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mander autre permiffion, & nonobstant Clameur de Haro, Charte Normande, & Lettres à ce contraires ; C A'R tel est notre plaisir. DONNE' à Versailles levingtquatrième jour d'Avril, l'an de grace mil sept cens trente-neuf; & de notre Regne le vingt-quatrième. Par le Roi en fon Confeil.

SAINSON.

Registré ensemble la cession sur le Registre X. de la Chambre Royale des Libraires Imprimeurs de Paris, Numero 219. fol. 199. conformément aux anciens Reglemens confirmés par celui du 28 Février 1723. A Paris ce deuxième Mai mil fept cens trente-neuf.

Signé, LANGLOIS, Syndic.

Je reconnois que Monfieur HippolyteLouis Guerin a moitié dans le présent Pri vilége. A Paris ce 28. Avril1739. Signé 2 MARIETTE.

BIBLIOTHEQUE

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BIBLIOTHEQUE

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FRANÇOISE,

OU

HISTOIRE DE LA LITTERATURE

FRANÇOISE.

QUATRIEME PARTIE.

Des Traités didactiques sur la Poëfie.

CHAPITRE PREMIER.

Des Ecrits fur la Poësie en général, fore origine, son essence, son utilité.

A

PRE'S l'éloquence qui a fait la matiere du dernier Livre, il me paroît convenable de paffer à la Poëfie qui n'est, à proprement parler, qu'une éloquence plus fublime. M. l'abbé Fleuri ne croit pas que l'on en doive enseigner l'art à beaucoup de

Tome III.

*

A

244.

POESIE EN gens, parce qu'il est, dit-il, bien plus GENERAL. important qu'il n'y ait point de méchans Choix des Poëtes, qu'il n'est nécessaire qu'il y ait étud. p. 243. des Poëtes. Je n'examine point fi cette raison n'est pas plus spécieuse que folide, étant toujours utile pour le commerce de la vie, la conversation , ou fa propre fatisfaction, d'être instruit de quelque art que ce soit, quoiqu'on ne l'exerce point. Vous n'exigés pas de moi que je vous excite à cultiver la Poëfie, & je vous y exhorterois en vain si vous n'aviés du goût pour ce genre d'écrire, fi vous n'étiés pourvu des talens qui font nécessaires pour y réüffir. Ce que vous me demandés, c'est que je vous fasse connoître nos écrits François fur la Poëfie en général, & fur les différentes especes de notre Poëfie en particulier: je vais tâcher de fatisfaire à votre demande. On peut, ce semble, confidérer deux chofes dans toutes les sciences, comme dans tous les arts, leur origine & leur effence; ce qui renferme encore plusieurs objets: par exemple, les progrès & les diverses révolutions de chaque fcience & de chaque art, & ce qui conftitue le fond de chacun, la maniere de l'apprendre, les avantages que l'on peut en retirer.

:

POESIE EN
GENERAL.

La Poësie, quant à ces différens objets, eft en poffeffion de s'élever audessus de toutes les autres sciences. Si Le Gendre, on l'en croit elle-même, elle est le lan- tr. de l'opin.

gage des Dieux. Les héros lui font redevables de l'immortalité dont les Muses font les souveraines dispensatrices. Elle se vante d'être la mere de la Théologie payenne, de la Philofophie & des Loix, d'avoir une origine toute célefte. Mais quand on lit les différens Auteurs qui ont écrit le plus sensément fur cette matiere, on trouve qu'ils ne s'accordent presque que dans ces deux points, sçavoir, que la Poëfie est presque aussi ancienne que le monde, & que sa premiere destination, son premier usage, a été de publier les louanges du Créateur de l'Univers.

tom. I. c. 5.

1

fon Parnafle

J'aurois de la peine à convenir avec Titon du Tilun célébre Ecrivain moderne qui a donné let, à la fin de de bonnes remarques sur la Poëfie & la Franç. in fol. Musique, qu'il est vrai-semblable qu'A- 1732. dam n'ignoroit pas la musique, puif- c qu'il fut formé de la main de Dieu, qui ca le créa avec toutes les belles connoif- « sances que l'homme peut posséder, & « par conféquent qu'on pourroit le re- « garder comme le premier Poëte & le « premier Muficien. » Mais j'avoüerai

GENERAL.

volontiers avec lui, après Vossius, M. POESIE EN Huet, & la plus grande partie des Savans, » que la poëfie, les hymnes & les > cantiques ont eu leur commencement avant Moise, & même avant le délu>ge, & qu'ils ont paru presque à la naif> fance du monde, très-longtems avant >> que les Poëtes du paganisme se servif>> fent des fictions de la fable pour trai>> ter des mœurs: que Moïse lui-même, de qui les écrits font les plus anciens > dont la connoissance soit parvenue jufqu'à nous, a compofé en vers, finon >> la plus grande partie, >> comme le croit l'Auteur que je cite, du moins quelques-uns de ses ouvrages contenus dans le Pentateuque : >> Que l'on y connoît la grandeur de son génie poëtique, fur>> tout dans ces deux beaux cantiques > qu'il composa, l'un après que les If>> raëlites eurent passéla Mer rouge; l'au>> tre qui commence par ces mots: Cieux, » écoutés ce que je vais dire. »

Ces idées me paroissent d'autant plus raifonnables qu'on les trouve dans prefque tous ceux qui ont le plus approfondi la poëfie des Hébreux. Lifés la savante differtation du pere Dom Auguftin Calmet, Bénédictin de la Congrégation de faint Vanne, imprimée à la tête de

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