Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

fiete, à la figure; à l'étendue du Camp, & à l'arrangement des Troupes il n'y a rien de déterminé. On fe regle fur les circonftances & fur les conjonctures, qui varient toujours; la difpofition du terrein le nombre des Troupes, qui eft plus ou moins grand, ou il y a tantôt plus de Cavalerie, & moins d'Infanterie, tantôt plus d'Infanterie & moins de Cavalerie, la force de l'armée ennemie, fa proximité, ou fon éloignement, les vues du Général qui tantôt a deffein de combattre, tantôt d'éviter le combat, lui font prendre fes avantages, foit pour la défenfive, foit pour l'ofenfive. Si l'on voit dans l'Hiftoire Romaine des figures de camp déterminées en quarré, ou en ovale; c'eft que le Général étoit tout-à-fait maître de choifir fon terrain; mais il eft vrai-femblable que les Romains fuivoient les mêmes regles, que nous fuivons.

Une Armée campe ordinairement fur deux lignes, dont on tache d'appuyer la droite & la gauche à quelque riviere, ou à quelque ruiffeau, ou à des marais, à des hauteurs, dont on fe faifit, où l'on jette de l'Infanterie, ou des Dragons. On place communément l'Artillerie devant le centre de la premiere ligne. Si c'est un Camp à demeure, on la diftribue aux ailes & le long des lignes, felon qu'on le juge à propos par rapport au terrein. Toutes les communications font libres dans toute l'étendue du Camp, pour que les Troupes puiffent aifément fe rendre par tout. Les Vivandiers font répandus dans le quartier général, & dans les autres quartiers

généraux. Ceux des Regimens campent avec leurs Regimens.

Le Quartier général eft au centre de l'Armée, autant qu'il eft poffible, afin que le Général puiffe aifément fe tranfporter, & donner fes ordres à la droite, & à la gauche. Les Romains le mettoient au haut du Camp. Le champ de bataille, où l'on range l'Armée, en cas que l'ennemi furvienne, eft à la tête du Camp, & affez près, pour que l'ennemi ne vienne pas s'en emparer. On s'éloigne dans un campement des hauteurs, d'où l'ennemi: pourroit incommoder le Camp, & on s'approche des défilés, qui fe trouvent entre lui & le Camp, afin qu'il ne puiffe que difficilement aborder.

C'est un Maréchal de Camp, qui choifit un terrein commode & avantageux pour le campement. Le Maréchal des Logis de l'Armée en fait la diftribution aux Maréchaux des Logis de chaque Regiment, que le Major en arrivant met en bataille. Et donne enfuite à chaque Sergent le terrein deftiné à fa Compagnie. En finiffant cet Article du campement des François qui de tout tems fe font diftingués par leur courage, & leur habileté, je ne dois pas oublier de dire ici qu'on voit une manière particuliere de fe retrancher des premiers François, qui étoit de prendre des rouesde leurs chariots, de les enfoncer en terre jufqu'au moyeu, & d'en entourer ainfi tout leur Camp, en y ajoutant des paliffades dans les endroits, où ces roues ne fufifoient pas. Cette invention affez naturelle leur épargnoit la peine de porter avec

[ocr errors]

eux

eux, & de faire un fi grand nombre de paliffades.

ARCHITECTURE Militaire: Elle fe divife en fortification régulière, ou irréguliére.

La régulière eft celle dont tous les côtés, & tous les angles, qui la composent font égaux entre eux.

L'irrégulière eft celle dont les côtés, & les angles ne font pas tous égaux, ni uniformes entre eux. Elle eft, ou permanente, ou paffagére.

La permanente eft celle qu'on bâtit pour fubfifter fort long-tems.

La paffagére eft celle qu'on fait en cas de néceffité pour peu de tems, & fous cette fignification, font contenus toutes fortes d'ouvrages, qu'on éleve, pour fe faifir d'un paffage, où de quelque hauteur, ou qu'on fait dans les circonvallations, & contrevallations, fçavoir les redoutes, les tranchées, & les batteries.

