Imágenes de páginas
PDF
EPUB

bombes dans une place, quand on veut ou la detruire, ou en faciliter la prife.

BOMBARDE, eft une pièce d'Artillerie dont on fe fervoit avant l'invention du canon, groffe, courte, & d'une ouverlarge.

BOMBARDE. Quand on eut trouvé l'ufage des armes à feu. On leur donna d'abord le nom de Bombardes. Ce mot vient du mot Grec Búbos, qui fignifie le bruit que ces armes font en tirant. Il est parlé dans Froiffart d'une bombarde, dont les Flamans fe fervirent au fiége d'Oudenar de. Elle avoit cinquante pieds de long, & jettoit de très groffes pierres.

Le P. Daniel, dans fon hiftoire de la Milice Françoife, dit qu'il ne peut fe perfuader que cette bombarde fût un canon ou un mortier, car un canon ou un mortier de cinquante pieds, eft, dit-il, une chimere. Il ne doute pas que ce ne fut une Ballifte ou une Catapulte de l'ancienne invention, avec laquelle on lancoit de très grofles pierres. Le bruit qu'elle faifoit en l'ançant ces groffes pierres, & qu'on entendoit de cinq ou de dix lieues eft auffi difficile à croire.

BOMBARDIERS, Louis XIV. en 1684. créa le Regiment des Bombardiers, qu'il compofa de dix Compagnies, tirées des Regimens de Piémont, de Navarre, de Champagne, de la Marine, & des Fufiliers, & y en ajouta deux autres; il y fit encore plufieurs augmentations. M. le Comte du Lude en fut le premier Colonel Lieutenant fans Compagnie. Ce Regiment n'eft plus. Il a été incorporé dans le Regi

ment Roial Artillerie. Le 5. Février 1720. BOMBARDIER, eft aujourd'hui celui qui jette les bombes par le moyen des mortiers. Autrefois c'étoit celui qui fervoit les bombardes.

BOMBE, eft une groffe grenade, ou un gros boulet de fer aigre, qui eft creux & rempli de poudre, laquelle eft fermée par une ampoulette de bois percée tout du long.

Les premiéres bombes, felon quelques-uns, furent jettées en 1588. fur la ville de Wachtendonch en Gueldres, felon d'autres en 1435. à Naples fous Charles VIII. On ne s'en eft fervi en France qu'au fiége de la Motte en 1634.

Il y a de nos hiftoriens qui veulent qu'un fiécle plutôt en 1521. au fiège de Mezieres, on en a connû l'ufage.

Pour tirer la bombe,on la met fur un mortier monté fur un affuft, & le feu fe met à la fufée lente, qui entre dans fa lumière. Son poids, quand elle tombe, & fes éclats font de grands défordres dans une ville.

On appelle bombe foudroyante, celle qui tüe, fracaffe, & brife. Bombe flamboyante, celle qui plaine d'artifice ne fert qu'à éclairer.

Un caiffon de bombes, ou fourneau fuperficiel, eft une caiffe de bois, où on met trois ou quatre bombes, quelquefois fix, felon l'exécution, qu'on veut faire fous un terrain plus ou moins folide. Quelquefois ce caiffon n'eft rempli que de poudre. Quand le terrain des approches fe difpute pied à pied, on enterre le caiffon fous quelque travail, dont l'Ennemi fe veut empa

rer, & fi l'on voit qu'il s'en foit rendu maître, on met le feu à une fauciffe, qui répond au caiffon, & qui le fait jouer.

