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» dans leurs distinctions des différentes espe ".ces d'ulceres & de tumeurs. Si notre fiecle a » retranché certaines méthodes fuperflues » de la pratique [comme on doit en conve» nir], nir ], on ne peut pas démontrer que ces "mêmes méthodes foient venues des An» ciens mais il eft plus probable qu'elles » ont été introduites en grande partie par des » Profeffeurs ignorants & barbares, d'une date beaucoup plus récente. Il n'eft pas douteux que la perfection à laquelle la Chirurgie a été portée dans ces derniers fiecles eft principalement due aux décou» vertes qui ont été faites dans l'Anatomie, par le moyen defquelles nous fommes plus » en état de rendre raifon de plufieurs de ces phénomenes qui étoient auparavant inexplicables, ou fouvent mal expliqués. Mais » la partie la plus effentielle (l'art de guérir les plaies) à laquelle toutes les autres » doivent céder, est restée à peu près dans le même état dans lequel les Anciens nous l'ont tranfmife. Ce que je viens de dire est » incontestable, & j'en appelle pour preuve

دو

» à tous ces Cours de Chirurgie qui ont été

publiés par les plus favants & les plus célebres d'entre les Modernes, & qui pa»roiffent avoir été copiés les uns d'après les » autres, excepté les meilleurs, qui font pris des Anciens. Entre tous les écrivains fystématiques, peu réfufent la préémi» nence à Fabrice d'Aquapendente, homme » d'une érudition & d'un jugement exquis; » & cependant il n'a pas honte de déclarer » que Celfe parmi les Latins, Paul Eginete parmi les Grecs, & Albucafis chez les » Arabes, font ceux à qui il doit le plus » pour la compofition de fon excellent livre.

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Mais, dira-t-on, combien d'opérations » font à préfent en ufage, qui étoient in» connues aux Anciens! Je crains fort, au » contraire qu'un examen impartial ne » nous en faffe appercevoir plus d'avanta

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geufes omifes ou difcontinuées, que de

nouvelles que nous ayons introduites, » pourvu que nous apportions dans cet exa» men un efprit libre de préjugés & de toute

partialité il fuffira d'un court détail pour

:

Détail des connoiffan

» déterminer fi les Anciens méritent autant

» d'être négligés que quelques-uns vou» droient nous le perfuader.

دو

196. Pour commencer par l'opération

ces des An- » de la pierre, perfonne ne doute qu'ils

ciens dans la

Chirurgie. » n'aient droit de la réclamer. Celfe & plu

» fieurs autres en ont donné d'exactes def

criptions, quoique, pour rendre juftice » à chaque fiecle, il faille avouer que la ma» niere d'opérer, préférable en , préférable en plufieurs » cas, & connue fous le nom de grand ap» pareil, a été inventée par Jean de Roma»nis de Crémone, qui vivoit à Rome l'an

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» 1520, & publiée à Venise en 1535 (!). » L'invention de l'inftrument dont nous fai» fons ufage pour trépaner appartient fans » doute aux Anciens, & a été feulement perfectionné par Woodall & Fabrice d'Aquapendente. La ponction eft auffi, à tous » égards, une de leurs inventions. La laryn"gotomie, ou l'ouverture du larynx dans

رو

(1) Par fon Difciple Marianus Sanctus Barolita

nus.

l'efquinancie étoit pratiquée par eux avec » fuccès. Cette opération, fûre & néceffaire, eft hors d'ufage à préfent parmi » nous (1), foit par la timidité des malades » & de leurs amis, foit par la répugnance » & quelquefois l'ignorance des Médecins » ou des Chirurgiens. Et quoiqu'Arétée, » Paul Eginete & Calius Aurelianus femblent, » fur l'autorité d'Antyllus, parler d'une maniere équivoque du fuccès de cette opéra

tion, cependant la plus grande partie des » anciens Grecs & Arabes la confeillent ; & » Galien en particulier, appuyé fur la raifon, l'expérience & l'autorité d'Asclé

piade, la recommande avec raison comme » une derniere reffource en cas d'efquinan» cie. La cure de l'hernie inteftinale, avec la maniere de guérir les autres efpeces de » cette maladie, font exactement décrites » par les Anciens. Ce font eux qui ont en

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feigné la cure du ptérygion & de la cata»racte; ils ont traité des maladies des yeux

(1) Voyez fect. 193, à la Note (4).

» auffi judicieusement qu'aucun de nos Ocu

دو

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par

» liftes modernes qui, s'ils vouloient être » de bonne foi, conviendroient qu'ils ne » font rien de plus que répéter ce que ces grands maîtres ont enfeigné là-deffus. L'ouverture de l'artere & de la veine jugu»laire n'eft pas plus de l'invention des Modernes que la ligature dans l'anévrisme (1), qui n'étoit certainement pas entendue "même derniérement Frédérick Ruysch, » célebre Anatomiste Hollandois (2). L'extir"'pation des amygdales, ou de la luette, n'est » pas de l'invention des Modernes, quoiqu'il faille avouer que les cauteres efficaces dont nous nous fervons pour extirper premieres, n'ont été ni pratiqués ni con»nus des Anciens. La maniere de traiter la » fiftule lacrymale [cure fi délicate & fi difficile] dont nous nous fervons encore, eft

les

(1) Tumeur occafionnée par la dilatation d'une artere ou la rupture de fes tuniques.

(2) Voyez les Observations Anatomico-Chirurgie. Amft. 1691, in-4. Obferv. 2.