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27. Juin 1734. & la bataille de Gaftualla fur les Impériaux par l'armée des Alliés en Italie commandée par le Roi de Sardaigne en Chef, & les Maréchaux de Coigny & de Brogle le 19. Septembre 1734. font les deux dernières. Il y a eu auffi un nombre confidérable de batailles navales, gagnées dans le Nord, le Ponent, & le Midi fur l'Ocean & la Méditerranée par les vaiffeaux, & les galeres de France, beaucoup de combats particuliers, comme l'avantage de nos quatre vaiffeaux François fur fix vaiffeaux Anglois le 17. Janvier 1741, & enfin un grand nombre de places fortes affiegées, prifes, & reprifes par les François dans tous les tems de Guerre à la gloire du Roi, de fes Prédeceffeurs, & de la Nation Françoife, qui s'eft encore fignalée au dernier fiége de Philisbourg.

Une armée rangée en bataille, eft celle,où les troupes font rangées en bon ordre des deux côtés, fans être enfermées par des retranchemens. On dit livrer, donner, préfenter bataille.

BATAILLE, fe dit auffi d'une armée prête à combattre. Le champ de bataille elt le terrein, où l'on combat, le parti qui s'eft rendu maître du champ de bataille, & qui a contraint fon Ennemi de fe retirer a rem porté la victoire.

BATAILLON, eft un corps d'Infanterie de fix cens hommes. Les bataillons font compofès d'un nombre de compagnies, & d'hommes, qui varie felon que le Roi le juge à propos, fuivant les conjectures.

Quand dans les places de guerre il y a plufieurs Regimens, & que des compagnies

de ces Regimens l'on forme un bataillon, celles du plus ancien corps prennent la droite, celles du fecond tiennent la gauche, les autres compagnies des Regimens moins anciens prennent fucceffivement leur rang à droit, & à gauche. Pour les Officiers de ces compagnies, chacun fe pofte dans le terrein vis-à-vis de fa compagnie, à la referve du Commandant, qui fans avoir égard au lieu, où fera fa compagnie, aura toujours le pofte d'honneur:

Rompre un bataillon, en terme d'évolution, eft remettre un bataillon par compagnie pour le faire defiler.

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L'art dont on fe fert pour former les ba-taillons enfeigne à ranger un corps d'Infanterie avec ordre & précaution, afin qu'il puiffe combattre avantageufement un plus grand corps d'Infanterie, ou de Cavalerie, & même un corps compofé de l'un &. de l'autre. Quand l'Infanterie est attaquée en rafe campagne, & qu'elle n'a point pour fe couvrir contre les attaques des Efcadrons, des foffés, des hayes, des hauteurs, ou d'autre terrein favorable, le: grand but eft d'empêcher qu'elle ne foit rompie par la Cavalerie.

Autrefois pour qu'un bataillon eut l'a-vantage, de quarré on le faifoit en octogone, afin de faire feu de tous les côtés, & de préfenter les armes par tout. Mais,comme je l'ai déja dit ailleurs, la précipitation des combats & l'embarras de ces mouve-mens font rejetter ces précautions, qui demandent un grand loifir.

On dit ferrer un bataillon, former um Bataillon, ouvrir, percer un bataillon..

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On fait des bataillons à centre plein, ou à centre vuide, & on leur donne la figure que l'on veut, fuivant le terrein qu'on occupe. Les bataillons à centre plein ont toujours été en ufage, & étoient les feuls pratiqués avant le dernier fiécle. Peut-être les negli gea-t'on un peu, dès qu'on eut trouvé la maniére d'en faire à centre vuide. Cette maniére étoit de grande utilité, lorfqu'on' l'a inventée car les armées n'étoient pas fi nombreuses, qu'elles le font à préfent. On cherchoit un ordre qui les étendît, pour occuper plus de terrein, & s'empêcher d'être enveloppé. Comme en ce tems-là on avoit des piques, le vuide n'étoit pas un defaut. Cette arme tenoit la Cavalerie' éloignée, & en refpect. D'ailleurs ce vuide: fervoit à renfermer quelques pièces d'artillerie, qui marchoient ordinairement avec l'Infanterie. Aujourd'hui ces raifons ceffent. On a très-fouvent plus de monde, qu'il n'en faut pour avoir des fronts fuffifans: L'artillerie fait un corps féparé, qui a fa garde particulière, & les piques fupprimées donnant plus de facilité, pour approcher, & percer les bataillons, le vuide qu'on y laiffe, devient fouvent dangereux. Le bataillon quarré plein eft plus difficile à former, que le bataillon quarré vuide:

