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Il y a deux fortes de contre-Mines, Les unes le font en conftruifant la place: ce font des galeries voutées de fix pieds de hauteur fur trois ou quatre de largeur, on les appelle galleries majeures. Les autres contreMines le font en tems de fiége, & l'on n'y va qu'a génoux, ou en fe baiffant, on les appelle Rameaux.

Les contre-Mines de la Place font fabriquées fous le terre plein du rempart, à niveau du foffé, on y entre par les gorges des baftions, elles font éloignées de 10. pieds du revêtement, auquel elles font paralleles, & avec lequel elles ont commmunication, par des rameaux de diftance en distance. Ces fortes de rameaux font de même matiére, & dans les mêmes proportions que les galeries majeures.

Des contre- Mines de la place on defcend dans les Caponnieres, & puis on remonte dans les contre- Mines du chemin couvert, d'où l'on conduit des rameaux vers la campagne, qui fervent en tems de fiége, pour faire des fourneaux où petites Mines, qui enlevent les travaux des Affiégeans, & qui en rétardent les approches. Dans les Places, où il y a des contreMines il y a des Mineurs ou du moins on en fait venir lorfque la ville eft menacée d'un fiége.

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CONTRE QUEUE d'yronde eft une piéce détachée faite en tenaille fimple, plus large du côté de la place, c'est-à-dire vers fa gorge, que vers la campagne. Les ailes de la Contre queue ne font pas fi bien Alanquées du corps de la place, que le font celles de la Queue d'yronde.

CONTRESCARPE eft, à proprement parler, le talus, ou la pente du foffé, qui regarde la place. Mais fouvent fous ce nom fon comprend ce même talus, le chemin couvert, & le glacis. Et c'eft dans ce dernier fens que l'on dit, on attaque la contrefcarpe, on infulte la contrefcarpe, on s'eft logé fur la contrefcarpe.

CONTREVÁLLATION, eft un foffe bordé d'un parapet, que l'Affiégeant fait pour fe couvrir contre les forties de ceux de la place.

CONTRIBUTION, eft un droit, ou une taxe, que payent les places, & les païs de la frontiére, pour fe racheter des infultes, & du pillage de l'ennemi.

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CONVERSION, eft un mouvement militaire, qui fait tourner la tête d'un bataillon du côté où étoit le flanc. Cela fe fait par quart de converfion, foit à droit, foit à gauche, lorfque l'ennemi attaque une des ailes du bataillon, ou lors qu'on veut attaquer l'ennemi par un de fes flancs. Pour bien faire ce mouvement, il ne faut pas que les rangs & les files fe courbent chacun doit bien garder fes diftances: & il eft néceffaire qu'il y ait de très-habiles Sergens à chaque angle du bataillon, pour empêcher les rangs & les files de fe rompre, & de fe confondre. Quand on fait le quart de converfion à droit, l'aile gauche part la premiere, & décrit des quarts de cercles à l'entour du ferre-file, qui eft à l'angle de l'aile droite, & qui ne fort point de deffus fon terrein. Il eft feulement obligé de faire à droit, de forte qu'il est com

me le centre, autour duquel tournent les autres Soldats. Le contraire arrive, quand l'on fait le quart de converfion à gauche. On peut faire le demi-tour de converfion, & le tour entier, fi l'on veut. L'efcadron de Cavalerie fait fouvent le tour de converfion. Il y a deux façons de converfions. L'une,où le pivot eft à l'aile, l'autre où il eft au centre. La premiere convient aux petits corps, & aux divifions, quand elles rompent ou forment le bataillon. La feconde elt beaucoup meilleure pour un gros bataillon parce qu'il faut beaucoup moins de tems pour la faire, & que la troupe conferve toujours fon même terrein, ce qu'elle ne peut faire lorfque l'aile fert de pivot. Il faut dans la premiere converfion, que l'aile, qui foutient,tourne très-lentement, obfervant celle qui marche, laquelle doit marcher légèrement fans courir, ni fe trop ferrer fur le centre. Celui qui commande doit faire attention au centre, car il eft fujet à demeurer: dans ce cas, où l'aile qui marche, le quitte en fuivant fimplement fon point de vue, & pour lors le bataillon fe rompt: ou bien cette aile ne voulant point quitter le centre, fe ferre deffus, abandonne le point de vue, & fait un bataillon en croiffant, qui fe rompt encore lorfque le centre veut pouffer en avant, pour fe remettre en ligne. Si au contraire le centre du bataillon marchoit beaucoup trop vite, l'aile qui foutient tourneroit trop promptement, & celle qui marche feroit obligée de courir, ce qui a très-mauvaife grace. Quand on eft près de l'ennemi on ne fait point de conversion. Si

