ἢ ὄντα ἡμῶν έκαςον ὄντως ἀθάνατον είναι ψυχής ἐπονομαζόμενον, παρὰ Θεοὺς ἄλλους ἀπιέναι δώσοντα λόγου. καθάπερ ὁ νόμος ὁ πάτριος λέγει. Unumquemque nof trûm animum immortalem effe, eumque ad Deos alios proficifci rationem vitæ redditurum : quemadmodùm lex Patria docet. Idem, de legib. lib. 12, pág. 959, tom. 2. B.

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305. Plutarque (1), qui a fuivi Platon dans la plupart de fes opinions, difoit auffi, d'après Pindare, que le corps étoit affujetti

mort, mais que l'ame reftoit, & portoit

à la mort,

avec foi l'empreinte de l'éternité.

306. Ce fujet me porte à dire un mot fur l'opinion célebre de l'ame des bêtes qui a élevé tant de difputes le fiecle dernier. Defcartes ayant défini l'ame une défini l'ame une fubftance penfante, & concluant, de la fimplicité de la nature de la penfée, l'immatérialité & l'immortalité de l'ame, il fut obligé, par une

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(1) Σῶμα μὲν πάντων ἕπεται θανάτῳ περιθενεί, σων δ ̓ ἔτι λέιπεται αιῶνος ἐίδωλον. Omnium corpus tenetur morte præpotenti, mens reftans æternitatis effigiem tenet. Plut. vit. Romul. tom. 1, p. 35. F. Vide & de conf. ad Apol. tom. 2 , P. 120.

Pherecides Syrus primus dixit animos hominum effe fempiternos hanc opinionem difcipulus ejus. Pythagoras maxime confirmavit. Cicer. Tufcul. difput. lib. r, fect. 16, p. 1056. Ως οὐκ ἔτι φθαρήνουν τὴν ψύχην ἀλλὰ διαμένειν των αποθανόντων, και τον θάνατον οὐ φοβητέον ἀλλὰ πρὸς τοὺς κινδύνους ευρώςως ἐκτέον, Jamblich. in Vit. Pythag. fe&t. 173,

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fuite néceffaire de fes principes, de refuser la pensée aux bêtes, & de foutenir qu'elles n'étoient que des machines: mais outre que l'on a accufé Descartes d'avoir puifé cette idée dans l'ouvrage de Gomez Pereira, Médecin Efpagnol, intitulé Antoniana Margarita, on peut encore remonter beaucoup plus haut pour découvrir l'origine de cette opinion, qui fe trouve attribuée à Diogene le Cynique (1), par Plutarque; en effet, il dit que ce Philofophe avoit enfeigné que les bêtes n'avoient ni fentiment ni intelligence. On pourroit dire que les raifons qu'il allegue ne font pas trop philofophiques, & n'ont aucun rapport avec celles qui ont conduit Defcartes à fa conclufion du mécanisme des bêtes ; & c'est ce qui conserveroit

(1) Διογένης αυτὰ διὰ δὲ τὸ τὰ μὲν πυκνότητι, τὰ πλεονασμώ το ὑγρασίας, μήτε διανοεῖσθαι, μήτε αισθά VE. Diogenes animalia bruta ob craffitiem, humorifque abundantiam, aut exceffum, non intelligere, neque fentire. Plutarch. de Placit. Philofoph.

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encore à Descartes l'honneur de cette découverte puifqu'il paroît l'avoir trouvée le premier par une méthode philofophique : mais quoique Diogene, Ariftote (1), Cicéron (2), Porphyre (3), Proclus (4), faint Auguftin (5) & Macrobe (6), chez qui on a cru découvrir les traces de ce paradoxe, ne l'aient point tiré, comme Descartes, de fes véritables principes, il n'en eft pas moins constant qu'ils l'ont connu, & même quelquefois foutenu, comme on peut le voir

(1) Ariftotel. tom. 1, in lib. 1. Metaphyficorum, cap. 1, & lib. 4, de Hiftor. Animal. c. 8 & 9. (2) Cicero, Tufculan. lib. 4, p. 158, lin. 12. (3) Porphyr. de Abft, ab anim, lib. 3. (4) Proclus, in Platon. Philof. lib. 3, cap. 1, p. 128. Edit. Hamb. 1618. fol.

(5) Quod autem tibi vifum eft, non esse animam in corpore viventis animalis, quamquàm videatur abfurdum, non tamen doctiffimi homines, quibus id placuit, defuerunt, neque nunc arbitror deeffe. S. Auguft. cap. 30 de quantitate anima.

(6) Macrobius in fomnium Scipionis, lib. 1, c. 12

& 14.

1

difcuté de la maniere la plus détaillée par Bayle (1): & faint Auguftin difoit pofitivement que c'étoit une opinion admise par quelques-uns des plus favants hommes de fon temps. Ce faint Pere, taitant de l'efprit & de l'ame, parle d'une espece d'air ou de feu, que fa fubtilité dérobe à notre vue, qu'il appelle efprit corporel, & dont il dit qu'il donne la vie aux corps par la chaleur intérieure qu'il communique : il est des corps, dit-il, comme ceux des arbres & des plantes, auxquels cet efprit fubtil ne donne fimplement que la vie ; mais fuivant ce Pere de l'Eglife, il en eft d'autres qu'il fait vivre & fentir tout ensemble comme font tous les animaux (2); de forte que dans fon fentiment,

(1) Bayle, article Pereira, note D. I. pag. 654, 655.

(2) Spiritum corporeum voco aërem, vel potiùs ignem, qui pro fuî fubtilitate videri non poteft, & corpora inferius vegetando vivificat ; quædam autem vivificat tantùm, & non fenfificat, ficut arbores, & herbas & univerfa in terrâ germinantia ; quædam autem fenfificat, & vegetat, ficut omnia

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