Il y a des bombes de toutes fortes de grandeurs. Les moyennes font de dix à douze pouces de Diamétre. Il y en a audeffus & au-deffous, d'un moindre & d'un plus grand Diamètre. Le mortier avec lequel on tire les bombes eft porté fur fon affût. Il a une chambre au fond, où l'on met la poudre pour pouffer la bombe, & une lumiére à une extremité de la culaffe pour allumer la poudre de la chambre. Cette chambre eft fermée par un tampon für lequel la bombe porte. On donne au mortier fur fon affût l'élevation, qui convient pour faire tomber la bombe, où on la veut jetter. L'affût eft d'une figure differente de celui du canon. Il est monté fur quatre petites roues, faites chacune d'une feule pièce. L'effet de la bombe eft de fracaffer les toits, & les voutes des édifices par fon poids, & d'y mettre le feu en crevant. Non feulement les Affiégeans, mais auffi les Affiégés s'en fervent pour jetter dans les Tranchées, pour ruiner des batteries, &c. Il eft parlé d'une fameufe bombe d'une construction extraordinaire, qui fut faite en France vers l'an 1688. & deftinée contre Alger. On l'a vûe long-tems_dans le port de Toulon. Elle contenoit fept à huit milliers de poudre, delà on doit juger de fa groffeur. Elle avoitla figure d'un œuf. Cette bombe ne fut point mife en œuvre. Quand une bombe eft remplie de poudre on ferme fa lumière avec une cheville

de bois, qu'on nomme, comme je l'ai déja dit, Ampoulette.On l'enfonce dedans à grands coups de maillets. Cette cheville eft percée tout du long, pour être remplie d'une compofition lente, & lorfqu'elle en eft remplie, on la nomme fufée. Cette Ampou lette eft de bois de Tilleul, ou d'Aulne bien feche.

La fufée fe fait differemment, fuivant le goût des Artificiers. Les uns la font avec une livre de poudre, & deux ou trois onces de charbon, l'un & l'autre bien broyés. D'autres la compofent de quatre livres de poudre, deux de falpêtre, & une de fouffre.

BONNET A PRESTRE eft un déhors, ou une pièce détachée, qui forme à la tête deux angles rentrans & trois faillans, qui ne different de la tenaille double, qu'en ce que fes ailes, ou côtés, au lieu d'être paralleles font conduits en queue d'y ronde, c'est-à-dire qu'ils ont le terrain étroit vers la gorge, & large du côté de la Campagne. BONNETTE, eft un ouvrage com pofé de deux faces, qui forment un an gle faillant en forme de petit ravelin, n'ayant qu'un parapet fans avoir de foffé Ce parapet eft haut de trois pieds, bordé d'une paliffade, qui en a encore une autre, éloignée de dix å douze pas. La bonnette eft conftruite au-de-là de la contrefcarpe,& eft comme un petit corps de Garde avancé.

BORDER LA HAYE, eft une certaine maniere de combattre, à laquelle a recours l'Infanterie contre la Cavalerie, pour arrêter le choc des chevaux. Alors elle forme trois rangs, ou trois files, le premier

rang met un genou en terre, le second se courbe, le troifiéme eft droit, & tous les trois tirent ensemble les uns deffus les autres fans s'offenfer. Le premier rang tire dans les pieds des chevaux, le fecond tire à la botte, ou au poitrail, & le troifiéme fait feu fur les Cavaliers mêmes.

BOSSE, en terme d'Artillerie est une bouteille de verre fort mince, remplie de quatre à cinq livres de poudre, au cou de laquelle, après qu'on l'a bien bouchée, on met quatre ou cinq mêches, qui pendent en bas. On lui attache une corde longue de deux à trois pieds, qui fert pour la jetter. Quand la bouteille vient à fe brifer, elle met le feu à tout ce qu'elle rencontre. On fe fert de cette machine fur les Vaiffeaux pour mettre tout un équipage en défordre. BOULET, eft une groffe balle de fer avec laquelle on charge le canon. Un canon de batterie porte depuis 24. jufqu'a 36. & 48. livres de boulet.

Un BOULET rouge, ou un boulet enflamé, eft un boulet ordinaire de canon, qu'on fait rougir, & enflâmer dans une forge, qui doit être auprès de la batterie. On prend le boulet rouge avec une groffe cuillier de fer, qu'on appelle lanterne, pour mettre dans le canon; un boulet rouge met le feu dans les lieux où il tombe quand il trouve des matiéres combuftibles.

Un BOULET creux eft celui, dont le diamêtre eft proportionné au canon qui le doit chaffer; fa figure eft longue, & creufe; il a une lumiere à une de fes extrêmités, on y met le feu en y paffant une meche foufrée, qui s'allume, lorsque le

« AnteriorContinuar »