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VERSIFI

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- regles. Son ouvrage n'a pas dû être REGLES DE inutile alors pour perfectionner notre LATION:ET poësie; mais il ignoroit affurément la DES DIC- précision dans le difcours; il est d'une TIONAL- prolixité qui ennuye & qui fatigue.

RES DE RI

MES.

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Il eft tombé d'ailleurs dans plusieurs des fautes qu'il reprend; & il a trouvé à fon tour un cenfeur dans le fieur Efprit Aubert, qui le critique cependant avec trop d'aigreur dans ses Marguerites poëtiques imprimées en 1613. Cet ouvrage d'Aubert est un recueil alphabétique de lieux communs tirés principalement de Salluste du Bartas & de Ronfard. Ce font fes héros. Au mot Poëme il entreprend de donner une efpece d'art poëtique, & ne tire fes préceptes que de ces deux Poëtes, & de quelques-autres dont l'autorité n'eft pas aujourd'hui d'un grand poids. Il employe leurs propres expreffions, & difcourt fouvent beaucoup fans rien apprendre. Cel défaut regne furtout dans ce qu'il dit sur la versification: c'est-là où il attaque avec vivacité plufieurs des regles & des principes de Deimier, dont il parle avec un mépris que cet Auteur he meritoit point.

L'Introduction à la poësie publiée par

un anonyme en 1620. est un ouvrage

1

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REGLES DE

LAVERSIFI

RES DE RI

plus précis que celui de Pierre de Dei-
mier, & qui contient des regles affés
bonnes. C'est peu de chose néanmoins, CATION:ET
& je ne voudrois pas perdre une fecon+ DES DICT
de fois du tems à le lire. J'ignore de TIONAL-
qui l'Auteur a tiré la plus grande par- MES.
tie de ses exemples; excepté quelques
uns qui font pris de Ronsard, il ne dit
point de qui il a emprunté les autres.
Nous avons eu vers le milieu du mê-
me fiécle des écrits fur ce sujet qui mé-
ritent davantage notre attention, par+
ce qu'ils font plus clairs, plus métho
diques, & d'un meilleur style.

Dès 1656. François Colletet, fils
de Guillaume, invita les novices du
Parnaffe à venir à fon école pour y ap-
prendre les regles de notre versifica-
tion. C'est le but de fon Ecole des Mu-
fes, où il louë beaucoup l'art de la poë-
fie dans lequel il a fort mal réuffi. Mais
fes regles font bonnes : il a mieux vu
la route qu'il falloit prendre, qu'il n'y
a marché lui-même.

Son écrit est cependant fort inférieur au traité de la verfification Françoise de Claude Lancelot, imprimé en 1663. avec ses traités fur la poëfie Latine, Italienne & Espagnole, & à la fuite de fa méthode pour apprendre la lan

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MES.

DE

gue Latine, l'un des meilleurs ouvra REGLESITE ges de grammaire qui foient fortis de CATION:ET la plume de ce célébre Ecrivain. QuelDES DIC- que abrégé que foit celui de la versifiΤΙOΝΑΙ- cation, on n'ignore pas qu'il a été trouRES DE RI- vé affés ample par un grand nombre de personnes judicieuses, pour y puifer une connoissance fuffisante de la matiere qui y est traitée. C'est le feul dont on s'eft fervi longtems, & dont beaucoup de personnes se servent encore. M. Lancelot l'a partagé en trois chapitres: le premier traite de la structure des vers François : le second parle de la rime: le troifiéme regarde les ouvrages en vers.

Feu M. de Loménie de Brienne, plus connu peut-être par ses avantures & par fes divers changemens d'état, que par ses écrits, eft, je penfe, le feul qui ait attaqué cet ouvrage. Il étoit dans la maison de faint Lazare, où des ordres supérieurs l'avoient relégué, lorsque de concert avec l'abbé de Caffagne qui y étoit auffi, il en fit un examen critique dans lequel il suit pas à pas fon Auteur, & s'efforce de le trouver partout en défaut. J'en ai un exemplaire écrit de la propre main de M. de Brienne, & j'avoue que l'on a

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CATION:ET

besoin de patience pour le lire en en-
tier. Ce n'est pas qu'il n'y ait bien des REGLES DE
réfléxions fort justes, mais elles font LA VERSIFI-
mêlées avec beaucoup d'autres qui fe DES DIC-
sentent des caprices de l'Auteur, & de TIONAL-
l'altération que sa situation & ce qui RES DE RI
l'avoit occasionnée avoient caufé à fon MES.
esprit.

J'étois perfuadé que cet ouvrage
avoit eu le même fort qu'un grand nom-
bre d'autres que M. de Brienne avoit
enfantés durant sa longue retraite for-
cée, & dont vous pouvés voir la lifte
dans le dernier supplément de Moré-
ri. Quelle fut ma surprise, lorsque je
retrouvai cet examen critique dans les
Regles de la poësie Françoise, &c. du
sieur de Châlons, imprimées en 1716.
Je ne reproche point à cet Ecrivain
d'avoir profité d'un ouvrage qu'il croyoit
bon, mais ne devoit-il pas en avertir?
Devoit-il donner fous fon nom l'ouvra-
ge d'un autre qu'il ne fait presque que
copier, & fouvent mot à mot? C'est
en effet le même ordre, la même di-
vifion, & ce sont souvent les mêmes
expreffions. Partout il tombe dans le
même ridicule que celui qu'il copie,
de parler d'abord avec le dernier mé
pris des regles de M. Lancelot, & de

LA VERSIFI

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conclure presque toujours en leur fa REGLES DE veur; de les cenfurer avec aigreur en CATION:ET général, & de dire de presque chacuDES DIC- ne, quand il les examine en détail, qu'elle est bonne, qu'elle eft véritable, RES DE RI- qu'elle est d'usage; que tout ce qu'on peut reprocher à l'Auteur, c'est qu'il ne dit pas tout, ou qu'il ne s'exprime pas toujours aflés clairement, ou avec affés d'étendue pour être facilement compris par les commençans.

MES.

:

Je conviens cependant que M. de Châ lons cite plusieurs fois un Manufcrit de M. de Brienne, qu'il dit avoir vu; & il ne lui en eût coûté qu'un mot de plus pour n'être point accufé de plagiat. Que ne disoit-il que ce manufcrit contenoit les observations qu'il donne, au lieu de ne le citer, comme il fait, que comme un recueil de vers d'où il a pris les exemples de poësie qu'il rapporte dans

les endroits où il s'autorise de ce manuscrit? De même lorsqu'il fait l'apologie des vers Saphiques François, & qu'il donne pour exemple de ces for tes de vers deux piéces affés mauvaises de M. de Brienne, ne pouvoit-il pas dire auffi que cette apologie elle-même venoit encore de M. Brienne, & fe trouvoit dans le même manufcrit?

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