ECRITSSUR LA POESIE font le 22. le 23. & le 27. du tome chose sur les modernes qui ont fait des ÉCRITSSUR paftorales, entr'autres sur le Taffe: ee PASTORALE difcours est fort fuperficiel. LA POESIE Ce n'est point par oubli que je ne vous ai rien dit de l'Avis à Ménage fur fon Eglogue intitulée Christine. C'est qu'après avoir lû cet écrit je l'ai peu trouvé propre à éclaircir la matiere de l'Eglogue. M. de la Monnoye en a bien jugé dans la préface de for Recueil de piéces choisies tant en prose qu'en vers, lorsqu'il a dit, « que cet Avis est une a critique railleuse & piquante, où re>> gne une agréable érudition, jointe à >> une grande pureté de langage ; & qu'on y releve d'une maniere un peu > caustique la liberté que se donnoit M. >> Ménage d'adopter trop fréquemment * dans ses poëfies les pensées & les ex>> preffions d'autrui. >> Voilà en effet tout ce que l'on trouve dans la plus grande partie de ce petit ouvrage, qui eft, comme l'on sçait, de Gilles Boileau, de l'Académie Françoise, frere de M. Boileau Defpreaux. Les réfléxions sur la nature & les caracteres de l'églogue y font en petit nombre, & elles ne présentent rien de plus que ce qu'on lit dans tous les écrits qui ont été compofés fur ce genre de poës LA POESIE fie. Cet Avis de Gilles Boileau parut ECRITSSUR La lettre de François Ogier à M. Len- PASTORALE - matiere ou le sujet, la forme & les in ECRITSSUR terlocuteurs: Que la matiere & la forLA AOESIE me en constituë la nature, & que les in terlocuteurs ne font, pour ainsi dire, que les inftrumens dont le Poëte se fert pour éxécuter son sujet: Que le but que le Poëte doit se proposer, c'est de plaire; & que pour plaire il faut soustraire aux yeux du lecteur tout ce que la campagne peut avoir de groffier & de déréglé, toutes obcénités, toutes rufticités, tout emportement, fureur, violence, &c. L'Auteur blâme M. de Fontenelle d'avoir dit, que la poëfie paftorale ne doit rouler que sur l'amour; & le pere Rapin, d'avoir écrit qu'elle devoit parler que de ce qui regarde la campagne. Il donne quelques raisons de sa cenfure, que vous pouvés lire dans fes Réfléxions. ne Je finis par le Discours fur l'Eglogue que M. Richer a publié dans un recueil de ses poëfies à la fuite de fa traduc tion des Epîtres choisies d'Ovide, a Paris, 1723. in-12. Ce difcours eft fort fuccinct, & je le trouverois même afsés mal intitulé. M. Richer y dit à pei ne quelques mots de l'origine de l'Eglogue & de fon caractere. Il rapporte des exemples de quelques défauts qu'il LA POFSIR a cru appercevoir dans les Eglogues de Théocrite, de Virgile, de Racan, de ECRITSSUR Ségrais, & de quelques autres; après PASTORALE quoi il discoure fur les anciens & les modernes: Et voilà ce qui occupe plus de la moitié de ce petit écrit, où le but de l'Auteur, comme il le dit lui-même, est de prouver qu'on ne doit point avoir pour les anciens un respect si aveugle qu'il nous ferme les yeux fur leurs négligences, ni auffi un mépris qui nous fasse éviter leurs tours & leurs pensées comme un écueil. Il fait fur cela de fort bonnes réfléxions. CHAPITRE VIII. Des Ecrits fur l'Elégie. anc. t. 12. P. F Légie vient de deux mots Grecs, qui signifient dire, hélas! ou de ECRITSSUR deux autres dont la fignification L'ELEGIE. eft, dire des choses touchantes. Cette forte Roll. hift. de poësie, dont on ignore l'inventeur, 46. 47. étoit destinée dans sa premiere institution aux gémissemens & aux larmes ; elle ne s'occupa d'abord que de malheurs & d'infortunes: elle n'exprima d'autres sentimens, elle ne parla d'au tre langage que celui de la douleur. |