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nombre de Soldats, commandés par un Amiral, qui a fous lui plufieurs Officiers.

Les Armées Françoifes, fous la premiere & feconde Race de nos Rois. comme je dirai à l'Article de l'arrangement des Troupes dans les armées, à l'exemple des Romains, avoient plus d'Infanterie

de Cavalerie; mais fous les Regnes des anciens Rois de la troifiéme Race il y avoit dans les Armées plus de Cavalerie, que d'Infanterie,

La Cavalerie étoit divifée en Gendarmerie, & Cavalerie-Légére. Dans la Cavalerie étoient les Chevaliers Bannerets, les Chevaliers Bacheliers, & les Ecuyers, qui tous amenoient avec eux beaucoup d'hommes d'armes, qui groffiffoient la Gendarmerie. Il y avoit outre celà des Compagnies particulieres de Gendarmes: Même avant Charles VII.Le refte des Troupes à Cheval étoit de la Cavalerie-Légére. L'Infanterie étoit prefque toute compofée d'Archers & d'Arbalèrriers.

ARME'E: on dit entrer à main armée dans un Pays, c'eft-à-dire y entrer par force avec des gens de guerre.

ARMES. C'eft ce qui fert à combattre fon ennemi, où à fe deffendre; les armes, dont on fe fert aujourd'hui font pour l'Infanterie, le fufil, la bayonette, & l'épée, & pour la Cavalerie, le fabre, le piftolet, & le moufquet. Les armes à feu font appellées armes noires, & les autres, armes blanches. Les premiers François, qui étoient des hommes d'une haute taille, &. vêtus d'habits fort courts, avoient, felon

Sidoine Apollinaire, pour armes, l'épée la hache, & le bouclier. Agatias avec Apollinaire, contre ce que dit Procope, donne auffi des javelots à l'Infanterie : ce qui prouve que leur maniere de combattre n'étoit pas toujours la même. Gregoire de Tours s'accorde avec ces Auteurs,& ne leur donne point d'autres armes ; mais dans quelques endroits il marque que les premiers François portoient un poignard pendant à leur ceinture. L'ufage des cafques, & des cuiraffes s'établit auffi parmi eux; mais ce ne fut que fous la feconde Race. C'étoit l'armure des Gaulois, à qui Varron en attribue l'invention, Dans les fiéges ils fe fervoient comme les autres Peuples des fleches & des frondes. La Cavalerie autrefois étoit pefamment armée ; de toutes les anciennes armes deffenfives, il n'y a que la cuiraffe qui foit en ufage, & le pot en tête. L'Infanterie, quoi-que moins eftimée avoit auffi des armes défenfives, mais beaucoup moins pefantes, & beaucoup moins fortes, que celles de la Cavalerie.

Les armes offenfives en ufage fous la feconde & troifiéme Race, jufqu'à l'invention des armes à feu, étoient l'arc, l'arbalête, la fleche, le poignard, l'épée, la lance, l'efpieu, le bâton ferré, la hache d'armes, la maffuë, le mailler, la fronde, la pique. La lance fut abolie en France fous Henri IV. On en faifoit encore ufage en Espagne du tems de Louis XIII. De notre tems on a armé quelques Soldats de la hache, pour s'en fervir dans les forties, ou pour repouffer l'affaut que les ennemis.

donnoient à quelques dehors; mais la hache est encore une des principales armes des Soldats fur les vaiffeaux. On a commencé à fe fervir en France des armes à feu, fous Philippe de Valois, & non au paravant. La plus ancienne arme à feu portative, eft l'arquebufe, à laquelle a fuccedé le moufquet, & à celui-ci le fufil. Voyez Arquebufe, Moufquet.

ARMES-DOUBLES. Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on fait des ar me s- doubles; on en voit dans des cabinets d'armes gardés par curiofité, comme des piftolets ajustés avec une épée, d'autres avec un fabre, d'autres avec une hache d'armes; à la hache d'armes le manche creux fait le canon du pistolet, & à l'épée, ou au plat de la lame eft appliqué le canon du pistolet vers la garde.

ARMISTICE (mot nouveau) qui figni fie fufpenfion d'armes.

