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BAN, eft auffi une publication faite à haute voix au fon des tambours, des trompettes, & des timbales à la tête d'un corps de Troupes, ou dans les quartiers de l'armée, foit pour faire défenfe de fortir du camp, foit pour faire obferver la difcipline Militaire, ou pour recevoir un nouvel Officier, ou pour dégrader & punir un homme de guerre.

BANDES FRANÇOISES, étoient les troupes de l'Infanterie Françoife: on ne s'en fert aujourd'hui que pour dire le Prévôt des Bandes, ou le Juge des Soldats des Gardes Françoifes.

BANDIERES. Une armée rangée en front de bandieres eft une armée rangée en bataille. Cette fituation d'une armée eft oppofée à celle qui est cantonnée, & divifée par troupe en differens endroits.

BANDOULIERE, eft une espèce de Baudrier, qui fert à ceux qui combattent avec des armes à feu, foit pour porter leurs carabines, ou pour porter des charges pour le moufquet. La bandouliere eft la marque d'un Cavalier, & eft commune à tous ceux, qui ont porté autre fois, comme les Gardes du Corps, le nom d'Archer, & qui le portent encore aujourd'hui, comme les Archers du Guet, les Archers de la maifon de ville, jufqu'aux Gardes de bois. Les Gardes des Princes, qui en ont, portent auffi la bandouliere, par la même raifon, que dans leur inftitution ils étoient auffi Archers. Ils ont ce titre dans les Relations des Sacres, des Entrées, des Obfeques des Rois. Les Archers,qui portent en

core aujourd'hui ce nom, ont leur bandouliere chargée, ou des armes du Roi, ou de celles de la Ville, ou de quelque autre marque,ou devife. Mais la bandouliere des Gardesdu Corps eft toute unie, & fans devife. Le fond eft d'argent, parce que la couleur blanche a toujours été la couleur Françoife, foit dans les drapeaux, foit dans les écharpes.

BANNIERE, Enfeigne fous laquelle les vaffaux d'un même Fief fe rangent, quand l'arriere-ban eft convoqué.Les Anciens donnoient le nom général de banniere aux Etendarts.

BANQUETTE, eft une petite élevation. de terre en forme de degrés, qui regne le long des parapets, pour faciliter les moïens de tirer pardeffus, & de faire feu dans le foffe, & dans les chemins couvers. La hauteur de la banquette eft d'un pied & demi, & fa largeur eft à peu près de trois pieds, BAR AQUE, eft une hutte,ou logement que les Soldats font dans un camp pour fe loger. La hutte autrefois étoit pour loger les Fantaffins, & la baraque pour loger les Cavaliers. A préfent on les confond; tous les deux s'appellent baraques, Les Soldats ne fe baraquent que l'hyver, ils fe fervent l'été de leurs tentes. Ces baraques le font fur les quatre coins d'un terrein, long de fept à huit pieds, & large de fix à fept. On plan te quatre groffes fourches,qui portent quatre gros bâtons, mis de travers pour foutenir la couverture, qui eft de paille, ou de branche ainfi que la cloifon.

BARBACANE, fente, ou petite ouvertu

re, qu'on fait dans les murs des châteaux & des fortereffes, pour tirer à couvert fur l'ennemi: autre fois une barbacane étoit à l'entrée d'un pont, ou hors la ville, qui avoit un mur double, & des tours.

BARBE: tirer en barbe, c'est tirer pardeffus la hauteur du parapet, au lieu de pointer par l'ouverture des embrazures. Pour tirer en barbe, on ne donne au parapet que trois pieds & demi de hauteur.

BARICADES, font des arbres taillés à fix faces, traverfés de bâtons longs d'une demi pique, ferrez au bout, qu'on met dans des paffages, ou brêches, pour retarder tant la Cavalerie, que l'Infanterie.

