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destiné à la garde des munitions de guerre. Quand le mot d'Artillerie fe prend feulement pour le canon d'une armée d'une place, on dit dreffer l'Artillerie, décharger l'Artillerie, faire jouer l'Artillerie, fervir l'Artillerie,

L'ARTILLERIE a été inventée en 1 3 80. par Conftantin Anchtzen de Fribourg, ou felon quelques Auteurs par Bartolde Swatz, Cordelier Chimifte en 1354.

C'eften 1397. que l'on voit Jean de Soifi Ecuyer, avec le Titre de Maitre Général de Artillerie, Vifiteur de toutes les Artilleries de France. Comme fous les dernieres années de Louis XI.il n'y eut plus de Grand-Maître des Arbalêtiers, la Charge de Maître d'Artillerie fut partagée en trois. Chacun avoit un certain nombre d'Officiers fubalternes, de Soldats, d'Artifans, d'Ouvriers, fous leur autorité, dans le département qu'on leur avoit affigné. Ce partage dura quelques années ; & cette Charge fut poffedée uniquement & totalement par Guy de Laufieres en 1493. fous Louis XII.

Le Titre de Grand-Maître de l'Artillerie a commencé d'être donné fous François I. enfuite fous Henri II. Charles IX. & Henri III. mais ce fut Henri IV. qui ajouta le plus de fplendeur à cette haute dignité en l'érigeant en Charge de la Couronne,en faveur de Maximilien de Bethune,Marquis de Rofni, depuis Duc de Sully. Le Grand-Maître pour marque de fa dignité met, au-deffous de l'écu de fes Armes, deux canons fur leur affuft,des boulets, & des gabions

Il y a eu long tems fous lui un Lieute

nant Général de l'Artillerie. On trouve ce Titre dès le tems de Louis XI. & non avant; le Grand-Maître nommoit à cette Charge. Ce Titre fut fuprimé en 1703. & on lui donna celui de premier Lieutenant Général, quand l'on créa d'autres Lieutenans Généraux. Comme le Commandement de l'Artillerie eft un des plus importans, & en même tems un des plus dange reux, & des plus laborieux de la guerre, & qu'il demande le plus d'habileté, d'application, & d'expérience, c'est un des Lieutenans Généraux qui a ce Commandement. Plufieurs par cette route montent à tous les Grades de la Milice.

Autrefois c'étoit un ufage en France, que les Suiffes euffent dans les Armées la garde de l'Artillerie. A leur défaut on la confioit aux Lanfquenets, parce qu'alors la meilleure Infanterie de l'Europe étoit celle des Suiffes, & après celle des Suiffes celle des Lanfquenets. Charles VIII. fut le premier qui chargea les Suiffes de la garde de l'Artillerie. Cette dif tinction fut une des récompenfesdu'service, qu'ils avoient rendu à ce Prince à fon refour de Naples, lorfque dans les montagnes de l'Appennin, ils traînerent eux-mêmes le canon dans tous les endroits, où les chevaux ne pouvoient pas être attelés pour le traîner. Sous Louis XII. les Lanfquenets prirent leur place pour la garde de l'Artilleric. Les Suiffes reconciliés avec la France s'en remirent en poffeffion. Sous les fucceffeurs de François I. depuis l'inftitution des Regimens, il n'y en a point eût

de destinés, & particulierement attachés au corps de l'Artillerie, jufqu'à la création du Regiment des Fufiliers en 1671.aujourd'hui Royal Artillerie, qui depuis fon inftitution eft deftiné pour le fervice de l'Artillerie. Ce Regiment, qui à fa création n'étoit que de quatre Compagnies, a eu differentes augmentations, & eft aujourd'hui de cinq Bataillons diftribués dans les Places de guerre, où il y a des Ecoles de Théorie & de Pratique pour les Officiers qui font obligés de s'y trouver. Ce Regiment en campagne campe au Parc de l'Artillerie.

