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RECHERCHES

SUR

L'ORIGINE DES DÉCOUVERTES

ATTRIBUÉES

AUX MODERNES.

TROISIEME PARTIE.

CHAPITRE PREMIER.

De la circulation du Sang & des Trompes de Fallope.

182. LA Médecine nous fournit auffi quelques exemples frappants de l'injustice faite

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Juftice ren

aux Anciens, en cherchant à les priver de la gloire d'avoir fait les découvertes les plus importantes dans cette fcience. J'apporterai deux ou trois preuves de cette vérité, qui font de la derniere évidence; & il ne tiendra qu'au lecteur d'appercevoir dans les paffages que je produirai pour appuyer ces preuves, non feulement des traces, mais même des leçons claires, par lefquelles il paroît que les Anciens enfeignoient les chofes dont on va jusqu'à leur disputer la

connoiffance.

183. Il est à remarquer, à l'égard de la due à Hippo- Médecine, qu'il n'y a pas de science qui

crate.

ait été perfectionnée de meilleure heure: dans l'efpace de plus de deux mille ans qui fe font écoulés depuis Hippocrate, on a à peine ajouté un nouvel aphorifme à ceux que ce grand homme a donnés, malgré tous les foins & toutes les obfervations de tant de grands hommes qui fe font appliqués à l'étude de cette science.

184. Je laiffe à part l'idée de quelques

t

le juftifie de

parlé plus

la circulation

du fang.

auteurs modernes (1), qui ont prétendu Almeloveen prouver que Salomon avoit eu connoiffance n'avoir pas de la circulation du fang, & je paffe aux clairement de témoignages plus certains que me fournira Hippocrate fur ce point. On ne pourra pas nier, après les avoir examinés, que cet habile Médecin ne connût ce dont il a parlé fi clairement. Un favant Moderne (2), voulant justifier ce pere de la Médecine, de ce qu'il ne s'eft pas étendu davantage dans fes ouvrages fur ce fujet, en donne pour raison qu'Hippocrate, ayant tant d'autres chofes importantes à traiter, avoit jugé inutile de parler de celle-ci qui, étant déja connue, pouvoit être enfeignée par d'autres; ce qui

(1) Bontekoe de vita humana fanitate, p. 278. Witfius, Mifcellanea facra, tom. 2, p. 164. — Hottingerus, in Bibliographia Phyfico - facraScheuchzer, Phyfique facrée, tom. 7, p. 181, col. 2,

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qui rapporte là-deffus le fentiment de Braunius tiré d'un de fes manufcrits ». J. Smith, in Phil Tranfa&t. N. 14. Warlig, in Valetudine fenum.

(2) Almeloveen Inventa Novantiqua, p. 225. Amft. 1684, in-12.

1

eût été alors la même chofe que s'il eût entrepris d'écrire une Iliade après Homere. 185. En effet, il eft difficile de fe perd'Hippocrate fuader qu'Hippocrate n'ait connu pas qu'il a connu culation du fang, lorfqu'on lui entend dire

Paflages

qui font voir

la circulation

du fang.

la cir

que toutes les veines communiquent entre »elles, & coulent les unes dans les autres (1); que les veines qui font répandues corps, & qui y portent l'efprit,

رو

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par tout le

(1) Hippocrates, Edit. van-der-Linden. Lug. Bat. 1665, tom. 1, p. 367, Sect. 9, de Locis in homine. Κοινωνέουσι δὲ πᾶσαι αἱ φλέβες, καὶ διαῤῥέουσι ὡς ἑαυτάς. Communicant autem omnes vena, & confluunt inter fe mutuò. »Entre tous ceux qui ont foutenu qu'Hippo» crate avoit connu la circulation du fang, se font diftingués: J. Antonides van-der-Linden, Hippocrates de circulatione fanguinis, Leida 1659. Philip. Jacob. Hartmannus, de perit. vet. anat. Pierre Barra, Hippocrate de la circulation du fang & des hu'meurs. Lyon, 1682, in-12. Carolus Patinus, circulationem fanguinis veteribus cognitam fuiffe. Patav. 1685, in-4. Laurentius Heifterus an fanguinis circulus veteribus incognitus fuerit. Helmft. 1721, in-4. Enfin Noël Falconet, dans le livre des Fievres, publié en 1723.

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