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» de nos connoiffances (1). Et dans un autre » endroit il dit : J'ai toujours fait cas des opinions & des maximes des Modernes, en » rendant cependant toujours la justice due à l'Antiquité, à qui nous devons les premiers fondements de notre art.

(1) Peffimè ftudiis fuis confulunt qui ita recentiorum fcriptis fe immergunt ut veteres vel negligant vel contemnant, quùm plerarumque rerum lux ex illis pendeat..... ita femper recentiorum fententiis. & opiniónibus calculum adjeci, ut sua antiquitati reverentia fervaretur, cui artis noftræ fundamenta debemus. Thomas Bartholin. Epift. Med. Cent. 3.

De la Chymie des Anciens.

du mot Chy

198. SUIVANT la plus grande partie des Etymologie Etymologiftes, il n'eft pas befoin de faire mic. de profondes recherches pour démontrer l'antiquité de la Chymie; fon nom femble annoncer fon origine. Prefque tous conviennent qu'elle a été cultivée premiérement en Egypte, patrimoine de Cham, de qui elle eft fuppofée avoir pris le nom de χημεία, chemia five Chamia, fcience de Cham (1). Mais fans entrer ici dans une difcuffion de philologie, je vais confidérer fi les Anciens ont été Chymiftes, & jufqu'à quel point; & je me flatte de faire voir que non feulement ils n'ont pas ignoré nos connoiffances

(1) Au Pfaume 105, l'Egypte eft appellée Terre de Cham. - Suivant Bochart, les Coptes s'appellent encore. Chemi ou Chami. - Et Plutarque, dans Ifis & Ofiris, parle d'un canton d'Egypte, qu'il appelle Chemis quafi Chamis. On donne encore une autre étymologie de ce mot, en le faifant dériver de l'arabe Chema, occultare, la Chymic étant un art caché.

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Tubalcaïn, le même que

Chymiftes.

dans cet art, mais même qu'ils avoient des lumieres qui ne font pas parvenues jusqu'à

nous.

199. Le premier exemple qui s'offre pour Vulcain, & appuyer l'affertion de l'antiquité de cette todex fcience, eft de la date la plus reculée. On ne difconviendra pas, je penfe, que Tubalcaïn, & ceux qui avec lui trouverent la maniere de travailler le cuivre & le fer, ne duflent être d'habiles Chymiftes (1). On fent en effet qu'il n'étoit pas poffible de mettre ces métaux en œuvre fans connoître auparavant l'art de fouiller les mines les excaver, rafiner, & féparer les minéraux ; toutes opérations de Chymie, dont l'invention ne pouvoit être due qu'à des génies fupérieurs en cet art, quoiqu'étant une fois connues, le plus vil artisan pût ensuite les mettre en pratique. Ceux qui font au fait de l'excavation des mines de cuivre, par exemple, & favent qu'il faut paffer ce métal

de

(1) Genese, c. 4, v. 22. Et Exod. c, 3.1, V. 4 s

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une douzaine de fois au feu avant qu'il ait acquis la couleur & la ductilité convenable, entreront aifément dans ce fentiment. Il me femble inutile de rapporter ici tous les paffages des Historiens profanes qui ont parlé de Vulcain dans les mêmes termes dont l'auteur facré parle de Tubalcaïn (1), & de faire obferver au lecteur la reffemblance des noms, ce qui les a fait paffer pour un feul & même perfonnage; ce feroit m'écarter de mon fujet, & il me fuffit de remarquer que ces auteurs attribuent à Vulcain d'avoir connu l'art de travailler le fer, le cuivre, l'or & l'argent, & tous les autres corps qui peuvent fouffrir l'action du feu.

Veau d'or rendu pota

200. Je passe auffi fur tout ce qui tient du fabuleux, comme la fable de la toifon d'or ble par Moyfe (2), les pommes d'or du jardin des Hespé

(1) A Vulcano fabricationem ferri, æris, auri, argenti, cæterorum omnium quæ ignis operationem recipiunt, inventam dicunt. Diod. Sicul, antiq. lib. 5, p. 341.

(2) Vid. Suidam, voc. xyuria & voc. depás.

rides, les témoignages de Manethon & de Jofeph au fujet des colonnes de Seth dont on tire des conféquences en faveur de la tranfmutation des métaux ; je viens à des faits plus effentiels & plus authentiques, & fans quitter l'hiftoire facrée, afin de mieux fuivre l'ordre chronologique, je m'arrête fur le trait de Moyfe qui, après avoir brifé le veau d'or, le réduifit en poudre, &, le mêlant avec l'eau du fleuve, le fit boire aux Ifraélites, en un mot, fit boire de l'or potable (1); opération fi difficile, qu'elle eft ignorée de la plus grande partie des Chymiftes de nos jours, & que Boerhaave l'appelle une des principales opérations de l'art, & qui n'est pas même connue de ceux qui y excellent le plus (2). Cependant il faut convenir qu'elle a été regardée comme praticable par quelques habiles Chymiftes (3) qui la regardent en

(1) Exod. c. 32, V. 20. Deuteronom. c. 9, V. 21. (2) Boerhaave, Eléments de Chymie, p. 11. (3) Fr. Antonius Londinenfis. Borrichius, de fa pientiâ Egyptiorum & chemicorum, P. 293, 294 ›

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