ARRIERE-BAN, eft la convocation que le Roi fait de fa Nobleffe, pour aller à la guerre tant de ses vaffaux, que des vaffaux de fes vaffaux. Voyez Ban.

ARRIERE-GARDE, eft la partie de l'armée, qui marche la derniere, ou qui eft à l'extrémité de la tête du Camp. Ón dit conduire l'arriere-garde, commander l'arriere-garde, renforcer l'arriere-garde, faire l'arriere-garde, tailler en pièce l'arrieregarde.

ARTIFICE, feux faits avec art pour la guerre. On jette des feux d'artifice deffus la brêche, & l'on brûle les Vaiffeaux ennemis avec des feux d'artifice. Les Anciens

C

>

avoient leurs feux d'artifice, dont ils fe fervoient dans les fiéges, foit pour mettre le feu dans la Ville affiégée, foit pour brûler les travaux des Affiégeans. Ils fe fervoient pour cela de dards enflammés qu'ils appelloient Malleoli. Ils avoient la figure d'une quenoüille, dont on fe fert pour filer; entre le fer & le refte du manche, qui étoit de bois, ils étoient gros & ronds, & dans la cavité de ce rond, qui <étoit de fer, ou ferré avec des cercles de fer, on mettoit le feu d'artifice, qu'on allumoit, avant que de tirer le dard; on le pouffoit avec un arc un peu tendu, afin que le mouvement fût plus lent , parce que s'il avoit été pouffé avec rapidité, le feu auroit pû s'éteindre ; il s'attachoit au faîte des maifons, ou aux machines, & y mettoit le feu, qu'on ne pouvoit éteindre avec de l'eau, mais en l'étouffant avec des monceaux de pouffiére, Les Normands en 886. avoient de ces fortes de dards > quand ils firent le fiége de Paris.

[ocr errors]

Philippe Augufte fe fervit au fiége de Dieppe, pour brûler les Vaiffeaux Anglois, qui fe trouverent dans le Port de ce qu'on appelloit le feu Gregois, Sous fon regne un Ingenieur nommé Gaubert, natif de Mante,trouva le fecret de conferver même fous l'eau une forte de feu d'artifice enfermé dans des pots de terre fans nulle ouverture, Les feux d'artifice jufqu'au tems de François I. n'ont pas été beaucoup en ufage; les plus fameux de notre temps font les bombes, les grénades, les pots à feu, les carcaffes, les perdreaux, les dards,

les machines infernales, l'hériffon foudroyant, le ferpenteau, le baril flamboyant, le baril foudroyant, le baril de compofition, &c. Toutes les espéces de feux d'artifice, dont on fe fert, ou dont on s'eft fervi dans l'attaque, ou dans la défense des Places,font inventés pour voir les ennemis, & les découvrir pendant la nuit, les harceler dans leurs poftes, afin qu'étant découverts, on ne les laiffe point en repos. Les feux d'artifice font violens, durables, clairs, brulants, attachans, & inextinguibles, qualités qui fe trouvent dans le foufre, le camphre, le borax, la poudre pilée, l'huile de petréol, la cire neuve, la poix noire, la colophane, l'huile, le fuif de mouton, & toute graiffe attachante, pénétrante, corrofive, & aifée à s'enfla

mer.

ARTIFICIER, Officier du corps de l'artillerie, eft celui qui compofe les feux d'artifice, que l'on veut jetter dans une place affiégée, ou du bas de celle que l'on défend.

ARTILLIER, ouvrier qui travaill eà l'Artillerie, comme Fondeur, Canonier. Il y a trois Artilliers, qui manient le ca

non.

ARTILLERIE, gros équipage de guerre, qui comprend le canon, les bombes les petards, & autres armes à feu qui fe chargent à boulets, boëtes, cartouches. On entend auffi par Artillerie la poudre, & tous les outils, & les inftrumens néceffaires à la guerre.

Le Parc de l'Artillerie eft le lieu du Camp

« AnteriorContinuar »