ARQUEBUSE, eft une arme qui a fuc cedé à l'arc des anciens. Cette arme à feu eft de la longueur du fufil, ou du moufquet, & fe bande ordinairement avec un rouet. Elle a quarante calibres de long & tire une once & fept huitièmes de plomb avec autant de poudre. On commença à s'en fervir fur lafin du regne de Louis XII. c'est la plus ancienne des armes montée fur un fût. Il y a des arquebuses à crocq, avec lesquelles on deffend les Places, & qu'on appuie quelque part pour tirer. La premiere fois qu'on ait vû des arquebufes fut dans l'armée Imperiale de Bourbon, qui chaffa Bonivet de l'Etat de Milan.

Il y a auffi des arquebufes à vent, char

gées avec du vent comprimé, & qui ne laiffent pas de faire un fort grand effet. Unnommé Marin de Lifieux les a inventées; il en préfenta une à Henri IV. En plufieurs Villes on tire le prix de l'arquebuse pour exercer les Bourgeois, & on continue de l'appeller ainfi, quoique l'on ne fe ferve plus que de fufils. Les meilleures arqucbufes fe faifoient à Milan.

ARRANGEMENT des Troupes dans les Armées. Les Romains, fur tout dans les tems de la République, mettoient leurs armées fur trois lignes; la premiére étoit formée de jeunes gens vigoureux, nommés Haftati, parce qu'ils portoient de longues lances ou piques; la feconde étoit compofée de ceux qu'on appelloit Principes. Ils étoient d'un âge un peu plus avancé que les Haftati; dans la troifiéme ligne étoient les Triarii, ou Ferciarii, ainfi nommés, parce qu'ils étoient au troifiéme rang. Les Légions Romaines étoient au centre de ces trois lignes. Les Troupes auxiliaires de pied, tirées des Provinces de l'Empire Romain, ou des Pays de leurs Alliés, Alanquoient ces Légions. La Cavalerie étoit fur les aîles. La Romaine à la droite, & l'Auxiliaire à la gauche.

Nous ne lifons pas dans nos Hiftoires que cette méthode ait été obfervée par les François. Les trois lignes des Armées Romaines n'étoient que d'Infanterie, couvertes aux flancs par la Cavalerie; mais fuppofé queles armées Françoifes fous la premiere,& fecondeRace'de nos Reis fe foient conformées fur celles des Romains, fous les premiers Rois de la troifième Race, clles

ont

ont eû un ordre tout différent. La Cavalerie y tenoit le premier rang, & l'Infanterie, qui n'étoit compofée que de Payfans mal armés, & mal difciplinés, étoit méprisée, & prefque comptée pour rien. Elle ne fervoit dans les Batailles qu'à faire la même chofe, que faifoient les Velites chez les Romains, c'eft-à-dire, à escarmoucher. Sous Philippe Augufte l'Infanterie étoit compofée des Clientes, ou Cliens; des Satellites, Satellites, des Ribauds. Sous Charles VII. il y eût des changemens dans l'Infanterie Françoife. Il s'en fit auffi fous Louis XI. Charles VIII.& Louis XII. François I. inftitua les Légions. Cet établiffement ne dura pas long-tems. Le même Prince remit fur pied les Bandes qu'il avoit créées auparavant,& qui étoient chacune de 300. où 400. hommes. Ce fut fous François I. que l'Infanterie augmentée de beaucoup commença à devenir la principale force des Armées Françoifes. Sous les regnes fuivans elle a toujours augmenté; & Louis XIV. l'a mife dans l'état où nous la voyons.

A en juger par la Bataille de Bovines, l'arrangement des Armées Françoifes, fous la troifiéme Race de nos Rois,étoit en ligne linealiter, & avoit plufieurs lignes, une aile droite, & une aile gauche; mais il y avoit beaucoup de confufion. Les Armées Françoifes ont commencé à être rangées plus regulierement fous Charles VIII. comme à la bataille de Fornoüe: fous Louis XII à celles d'Ainaigdel & de Ravennes: fous François I. à celles de Marignan, & de Pavie : fous

B

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