VERSIFI 418 BIBLIOTHEQUE - regles. Son ouvrage n'a pas dû être REGLES DE inutile alors pour perfectionner notre LATION:ET poësie; mais il ignoroit affurément la DES DIC- précision dans le difcours; il est d'une TIONAL- prolixité qui ennuye & qui fatigue. RES DE RI MES. Il eft tombé d'ailleurs dans plusieurs des fautes qu'il reprend; & il a trouvé à fon tour un cenfeur dans le fieur Efprit Aubert, qui le critique cependant avec trop d'aigreur dans ses Marguerites poëtiques imprimées en 1613. Cet ouvrage d'Aubert est un recueil alphabétique de lieux communs tirés principalement de Salluste du Bartas & de Ronfard. Ce font fes héros. Au mot Poëme il entreprend de donner une efpece d'art poëtique, & ne tire fes préceptes que de ces deux Poëtes, & de quelques-autres dont l'autorité n'eft pas aujourd'hui d'un grand poids. Il employe leurs propres expreffions, & difcourt fouvent beaucoup fans rien apprendre. Cel défaut regne furtout dans ce qu'il dit sur la versification: c'est-là où il attaque avec vivacité plufieurs des regles & des principes de Deimier, dont il parle avec un mépris que cet Auteur he meritoit point. L'Introduction à la poësie publiée par un anonyme en 1620. est un ouvrage 1 REGLES DE LAVERSIFI RES DE RI plus précis que celui de Pierre de Dei- Dès 1656. François Colletet, fils Son écrit est cependant fort inférieur au traité de la verfification Françoise de Claude Lancelot, imprimé en 1663. avec ses traités fur la poëfie Latine, Italienne & Espagnole, & à la fuite de fa méthode pour apprendre la lan MES. DE gue Latine, l'un des meilleurs ouvra REGLESITE ges de grammaire qui foient fortis de CATION:ET la plume de ce célébre Ecrivain. QuelDES DIC- que abrégé que foit celui de la versifiΤΙOΝΑΙ- cation, on n'ignore pas qu'il a été trouRES DE RI- vé affés ample par un grand nombre de personnes judicieuses, pour y puifer une connoissance fuffisante de la matiere qui y est traitée. C'est le feul dont on s'eft fervi longtems, & dont beaucoup de personnes se servent encore. M. Lancelot l'a partagé en trois chapitres: le premier traite de la structure des vers François : le second parle de la rime: le troifiéme regarde les ouvrages en vers. Feu M. de Loménie de Brienne, plus connu peut-être par ses avantures & par fes divers changemens d'état, que par ses écrits, eft, je penfe, le feul qui ait attaqué cet ouvrage. Il étoit dans la maison de faint Lazare, où des ordres supérieurs l'avoient relégué, lorsque de concert avec l'abbé de Caffagne qui y étoit auffi, il en fit un examen critique dans lequel il suit pas à pas fon Auteur, & s'efforce de le trouver partout en défaut. J'en ai un exemplaire écrit de la propre main de M. de Brienne, & j'avoue que l'on a CATION:ET besoin de patience pour le lire en en- J'étois perfuadé que cet ouvrage LA VERSIFI conclure presque toujours en leur fa REGLES DE veur; de les cenfurer avec aigreur en CATION:ET général, & de dire de presque chacuDES DIC- ne, quand il les examine en détail, qu'elle est bonne, qu'elle eft véritable, RES DE RI- qu'elle est d'usage; que tout ce qu'on peut reprocher à l'Auteur, c'est qu'il ne dit pas tout, ou qu'il ne s'exprime pas toujours aflés clairement, ou avec affés d'étendue pour être facilement compris par les commençans. MES. : Je conviens cependant que M. de Châ lons cite plusieurs fois un Manufcrit de M. de Brienne, qu'il dit avoir vu; & il ne lui en eût coûté qu'un mot de plus pour n'être point accufé de plagiat. Que ne disoit-il que ce manufcrit contenoit les observations qu'il donne, au lieu de ne le citer, comme il fait, que comme un recueil de vers d'où il a pris les exemples de poësie qu'il rapporte dans les endroits où il s'autorise de ce manuscrit? De même lorsqu'il fait l'apologie des vers Saphiques François, & qu'il donne pour exemple de ces for tes de vers deux piéces affés mauvaises de M. de Brienne, ne pouvoit-il pas dire auffi que cette apologie elle-même venoit encore de M. Brienne, & fe trouvoit dans le même manufcrit? |