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des Modernes

tion.

Celui de Harvey;

CHAPITRE IV.

De la Génération par les Eufs, & des
Animalcules.

Sentiments 213. Il y a deux fentiments principaux parfur la généra- mi les Modernes fur la maniere dont fe fait la génération. Les uns croient qué toutes les parties du fœtus fe trouvent en abrégé dans les œufs contenus dans les ovaires de la femme, qui communiquent avec la matrice. par le moyen des trompes de Fallope; & que la femence du mâle n'eft qu'une matiere propre à détacher l'œuf, le féconder, & le faire tendre à fe porter par les trompes de Fallope dans la matrice, où fe développent enfuite les parties du germe qui font contenues dans cet œuf : c'est le fentiment de Harvey, de Sténon, de Graaf, de Rédi, & de plufieurs autres célebres Médecins, qui foutiennent que tous les animaux font ovipares & produits d'un œuf, qui eft dans le regne animal ce que la femence eft dans le regne végétal.

214. L'autre fentiment d'Hartsocker & d'Harsoëker & de Lewende Lewenhoek, eft que tous les animaux, hock. & les hommes même, naiffent par des métamorphofes d'autres petits animaux d'une petiffe extrême, contenus dans la femence du mâle, & ils ne regardent les œufs, qui fe trouvent dans l'ovaire de la femme, que comme autant de petits nids capables de recevoir ces animalcules, & contenant une nourriture propre à les maintenir & à contribuer au développement & à l'accroiffement de leurs parties, en leur communiquant la nourriture que leur fourniffent les vaiffeaux de la matrice.

Celui de Harvey - eft

renouvelle

d'Empédo

cle d'Hip

pocrate,

d'A

215. Le premier de ces fyftêmes a été, pendant un temps, affez généralement reçu, & paroiffoit appuyé fur les recherches les plus exactes. Ceux qui le foutiennent prétendent riftote, &c. avoir découvert des œufs dans les ovaires de toutes les femelles fur lefquelles ils ont fait des obfervations, & en avoir fouvent trouvé plus de vingt dans chaque ovaire des femmes, de la groffeur environ d'un pois verd. Ils

Prouvé par Plutarque & Galien;

tirent encore un autre argument de l'analogie que la Nature obferve dans toutes fes opérations, & qui éft chez eux manifefte, fur-tout dans la production des plantes & des animaux or fi ce fyftême doit mériter de la gloire à fon inventeur, il est juste de la donner à celui à qui elle appartient à plus juste titre ; & celui à qui elle paroît premiérement due eft fans doute Empédocle, cité par Plutarque & Galien; & après lui Hippocrate, Ariftote & Macrobe.

216. Plutarque, rapportant les différentes opinions des Philofophes fur la maniere dont fe fait la génération des animaux, & la production des plantes, dit qu'Empedocle croyoit que leur commencement avoit été d'abord informe & imparfait ; qu'enfuite ils avoient acquis une forme plus réguliere qui indiquoit déja leur figure & leur efpece; &. il conclut par dire que les animaux ne fe produifoient point de corps homogenes, comme de la terre & de l'eau ; mais qu'ils fe reproduifoient les uns les autres par le

mélange des deux fexes (1), & que, comme les plantes, ils avoient le principe de leur origine dans leur femence particuliere, ou leurs œufs; ce qu'Ariftote a voulu indiquer être la doctrine d'Empédocle, lorfqu'il lui fait dire que de tout ce qui naît, rien ne naît fans avoir une femence particuliere (2); & il appelle auffi les femences des plantes,

(1) Εμπεδοκλῆς τὰς πρῶτας γενέσεις - ζώων, και φυτών μηδαμῶς ὁλοκλήρους γενέσθαι, ἀσυμφυέσι δὲ τοῖς μορίοις διεζευγμένας τὰς δὲ δευτέρας, συμφυομένων μερῶν εἰδω λοφανεῖς τὰς δὲ τρίτας, ἣν ἀλληλοφυῶν· τὰς δὲ τέτλαρας, οὐκ ἔτι ἐκ ἢ ὁμοιων, οἷον ἐκ γῆς, καὶ ὕδατος, ἀλλὰ δὲ ἀλλήλων ἤδη.

Empedocles primos animalium, & plantarum ortus nequaquàm perfectos fuiffe dicit, inconditis nempe partibus illa coaluiffe ; fecundos autem ortus coalefcentibus jam partibus animalium, plantarumque imagines, ac fpecies oftendiffe; tertios verò ex partibus invicem ex fefe nafcentibus prodiiffe; quartos autem ortus non jam ex fimilibus, ac homogeneis, ut ex terrâ, & aquâ, fed ex animalibus inter fefe formatos effe. Plutar. de Placit, lib. 5, cap. 19.

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(2) Τὸ γεννώμενον οὐ γεννᾶται, εἰ μὴ ἐκ τῆς φύσεως τοῦ cipulos; id quod nafcitur, non nifi ex naturâ feminis nafcitur. Ariftot. lib. 1, de Plantis, tom. 2;

te.

Paflage

leurs œufs, qui tombent dans leur maturité. 217. Hippocrate, parlant de la formation d'Hippocra de l'enfant, décrit un fœtus de fix jours; il le compare à un œuf crud, dont on auroit ôté la coquille (1), & dans lequel il y avoit une liqueur fort transparente, laquelle étoit

p. 1011.
D. Galenus de femine, lib. 2, cap. 3, &
Hift. Philofoph. Le Clerc. Hift. Med.

(1) Αύτη δὲ ἡ ἄλλη γονή τρογγύλη ἐσὶν ἐν ὑμένι. και μὴν ἓξ ἡμέρας μέινασαν ἐν τῇ γατρὶ γονὴν, καὶ ἔξω πέσεσαν, αυτὸς εἶδον, καὶ ὁκοίη μοι ἐφαίνετο ἐν τῇ γνώμῃ τότε, ἀπ' ἐκείνων τὰ λοιπὰ τεκμήρια ποίευμαι. oxorov de ny, éɣás ἐρέω. οἷον ἔι τις μοῦ ὠμοῦ τὸ ἔξω λεπύριον περιέλοιον, ἐν τῷ ἔνδον ὑμένι τὸ ἔνδον διαφαίνοιτο. Τρόπος μέν τις ἦν τοιοῦτος, ἅλις ειπεῖν, ἦν δὲ καὶ ἔρυθρὸν καὶ τρογγύλον,

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Ipfa autem reliqua genitura rotunda est in pelliculâ. Atqui genituram, quæ fex diebus in utero manfit, & foràs prolapfa eft, ipfe vidi, & qualis tùm meo animo obfervabatur, ex illis ipfis reliquorum conjecturam facio.... Qualis autem erat, ego referam ; velut fi quis ovo crudo externam testam circum circà adimat, in internâ verò pelliculâ inclufus liquor pellucefcat. Modus quidem talis erat, & ut abundè dicam, ruber erat liquor, & rotundus. Hippocrates, tom. 1, p. 135, 136, de naturâ Pueri, Text. 4.

ronde

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