Les bataillons d'autres figures, que les quarrés, foit pleins, foit vuides, ne font point à méprifer. S'il y en a qui font moins aifés pour la marche, ils font meilleurs pour combattre de pied ferme, en attendant du fecours, parce qu'ayant les angles

plus émouffés, ils donnent moins de prife à l'ennemi, & font un feu moins oblique Le bataillon rond étoit fort ufité par les Anciens, & jufqu'au Prince Maurice de Naffau on n'en avoit guéres connu d'autre figure, que le rond, l'ovale, le quarré & le triangle. Quelques-uns difent que ce dernier avoit été inventé par Philippes de Macédoine,pour l'Escadron de la Cavalerie. Il y a encore le bataillon à lozange, qui se forme du bataillon quarré à centre plein : des bataillons triangles, car il y en a deux fortes, qui l'un & l'autre font plus avantageux, que le bataillon quarré : des bataillons octogones: des bataillons en croix. La croix de Lorraine, qui eft un bataillon de Fufiliers dans la forme de cette croix: le bataillon en échiquier: le bataillon en double croix pleine & renforcée.

BASTIMENS. Les bâtimens néceffaires à une place de guerre font les magasins à poudre, qui doivent être dans un lieu écarté, conftruits fans charpente de peur du feu, & à l'épreuve de la bombe. On ne doit laiffer approcher perfonne des maga zins, & en ôter la connoiffance aux ennemis, car c'eft l'endroit où l'on s'attache le plus à mettre le feu.

BATTERIE, eft le lieu où l'on place les batteries pour tirer. On met les batteries fur une platte forme de planches, ou madriers, appellés tablouins, pour empêcher que la pefanteur des canons ne faffe entrer les roues dans les terres. Ces planches font élevées par derrière, pour diminuer, ou empêcher le récul. Elles font couvertes par

un parapet, où font les embrafures, qui font défendües de deux rédoutes fur les ailes, ou de quelques pièces d'armes, pour couvrir les troupes deftinées à les defendre. Les canons font éloignés l'un de l'autre à peu près de douze pieds.

BATTERIE, fe prend auffi pour les canons, même mis en batterie, c'eft pour cela que l'on dit : la batterie a été bien fervie: la batterie a fait beaucoup d'effet.

Une batterie enterrée,ou ruinante eft celle dont la platte forme eft au-deffous du rezde chauffée, ou du niveau de la campagne, qu'on a creufé exprès. On y fait des ouvertures dans la terre pour fervir d'embrafure.

Une batterie croifée eft celle qui fe fait de deux batteries affez éloignées l'une de l'autre, & qui tire en un même endroit, de maniere que les coups fe rencontrent à angles droits, & que le coup de la feconde acheve d'abattre, ce que le coup della premiere a ébranlé.

Une batterie en écharpe eft celle qui bat par bricole, de côté, & par un coup obli

que.

Une batterie en rouage eft celle dont on fe fert pour démonter les pièces de l'ennemi. Une batterie de revers, ou meurtriere, bat à dos, & voit dans la place, ce qui arrive, quand la batterie eft plus éminente que la place.

Une batterie par camarades font plufieurs pièces, qui tirent enfemble, ou au même endroit.

Une batterie d'enfilade tire en ligne droi

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