L'ARTILLERIE fait un corps féparé. Le Grand-Maître & les Lieutenans Généraux ne reçoivent l'ordre que du Roi, ou du Général, & le délivrent dans leur Parc. Les fonctions du Grand-Maître, & en fon abfence,des Lieutenans Généraux, font d'ordonner tous les travaux de l'Armée, tant aux fiéges que dans les marches, ils doivent être informés du lieu, où les pièces doivent être placées. C'eft eux, qui font conduire à la tranchée toutes les armes, & les outils néceffaires, & qui marquent les endroits pour placer les batteries. Il n'y a qu'un Lieutenant Général d'Artillerie en titre dans une armée, les autres en font la fonction par commiffion.

Les Commiffaires d'Artillerie Provinciaux entrent dans tous les détails des Arcénaux, & magazins pour en rendre compte au Lieutenant Général.Les autres Commiffaires fervent par Semeftre, & doivent regler tous les mouvemens du canon & de fa fuite, foit en batterie, ou dans les Arcénaux.

Il y a d'autres Officiers d'Artillerie, qui font, un Controlleur général, un Commiffaire général des poudres, un Secretaire général, un Maréchal général des logis, un Prévôt, fept à huit cents Commiffaires, autant de Gardes magazins, qu'il y a d'Arcenaux en France: un Directeur géné→ ral des fonderies, & un particulier dans chaque fonderie.

Autrefois on tiroit les Commiffaires d'Artillerie de l'Arcenal de Douai, où le Roi entretenoit des cadets,qui s'exerçoient, à tirer le canon, & à jetter des bombes mais il n'y en a plus. L'Artillerie a une jurifdiction,qui donne fes audiances à l'Arcenal de Paris.Elle eft compofée d'un Bailli, d'un Lieutenant général, d'un Avocat du Roi, d'un Procureur du Roi, & d'un Greffier.

Le Grand-Maître de l'Artillerie, a fous lui, des Lieutenans Généraux, des Commiffaires Provinciaux, des Commiffaires du, grand & du petit Semeftre.

Nous difons Grand-Maître de l'Artillerie, mais on dit Officier d'Artillerie, Commiffaire d'Artillerie, Lieutenant d'Artil lerie; parce que le genitif fans article marque partage, & divifion; & le genitif avec. l'article marque generalité, totalité.

ASSAUT,eft l'attaque, que l'on fait, fans fe couvrir, d'un camp, d'une place, ou d'un pofte pour s'en rendre Maître. Le Gouver neur d'une place eft obligé de foutenir trois affauts, avant que de la rendre.

Donner un affant général, c'eft attaquer la place de tous les côtés. On dit monter à l'affaut : être commandé pour l'affaut, dọn

ner l'affaut, foutenir l'affaut, emporter une place d'affaur.

ASSIEGER, c'eft faire le fiege d'une place, camper une armée tout autour, pour en empêcher l'entrée, & afin de la prendre par famine, ou par force. Aujourd'hui les villes affiegées, font pour la plûpart des villes prifes, à moins qu'elles ne foient fecouries.

Avant que d'entreprendre un fiege, on doit parfaitement connoitre la force de la. place, le pays qui l'environne, & l'avantage que l'on pourra tirer de fa conquête. Un Prince qui forme le projet d'un fiége, le fait avec le moins de perfonnes qu'il peut, afin de tenir fon deffein caché: mais il ne peut fe difpenfer de le communiquer au Miniftre dans le departement duquel la place fe trouve, au Commiffaire général des fortifications, comme devant avoir la conduite du fiege, & pouvant mieux juger de la facilité, ou de l'impoffibilité de l'entreprife: au Directeur général, parce qu'il eft chargé de faire les préparatifs néceffaires; à l'Intendant, à celui, qui commande l'artillerie, au Commiffaire général des vivres, afin que les inunitions de bouche & de guerre, l'artillerie, les voitures, les fourages fe trouvent prêts dans. le tems.

Les Troupes qu'on emploie à un fiége doivent être en affez grand nombre, pour qu'elles puiffent fournir aux gardes des tranchées, aux batteries, à la conduite. des convois aux détachemens, & aux gardes ordinaires des Légions. On régle

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