BARRIERES, font de gros pieux plantés à dix pieds, l'un de l'autre, hauts de quatre à cinq pieds avec leurs traverfiers pour arrêter ceux, qui voudroient entrer avec violence, & où l'on fait dire à ceux, qui fe préfentent, d'où ils viennent.

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BARIL A BOURSE, eft un baril couvert de cuir qui fe ferme comme une bourfe, où le Canonier met de la poudre fine.

BARRIQUES à feu, ou froudroyantes font de petits tonneaux, qu'on remplit d'étoupes, & de filaffes trempées dans toutes fortes de matiéres combuftibles. On s'en fert pour bruler les galeries & les logemens des Ennemis, fouvent on y met des grenades, & autres machines infernales.

BASSE, en terme de fortification eft le côté extérieur d'un poligone, ou bien une ligne, qu'on imagine, tirée du flanc d'un baftion, à celui qui lui eft oppofé. BASILIC,

BASILIC, en terme de guerre, est le plus gros des canons, qui porte jufqu'à 160. livres de balles, mais ces gros canons ne font plus de fervice.

BASTION, eft une groffe maffe de terre revêtue de brique, ou de pierre, qui s'avance en dehors d'une place, pour la fortifier. Un bastion fait à la moderne eft compofe de deux faces, ou pans de murailles, qui forment un angle faillant, & de deux flancs qui l'attachent aux courtines, avec une gorge par où on y entre. L'union des deux faces, qui fait l'angle faillant, eft appellée l'angle du baftion: l'union des deux faces aux deux flancs, qui fait les angles des côtés,eft appellée épaule, &l'union de l'au tre extremité des Яancs, avec les courtines, forme, & eft appellée l'angle des flancs.

Il y a des baftions pleins, & des bastions vuides. Ces derniers ne font qu'une fimple enceinte d'un rampart avec des parapets; le bastion plein & folide eft rempli de terre, on y peut combattre & fe retrancher.

On appelle baftions doubles, ceux qui font l'un fur l'autre, comme les baftions bâtis fur des collines.

Un bastion plat eft pofé au milieu d'une courtine, quand elle eft trop longue pour être défendüe par les bastions, qui font à fon extremité, mais quand elle eft reguliere, on les met fur les angles de la place.

Le baftion compoféielt celui, dans lequel! les deux côtés du polygone interieur font inégaux, ce qui fait que les gorges font. auffi inégales.

Le baion irrégulier, ou difformen'al

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point ces demi-gorges, parce qu'un de fes flancs eft trop court.

Le baftion régulier a fes faces, fes flancs & fes gorges avec les proportions réquifes Le bastion coupé a un angle rentrant placé à la pointe, fait en tenaille. On appelle auffi un bastion coupé, celui qui eft retranché de la place par quelque foffé. Des Ingenieurs ont enfeigné la maniere de fortifier par des piéces détachées, en ce cas on les appelle ravelins.

Pendant un fiége on dit attacher un Mineur à un bastion, fapper, miner le bastion, fe loger fur le bastion.

DEMI-BASTION, eft une place de fortification, qui n'a qu'une face, & un plan. Pour fortifier un angle trop aigu d'une place, on en coupe la pointe, & on y met deux demi-baftions qui font une tenaille, ou un angle rentrant. Leur plus grand ufage eft d'être à la tête des ouvrages à corne, & à couronne. Le Maréchal de Vauban a inventé la tour bastionnée, & a mis la fortification fur le pied où elle eft. L'ufage des Tours baftionnées eft de fervir de retranchement aux contre-gardes, & de mettre les poudres en fureté, car elles font conftruites en fouterrains, à l'épreuve de la bombe.

BATAILLE eft le combat de deux armées ennemies. Depuis l'établiffement de la Monarchie Françoife, jufques à préfent, nos hiftoires font mention à peu près de 147. batailles mémorables, que les François ont gagnées. Le combat de Parme fur les Impériaux par l'armée des Alliés en Italie commandée par le Maréchal de Coigny le

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