Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

le nombre des Troupes fur la force, la grandeur d'une place, ou la maniere dont on veut l'attaquer; pour monter fix gardes de tranchées, & pour fournir des travailleurs à toutes les gardes ordinaires, il faut trente mille hommes d'Infanterie, fans compter la Cavalerie, & les Bataillons destinés pour la garde de l'Artillerie, & les autres Troupes pour le fervice des bombes. La Cavalerie dans un fiége fert à porter les fafcines, & à faire le dégât dans le pays ennemi, & fur-tout du côté que Pon appréhende que fe fecours puiffe venir. Il faut pour un fiége, des Ingenieurs des Charrons, des Charpentiers, des Menuifiers, des Forgerons, qui font dans le Parc de l'Artillerie, des Pionniers, & toutes fortes d'inftrumens à remuer, & à porter la terre, & dans le voisinage un Hôpital bien fervi, & fourni de toutes fortes de médicamens. Voyez fiége.

ATTAQUE, en général eft un combat, que l'on donne pour forcer un pofte, our un corps de Troupes.

L'ATTAQUE d'un fiége eft le travail' que font les Affiégeans par des tranchées, des fappes, des galeries, & des brêches. Emporter une place dans les formes, c'esta dire par des travaux réglés, c'eft la prendre par de droites attaques, & non de hauteur, en l'infultant brufquement, & fans fe couvrir. Mais faire de faufles attaques, c'eft travailler uniquement pour obliger lesAffiegés à partager leurs forces. Les fauffes attaques font quelquefois autant d'effet que les véritables.

AVANT-GARDE, eft la premiere ligne d'une Armée rangée en bataille, ou la premiere divifion d'une Armée, qui marche à la tête. Tout corps d'Armée eft compofé d'avant-garde, d'arriere-garde, & de Corps de

Bataille.

AVANTAGE : avoir l'avantage fur l'ennemi, c'est c'eft remporter la victoire. On dit ménager l'avantage du terrein, prendre l'a vantage d'une colline.

AVANT-FOSSE', ou foffe de la contrefcarpe, eft une profondeur pleine d'eau, qui environne la contrefcarpe, du côté de la Campagne, & qui regne le long du pied du glacis. Les Ingenieurs ne veulent point des avant-foffes, qui peuvent être faignés, parce que c'eft une tranchée, que les Affiegeans trouvent toute faite pour se couvrir contre les forties de la garnifon, & pour rendre le fecours de la place plus difficile.

AVITAILLER, c'eft mettre des vivres dans une place affiégée, ou qui craint de l'être.

1

AUMOSNIER:Sous Childeric III. Sous Carloman Maire du Palais en 743. & fous plufieurs autres Rois, quand les Armées marchoient en campagne, il y avoit des Evêques & des Prêtres, qui fuivoient pour l'inftruction, & le fervice des Soldats. Les Prêtres étoient les Aumôniers du Camp, & aux ordres de l'Evêque, ou de quelques autres, qui portoient la qualité d'Abbés des Armées.

Aujourd'hui dans tous les Regimens, où il eft Etat Major, il y a des Aumôniers, qui font ou Religieux, ou Prêtres

à

Laïques. Mais depuis plufieurs fiècles, il n'y a plus d'Evêques,qui fuivent en qualité d'Abbés des Armées. Sous la feconde Race les Evêques alloient à la guerre & portoient les armes pour fe mettre à couvert de la vexation de la Nobleffe, qui fous pretexte qu'elle expofoit fa vie, & confommoit fes revenus, pour la défenfe de l'Etat, & de la Religion, ufurpoit les biens des Eglifes, comme pour fe dédommager.

B

BACULE, eft une porte qui fe leve en

trebuchet, avec un contrepoids devant les corps de garde avancés, proche des portes, & qui eft foutenue de deux gros pieux. BAGAGE, est tout l'équipage de l'Armée, & de l'Artillerie: s'en aller bague fauve, c'eft emporter les bagages.

