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ties de l'Agriculture, fur plufieurs branches de Commerce, fur les Arts méchaniques, & peut -être regardé, dans tous ces Ouvrages, comme un Auteur élémentaire. Les recherches profondes, les difcuffions favantes, les observations juftes & lumineufes, l'expofition de quantité d'expériences curieufes, les inftructions méthodiques, répandues dans fes Ecrits, font juger combien le recueil en feroit préférable à l'Encyclopédie, fi, pour la partie des Sciences & des Arts qu'il n'a point traités, il eût trouvé des Coopérateurs auffi zélés, auffi intelligens, auffi laborieux que lui,

à

DULARD, [Paul-Alexandre] de l'Académie de Marseille, où il naquit en 1696, & où il mourut en 1760, eft Auteur d'un volume de différentes Pieces de Poéfie, dont la réputation n'a pas paffé les bornes de fa Province. Son Poëme de la grandeur de Dieu dans les merveilles de la Nature, a eu d'abord de la célébrité; mais, le bien examiner, il ne differe de fes autres Poéfies, que par quelques morceaux heureux, & par des notes inftructives à la vérité, mais tirées pour la plupart du Spectacle de la Nature, de M. Pluche e; tout le refte eft foible, monotone, languiffant & profaïque. Il eft étonnant qu'un fujet auffi intéressant, auffi noble, aussi fécond,

auffi propre à élever l'ame, à échauffer le génie, & à lui faire enfanter de grandes idées, tel que la grandeur de Dieu confidérée dans les merveilles de la Nature, ait échappé aux grands: Poëtes du fiecle de Louis XIV, même au petit nombre de bons Poëtes de ce fiecle-ci. On ne connoît, en ce genre, que la Bartas, que perfonne ne lit, & le Poëme de M. Dulard, qui aura bientôt le même fort.

Semaine de du

DUMAS, [ Philippe ] Profeffeur de Rhétorique au Collège royal de Toulouse, ci-devant Principal du Collège d'Iffoudun, fa patrie, né

en 17....

La Traduction des Colloques d'Erafme, celle de l'Economique de Xénophon, & de fon Traité des revenus de la Grece, font honneur à sa plume, & prouvent qu'il eft en état de former la jeunesse dans la langue des Grecs & des Latins, aussi bien que dans la nôtre. Son ftyle eft pur, noble, & fouvent élégant. Cet Auteur réunit au favoir & au talent de bien écrire, des qualités fociales qui donnent un nouveau prix à son mérite littéraire.

DUPLEIX, [ Scipion] Historiographe de France, né à Condom en 1569, mort dans la même ville en 1661; le premier Auteur qui ait

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publié en François un Ouvrage de Philofophie fcholaftique, & le premier Hiftorien qui ait cité en marge les fources où il a puifé les faits qu'il rapporte.

Ce n'eft pas par ces deux nouveautés qu'il a mérité l'eftime du Public, mais par des Mémoires fur les Gaules, remplis d'excellentes recherches, qui ont été d'un grand fecours aux Hiftoriens poftérieurs.

Son Hiftoire générale de France, depuis Pharamond jufqu'à Louis XIII, eft fort inférieure à fes Mémoires. Elle eft divifée par chapitres s les chapitres le font par articles. Cette méthode, quoi qu'en dife M. de Voltaire, n'eft point celle qui convient à la marche historique, qui exige une narration non interrompue. Auffi la Compilation de Dupleix n'eft pas plus regardée, par les connoiffeurs, comme une Hiftoire, que le Siecle de Louis XIV, celui de Louis XV, Effai fur l'Hiftoire générale, distribués de la même façon.

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Le Cardinal de Richelieu voulut lire, avant l'impreffion, les deux derniers Regues de l'Hiftoire générale de France. Ce Miniftre y fit les corrections qu'il jugea à propos, c'est-à-dire, que la vérité n'y parut qu'autant qu'il voulut, & comme il voulut; auffi l'Apologifte du Maréchal d'Ornano appeloit-il l'Histoire de ces deux Regnes

Hiftoire des fourberies du Cardinal de Ris

chelieu.

Au refte, le ftyle de Dupleix eft affez net, & méthodique; mais il est toujours pefant, lâche, incorrect, & rebutant par fa féchereffe & fa dureté.

Cet Historien vint à Paris avec la Reine Mari guerite, qui le fit depuis Maître des Requêtes de fon Hôtel. Par reconnoiffance, ou plutôt par flatterié, il la loua dans fes Ecrits tout le temps qu'elle vécut. Après la mort, il en patla fans déguifement & fans refpect. C'étoit ufer un peu tard de la libérté de l'Hiftoire; mais tel eft le caractere de la plus grande partie des Gens de Lettres : ils në montrent la vérité, que quand ils n'ont pas d'intérêt à la cacher.

DUPONT, [N.] des Sociétés d'Agriculture de Soiffons & d'Orléans, un des Coopérateurs du Journal des Ephémérides. C'eft affez en dire pour annoncer un fpéculateur vifionnaire, un trifte zélateur du bien public, & de plus un Auteur foudroyé par la plume étincelante de M. Linguer. Sans prendre parti contre les fyftêmes de fon Ecole,! dont l'expérience a fi fouvent démontré la chimere, ni partager les querelles que ces fyftêmes lui ont fufcitées, nous nous contenterons de remarquer que M. Dupont avoit traité, dans fon Journal,

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avec indécence, un Ecrivain en droit de dire

comme Horace :

At ille

Qui me commorit, ( melius non tangere, clamo)
Flebit : & infignis totâ cantabitur urbe.

Ce n'eft pas ainsi qu'un Journaliste doit en ufer à l'égard d'aucun Littérateur. La modération & l'équité font toujours indifpenfables dans la critique, quand d'ailleurs le même homme n'en met point dans la louange qu'il lui plaît de départir. A quoi peuvent aboutir des plaifanteries, quand elles ne tendent pas à éclairer ou à corriger? Les plaifanteries des Cotins font toujours froides, & leurs farcasmes toujours infolens; mais de femblables, champions peuvent bien allumer la verve de Boileau:

*

Et malheur aux Corins, quand Boileau se réveille.

DUPRÉ DE SAINT MAUR, ] Nicolas-Franfois] Maître des Comptes, de l'Académie Françoife, né à Paris, mort en 1774.

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L'eftime générale a déjà confacré le mérite de fon Effai fur les Monnoies. Il eft difficile de pouffer plus loin la fcience numismatique, fi propre d'ailleurs à fervir de guide & d'appui à l'Hiftoire. On doit la même eftime à un autre Ouvrage intitulé: Recherches fur la valeur des Monnoies, Le travail, l'érudition, le jugement

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