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paffer fous filence l'art qu'ils avoient de faire éclorre des œufs de poule, d'oie, ou de toute autre volaille, en toutes saisons, & par différents moyens, renouvellé depuis peu par M. de Réaumur, qui a fuivi une méthode dont Diodore de Sicile, Ariftote & Flavius Vopifcus avoient déja reconnu les Egyptiens pour les premiers inventeurs (1).

dicinale des

204. La Chymie étant une branche prin- Chymic me cipale de la Médecine, il ne fera pas mal-à- Anciens. propos de faire auffi mention de quelques exemples dans lefquels les Egyptiens l'a

(1) Et quod admirationem propter fummam in hifce rebus induftriam imprimis meietur, gallinarum altores, anferumque paftores, animantium horum procreatione, natura cæteris quoque hominibus pervulgata, non contenti, fuo ipfi ingenio infinitam avium (hujus generis) multitudinem congregant. Non enim aves incubare finunt, fed fuis ipfi manibus (quod mirum eft) fœtus excludunt, & fic efficacitati naturali ingenio & arte nihil concedunt. Diodor. Sicul. lib. 1, p. 85, edit. Amft. In fterquilinio ova obruebant Ægypti, Ariftotel. Hift. Animal. lib. 6, c. 2. Flav. Vopifcus, Saturnin › P. 727. P. Lucas Itiner. 4, P. 279.

voient fait contribuer à la perfection de cette fcience. Je laiffe à part l'histoire d'Efculape, inftruit par Mercure ou Hermès. Je viens aux faits, & je trouve que la Pharmacie des Egyptiens tenoit fort à la Chymie; témoins leur maniere d'extraire l'huile (1), & de préparer l'opium dont ils faifoient usage pour calmer les grandes douleurs du corps, ou bannir de la mémoire les grands chagrins. Homere paroît avoir eu ce dernier en vue, lorfqu'il dit qu'Hélene fit prendre à Télémaque d'une drogue qui avoit ces propriétés (2). Ils préparoient une terre graffe propre à effectuer plufieurs cures, fur-tout à deffécher les chairs, guérir l'hydropifie & les hémorrhoïdes (3). Ils connoifloient toutes les différentes manieres de faire le fel, le nitre

(1) Tertul. de animâ, adv. Valentin. c. 15. Diod. Sic. lib. 1, p. 20, lib. 5, p. 389. Plin. lib. 15, c. 7. lib. 13 C. I. lib. 15, c. 3. Voyez auffi Exod. c. 30, v. 25 & 34.

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(2) Diod. Sicul. lib. 1, p. 87, 88. Plin. lib, 21, c. 21. -- Odyffea δ. v. 221. περὶ νηπενθές.

(3) Galen. de fimpl. Med. facult. lib. 9, C. 2.

& l'alun (1), le fel ammoniac, ou cyrénaïque ainsi nommé de ce qu'il étoit tiré des environs du Temple de Jupiter Ammon (2). Ils faifoient ufage de la litharge d'argent, de la rouille de fer, & de l'alun calciné, pour guérir les ulceres, les coupures, les froncles, les fluxions des yeux, les douleurs de tête, &c. (3), & de la poix pour guérir la morfure des ferpents (4). Ils employoient avec fuccès les cauftiques (5); ils connoiffoient les différentes préparations des plantes & des fimples pour en faire des médecines, ou des breuvages. La biere fur-tout a pris son origine chez eux (6). Ils ont auffi connu le

(1) Plin. lib. 31, c. 7. Strab. lib. 17, p. 552, 556. Ed. Cafaub. Vitruv. lib. 8, c. 3. Plin. lib. 31, c. 22 & 46. lib. 35 c. 15. Diofcorid. lib. 5, c. 123. (2) Plin. lib. 12, c. 23. lib. 31, c. 7, Athenæus, lib. 2, c. 29.

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fect. 39a

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(3) Galen, de compofit, medicament. lib. 5, c. I. (4) Diofcorid. de theriacâ, c. 19.

(5) Plin. Hift. Natur. lib. 26, c. I, fect. 3. (6) Diod. Sicul. lib. 1, p. 17 & 31, & imprim 11. Conficitur & in Egypto porus ex hordeo,

fucre; Théophrafte en parle dans fon Frag ment du miel, où il l'appelle miel des rofeaux iv Tois naλáuois, qui eft le fucre. Pline l'a connu auffi, & en parle fous le nom de fel des Indes. Galien & Diofcoride l'ont nommé facchar (1).

Ils faifoient des onguents très eftimés & très durables, & l'ufage de leurs remedes, tiré des fubftances métalliques, eft fi manifefte par les écrits de Pline & de Diofcoride, qu'il paroît inutile de les citer ici. Diofcoride fur-tout parle fouvent de diverfes préparations métalliques pour la Médecine, comme le plomb brûlé, la cérufe, le verd-de gris & l'antimoine brûlé qu'ils faifoient entrer dans les emplâtres & les collyres. Il faut remarquer que je n'ai encore eu en vue que la Pharmacie des Egyptiens; ce qui fait que

quem zythum vocant, odoris & faporis jucunditate vino non multum cedens; vid. & Plin. lib. 13, c. s. Herodot. in Euterp. Ovov ix xpidiav. Difcorid. lib. 2, c. 110 & 109.

(1) Saumaife, exercitationes fupra Solin. Guy Patin, Lett. p. 417.

j'omettois de faire mention de la thériaque, cette fameuse compofition d'Andromaque, Médecin de Néron (1), si estimée de tout temps, & qui jouit encore à préfent de toute fa considération; & je m'en tiendrai même au peu que je viens de dire fur la Chymie médicinale des Anciens, les Grecs & les Latins offrant un champ trop vafte pour qu'il me foit poffible de le parcourir ici. Hippocrate fur-tout, le contemporain & l'ami de Démocrite a cultivé particuliérement la Chymie. Un favant a fait un livre entier fur les vues de ce grand homme dans cette fcience (2), & fait voir qu'il en avoit connu les principes généraux, & qu'il étoit même entré dans le détail de plufieurs procédés très utiles (3). On cite auffi des paffages de Pla

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(1) Galen, de antidot. lib. 1.

(2) Ottonis Tachenii Hippocrates chemicus, ann. 1668. Voyez M. Lefebvre, Introduct. au Traité de l'Expér. de M. Zimmermann, p. 30-41. Hippocrate, d'après les citations, y parle en très habile Chimiste.

(3) Concors concordi adhæret, difcordia rebellant. lib, ae Distâ. -- Tachenius prétend que par les

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