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ton qui font reçus en axiome en Chymie (1): Galien favoit que l'activité du feu pouvoit être appliquée à plufieurs opérations très utiles,

&

que par le moyen de cet inftrument principal de la Chymie on pouvoit manifefter plufieurs fecrets de la Nature, qui autrement eussent été ignorés, & il en apporte plufieurs exemples en différents endroits de fes ouvrages (2). Enfin Diofcoride nous a confervé plufieurs préparations de minéraux des Anciens, entre autres une pour tirer le vifargent du cinabre, qui eft une defcription exacte de la diftillation (3).

deux principes généraux d'Hippocrate, le feu & l'eau, il a toujours entendu parler de l'acide & de l'alkali.

(1) Natura naturâ gaudet; natura naturam retinet; & in Sympofio: μolor pola äri weλάZei.

(2) Multa ignis commercio meliora redduntur, & latens rerum natura in apertum ab igne profertur. Galen. lib. de theriacâ ad Pifonem, c. 16. De antidotis lib. c. 15. I, vid. & Ariftot. in diverfis lo

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cis ; & Anth. Gunth. Billichium de vanitate medicina chemicæ, c. 2. Et Otton. Tachenium Hipp. chymic.

(3) In fictilem patinam ferream, habentem con

ont connu

tiller.

105. Comme on difpute aux Anciens le Les Anciens mérite d'avoir connu cette opération impor- l'art de diftante de la Chymie, il eft bon de faire attention à ce paffage de Diofcoride, qui non feulement y parle clairement de la diftillation, mais fe fert même du mot grec qui a donné le nom à l'alembic. En effet, le mot åμbığ, ambix, servoit, selon Athénée (1), à défigner les couvercles des pots dans lefquels on faifoit bouillir quelques liqueurs, & les Arabes adopterent enfuite ce meme terme, en l'appliquant au même fujet; & en y ajoutant la particule al, qui commence la plus grande partie des mots de leur langue, ils en formerent le mot alembic. Pline a donné la maniere d'extraire le vif-argent du cinabre, dans les mêmes termes de Diofcoride, & fa

cham, cinnabaris conjicitur: poftea vero dubixa imponunt & luto circumlinunt, carbonefque fubtùs accendunt; quæ ueixi poftea fuligo inhæfit, derafa, refrigerataque Hydrargyrus eft. Diofcorid. S c. 110. Vid. & Vitruv, lib. 7, C. 8.

lib.

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(1) Athenée Deipnofoph. lib. 11, p. 480. Edit.

1612.

defcription fait voir qu'il connoiffoit la théorie & la pratique de la diftillation (1); & Séneque nous a tranfmis une defcription d'un inftrument femblable à l'alembic, & qui paroiffoit destiné au même usage (2). II y a encore plufieurs autres preuves de l'ufage de la diftillation chez les Anciens. Ariftote avoit obfervé que l'on pouvoit extraire de l'huile du fel marin; ce qui ne peut fe faire que par le moyen de la diftillation (3). Hippocrate avoit même décrit le procédé de cette opération. Dans un endroit de fes ouvrages » il parle des vapeurs qui s'élevent au-dessus » de l'eau bouillante, & qui, rencontrant

(1) Plin. lib. 33, c. 8, fect. 41.

(2) Facere folemus dracones, & miliaria, & complures formas in quibus ære tenui fistulas ftruimus per declivè circumdatas. Senec, Natur. Quæft. lib. 3,

C. 24.

(3) Cur mare deuri poteft, aqua non poteft? an & aqua deuritur? Sed mare minus ignem extinguit cum pinguius eft; cujus rei indicium oleum facit quod ex fali depromi poteft. Ariftot. Problem. sect. 23 » problem. 13.

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quelque

quelque obftacle, s'y arrêtent, & font » apperçues enfuite tomber en gouttes d'eau » de ces corps auxquels les vapeurs s'étoient

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"

élevées (1)». Et Zozime de Panopolis,

non feulement ne fe contente pas de recommander aux Adeptes de fe fervir d'alembics, » mais il leur fournit même les directions » nécessaires pour les mettre en usage, leur » en donne la description, & leur met de»vant les yeux les figures de ceux qu'ils doi» vent employer par préférence, & dont je donne ici les deffeins (2).

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(1) Liquefit quicquid ignea illa vis attigerit, que inde fpiritus, qui cum ad poros corporis eruperit, fudores fiunt; nam fpiritus addenfatus in aquam vertitur, & poros penetrans extrà prorumpit; codem planè modo quo a ferventibus aquis vapor elefi obftaculum aliquod inveniat, ad quod impingere opportet, incraffatur denfaturque, guttaque deftillant ab his corporibus quibus vapor ipse fuit impactus. Hippocrat. de Flatibus, edit. Bafil. 1570, fol. p. 280.- Ariftot. lib. 2. Meteor. c. 1. Et Galen. de ufu part. lib. 7, c. 13.

vatus,

(2) Zozime de Panopolis, ville d'Egypte, dans. l'ouvrage manufcrit intitulé περὶ ὀργάνων καὶ καμίνων, Tome II.

E

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Alkalis &

acides connus

206. Je paffe à quelques autres traits de

pre

des Anciens. la Chymie générale, & je trouve entre autres chofes que les Anciens avoient connoiffance des fels lixiviels, ou sels alkalis, un des miers principes des corps. Le fel alkali fignifie proprement ce fel tiré, par l'action du feu, d'une plante égyptienne, appellée kali; mais comme on en tire auffi on en tire auffi, quoiqu'en moindre quantité, des autres végétaux, les Chymiftes entendent par ce mot tous le fels qui, comme celui de cette plante, attirent les acides, lefquels, par leur forme aiguë, les pénetrent, & s'y uniffent étroitement; on les appelle auffi fels lixiviels (1), fel alkali, de rochette, &c. Ariftote en parle, & dit qu'en Ombrie, les cendres de joncs &

in bibl. reg. Parifienfi, & Sancti Marci Venet. recommande à fes Eleves de fe pourvoir de βίκος ύελό νός, σωλὴν ὁτράκινος, λοπὰς καὶ ἀγγος ενόςομον. Εt plus loin : ἐπὶ ἄκρα σωλήνων βίκους τελου μεγάλους παχείς ἐπιθεῖναι, ἵνα μὴ ραγῶν ἀπὸ τῆς θέρμης τοῦ ὕδαλος.

(1) Plin. lib. 36, c. 27, & lib. 14, C. 20, l'ap pelle cinis lixivius, de lix, cendre de foyer. Columelle donne le nom de lixivium, ou de lessive, à l'eau impregnée de ce fel & filtrée. Lib. 12, c. 41.

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