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-Brumoy dans ses obfervations jointes ECRITS au traité de la poësie Françoise, par le GRAMME. pere Mourgues, ne dit que ce qu'il

SUR L'EPI

ECRITSSUR

LESONNET

faut dire. C'est dans l'un & dans l'autre Ecrivain le fruit de leurs réfléxions fur l'art épigrammatique. Je dis la même chofe des observations fur ce genre de poësie que M. Bruzen de la Martiniere a inférées dans le recueil des Epigrammatistes, que je vous ai cité plus haut, & des réfléxions de M. Rémond de faint Mard, qui font à la suite de ses réfléxions sur la poëfie en général. Vous remarquerés peu de différences effentielles entre ces divers Ecrivains.

CHAPITRE XII.

Des Ecrits fur le Sonnet, le Madrigal, le Rondeau, & autres petits Poëmes : & fur la Parodie.

L

E fonnet paffe pour l'un des plus beaux & des plus difficiles ouvrages de poësie. Il comprend ce qu'il y a de plus grand dans l'ode pour la magnificence, & tout ce que l'épigramme a de graces pour la briéveté. Il est compofé de quatorze vers, qui font

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:

LE SONNET

FRANÇOISE. pour l'ordinaire de douze fyllabes. On 339 peut en faire aussi de vers de dix, de ECRITSSUR huit, & même de sept fyllabes. On a dans Malherbe des exemples de ces deux dernieres especes. De ces quatorze vers, les huit premiers forment deux quatrains semblables, dont le premier vers doit rimer avec le quatrième ou le troifiéme; les fix derniers vers ne font qu'une stance formée de six vers, dont le troisiéme peut rimer avec le cinquiéme. Le fonnet commence ordinairement par une rime féminine, & il eft bon qu'il finiffe par une mafculine. Voilà à peu-près ce que M. Lancelot dit du fonnet dans le traité de la verfification Françoise qu'il a donné à la suite de fa méthode pour apprendre la langue Latine.

Ce Savant avoit profité du Traité du fonnet que Guillaume Colletet fit imprimer en 1658. & qui est le premier éorit que l'on ait fait en notre langue fur cette espece de poëfic, & le feul où ce sujet foit approfondi. Ce traité, comme tous les autres de Colletet concernant l'art poëtique, eft en mêmetems historique & didactique. Il est hif torique, parce que l'Auteur après avoir examiné ce que signifie le mot de sonnet, Pétymologie de ce terme, sa dif

LE SONNET

férence d'avec l'épigramme, rapporte ECRITSSUR les fentimens des critiques & le sien fur l'origine & l'antiquité du sonnet. Il est encore historique, parce que Colletet entre dans un détail curieux & interressant pour l'histoire de notre poëfie, fur les reftaurateurs du sonnet & fur les premiers de nos Poëtes qui en ont composé. Mais ce traité n'est pas moins didactique : l'Auteur n'y définit pas feulement ce qu'on entend par fonnet, il parle de sa composition, de ses regles, de fes qualités, des défauts qu'on y peut mêler. Ce n'est presque que chés lui que vous apprendrés à bien connoître ce que c'est qu'un sonnet licentieux & li bertin, un sonnet irrégulier, boiteux, ef tropié, un Sonnet rapporté, accrostiche, mésostiche, retourné, Serpentin, nud, revêtu, commenté, &c. On pourroit dire qu'il ne finit point sur ce détail. Mais il faut le suivre, si l'on veut s'instruire de cette matiere. Les termes que je viens de rapporter, joints à leur explication, n'effrayent plus : tout s'éclair cit, & l'on sçait gré à l'Auteur de la peine qu'il s'est donnée holidanas Je sçai que le sieur de Châlons donné un aflés bon abrégé de ce traité dans l'article septième de ses Regles de

a

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ECRITSSUR

la poësie Françoise : mais j'aimerois mieux
recourir à la source même; on y puise LESONNET
de plus abondantes instructions. Je ne
voudrois pas néanmoins négliger cet
abrégé, en le comparant avec ce que
dit Colletet, parce que le sieur de Châ-
Ions l'éclaircit quelquefois, & quelque-
fois auffi paroît le contredire avec fon-
dement.

M. Despreaux a renfermé dans ce
peu de vers avec sa précision ordinaire
le caractere & les regles du fonnet.

On dit à ce propos qu'un jour ce Dieu bizarre (il parle d'Apollon)

Voulant pousser à bout tous les rimeurs François,
Inventa du fonnet les rigoureuses loix i

Voulut qu'en deux quatrains de mesure pareille,

La rime avec deux sons frappât huit fois l'oreille;

Et qu'enfuite fix vers artistement rangés,

Fussent en deux tercets par le sens partagés.

Surtout de ce poëme il bannit la licence :

Lui-même en mesura le nombre & la cadence:
Défendit qu'un vers foible y pût jamais entrer,
Ni qu'un mot déja mis ôsât s'y remontrer.
Du reste il l'enrichit d'une beauté suprême.
Un fonnet fans défauts vaut seul un long poëme, &c.

M. Bruzen de la Martiniere dans ses
Observations sur le sonnet, imprimées
dans le recueil des Epigrammatistes
François, insiste sur l'obligation d'ob-
server ces regles prescrites par M. Def-

4.

Art. poët. chant. 2.

preaux. Mais voulant éclaircir ce qui EERITSSUR me paroît s'entendre de foi-même, il

LE SONNET

donne quatre manieres d'arranger les rimes du fonnet; & pour se faire comprendre lui-même, il a recours à une table qu'il expose aux yeux de fes lecseurs, à peu près comme les Philofophes arrangent les figures du fyllogifme. Cette méchanique pourra vous paroître un peu inutile, & peut-être même puérile. Du reste, les observations de M. de la Martiniere font bonnes, & trop courtes d'ailleurs pour ennuyer ou pour furcharger la mémoire. Je les eftimerois beaucoup davantage que les réfléxions vives & animées, mais fans ordre & fans liaisons, que M. Rémond de faint Mard nous a données dans ses Réfléxions fur la poësie. Qu'y apprendt'on? Prefque rien autre chose, finon que Sarrazin a fait un beau fonnet fur Eve, & que ce fonnet ressemble à la fameuse Camargo, actrice de l'Opera, parce que comme elle, ce fonnet eft gêné, & ne paroît pas l'être. Etoit-ce la peine d'écrire ? M. Rémond auroit dû au moins faire remarquer que la pensée de ce fonnet fent l'impiété; & c'est une observation qu'il ne fait pas.

Ce qu'il dit du rondeau, dans le mê

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