ce n'est qu'on le deborde, & qu'on veuille l'enveloper, & dans toute autre occafion un ennemi habile charge dans le tems qu'on lui prête le flanc, & cette fituation eft trop dangereuse.

CONVOY, eft un fecours confistant en troupes, en argent, & en munitions de guerre, & de bouche, qu'on jette dans une Place, ou dans un Camp.

CORBEILLES, font une espéce de gabions remplis de terre, qu'ont met fur le parapet, pour faire feu fur l'ennemi fans. être vû de lui.

CORDEAU fert à travailler fur le terrein. Le Cordeau, dont les Ingenieurs fe fervent, fe divife en un certain nombre de toifes, de pieds, & de pouces, afin d'avoir exactement l'ouverture des angles, & l'étendue des lignes,qu'ils veulent tracer, ou méíurer.

Mais comme les cordeaux fe racourciffent, ou s'alongent felon le tems humide, ou fec, & que cette inégale extenfion falfifie les méfures de la divifion, on fe fert d'une chainette de fer, pour remedier à ces erreurs. Par ces divifions, qui ne font pas fujettes à être alterées. On dit manier le cordeau, prendre le cordeau, travailler au cordeau.

CORDON, eft une bande de pierres, qu'on met où finit la muraille, & où commence le parapet, elle regne tout autour de la place.

CORIDOR, eft le chemin couvert, qui eft fur la contrefcarpe, autour de la place entre le foffe, & la paliffade. Ce mot vieillit: voiez chemin couvert.

CORNE ou ouvrage à corne, eft un des

hors, ou une pièce détachée, dont la tête eft fortifiée de deux demis bastions, ou épaulemens joints par une courtine, & fermés de côté par deux ailes, qui font pareilles l'une à l'autre, & qui fe vont terminer à la gorge de l'ouvrage.

CORNETTE BLANCHE. Sous les régnes de Charles IX de Henri III. & de Henri IV. Il eft fait mention de la Cornette blanche, comme de l'Etendart Royal, ou du moins, qui étoit le premier Etendart de l'Armée.

La Cornette, en matiére de guerre, fut d'abord une espèce d'ornement,qui fe mettoit quelquefois fur le cafque, principalement dans les cérémonies publiques, où l'on paroiffoit en habillement de guerre. On appella ainfi cet habillement de tête, parce qu'il étoit mis par-deffus le cafque, ou par-deffus la falade. Comme le mot de Pennon étoit furanné, depuis qu'il n'y avoit plus de Chevalerie Bannerette dans les Armées, & que cette Cornette Militaire des cafques étant étendüe paroiffoit avoir une figure approchante d'un Etendart, on changea le nom de Pennon Royal, en celui de Cornette Royale. On trouve la Cornette Royale appellée de ce nom de Cornette pour la première fois fous Charles VIII, & ce fut le même Prince qui le donna à l'Etendart ou Pennon Royal. Ce nom de Cornette fut donné depuis aux autres Etendarts de la_Cavalerie légére fous Louis XII. ainfi l'Etendart, auquel a fuccedé la Cornette blanche, étoit le Pennon Royal, ou plûtôt la Cornette blanche a été le Pennon Royal même, qui a changé de couleur, & pris

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