BALLE: il y en a de plomb, de fer, & de pierre. En fait d'artillerie, quoique l'on dile boulet de canon, on dit auffi balle de canon. La garnifon eft fortie tambour battant, mêche allumée, & balle en bouche; c'està-dire avec le moufquet chargé, & balle en bouche pour recharger.

BALLES à feu: ces balles font d'une figure ronde, que l'on jette à la main, comme on feroit une grenade. Elles fervent pour éclairer pendant la nuit, afin de découvrir les travaux des Ennemis. Pour pouvoir les tenir en main, & les jetter à l'Ennemi, on les envelope d'étoupes, & d'une feuille de papier brouillard, enfuite on met le feu à

la fufée, & on les jette à la main, ou avec une fronde.

BAN, ET ARRIERE-BAN. Ban a plufieurs fignifications. La principale eft de fignifier la convocation des vaffaux du Roi au fervice. Arriere-ban, eft felon quelquesuns la convocation des arriere-vassaux, selon quelques autres, un ban réitéré. Depuis plufieurs fiècles ces deux mots ban, & arriere-ban ont été joints enfemble pour fignifier la convocation des hommes fieffés au fervice. Sous Charles VII. les ban & arriere-ban étoient différens. Dans les anciens tems c'étoit la milice ordinaire. Depuis Charles VII. elle eft devenue une milice extraordinaire. Avant ce Prince le fervice du ban & de l'arriere-ban n'étoit pas le même pour tous les Fieffés. Les uns fervoient plus, les autres moins. Leur équipage étoit auffi différent, les uns alloient avec l'équipage de Chevalier, les autres avec celui d'Ecuyer, les autres avec celui d'Archer, chacun enfin felon la qualité de leurs fiefs. François I. fixa leur fervice à trois mois dans le Royaume, & à quarante jours hors du Royaume, & Henri II. voulut que le fervice du ban & arriere-ban fe fit fous la feule forme de Chevau-leger; cela s'eft auffi obfervé fous Louis XIII. Il y a cependant deux occafions, où le ban & ar riere-ban a fervi à pied. Une fois fous François I. comme il paroit par une Ordonnance de ce Prince de l'an 1545, & une autrefois, fous Louis XIII. qui en 1637. ordonna que l'arriere-ban ferviroit à pied. Autrefois on exigeoit des plus riches Abbaïes de

France, des chariots, des charettes, des chevaux de bagage pour l'arriere-ban. Charles VII. depuis l'établiffement des Compagnies d'ordonnance, ne convoqua plus, ou rarement, l'arriere-ban. Il fut fréquent fous Louis XI. Charles VIII. s'en fervit peu. Du tens de Charles VII. & long-tems depuis il y eur une charge en titre d'Office de Capitaine général de l'arriere-ban. Cette charge fut fupprimée par Henri III. en 1576, & rétablie peu de tems après. Elle fut enfin tout-à-fait fupprimée fous Henri IV. du moins il n'en eft point du tout fait mention fousLouisXIII.Ses autres Officiers étoient un Lieutenant général,le Capitaine particulier,le Lieutenant,l'Enfeigne,leGuidon, le Maréchal des Logis, le Fourrier.

Cette milice étoit bonne du tems de Louis XI. fous Louis XII. & François I. elle dégénera. L'arriere-ban déchut encore fousHenri II. On n'en a point convoqué depuis 1674, qu'il fut affemblé fur la Meufe fous le commandement du Marquis de Rochefort. Les Baillis, ou les Sénéchaux de Robe-courte font les Conducteurs, & les Commandans nés des troupes de l'arriere-ban de leur diftrict. S'ils ne font pas en état de s'acquitter de cette fonction, les Gouverneurs de Province choififfent un Gentilhomme du païs en leur place pour cette fonction. Ce droit des Sénéchaux & des Baillis eft de tems immemorial, parce que ces titres n'étoient portés que par des Seigneurs & des Gentils-hommes les plus diftingués, & qu'un Sénéchal, ou un Bailli étoit regardé comme le chef de la Nobleffe d'une Province.

« AnteriorContinuar »