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le metier de la guerre, & fe rendre digne dans la fuite des Emplois Militaires.

Un CADET aux Gardes, eft un jeune homme volontaire dans le Regiment des Gardes.

Il y a eu des Compagnies de Cadets, établies par Louis XIV. Les enfans de condition, & ceux qui vivoient noblement y étoient reçûs & inftruits; & quand on les trouvoit capables de commander, on les faifoit Sous-Lieutenans, Enfeignes & Cor

nettes.

CADET, fe dit auffi d'un Officier qui à l'égard d'un autre eft moins ancien que lui dans le fervice

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CALIBRE, eft l'ouverture d'une pièce d'artillerie, & de toute autre arme à feu par où entre & fort la balle, c'est le diamêtre de la bouche du canon, & de toutes fortes d'armes à feu.

La verge du calibre, appellée auffi verge Sphere-ometrique, fert à trouver & à prendre la mefure du diamêtre, ou de l'ouverture du canon, ou mortier proportionnée aux boulets dont on les veut charger.

CALIBRE, fe dit auffi de la groffeur du boulet, & de la balle: on les appelle de calibre, quand ils font de même groffeur que le calibre de la piéce,à laquelle ils font def

tinés.

CAMARADE terme ufité parmi les Soldats pour fignifier ceux qui font fous la même tente, ou de la même Chambrée. BATTERIE par camarades. Voyez ba

terie.

CAMISADE, est une attaque qu'on fait par furprise aux ennemis la nuit, ou

vers la pointe du jour. Ce mot n'est prefque plus ufité.

CAMP, eft un vafte terrein, où une armée plante le piquet pour fe loger quelquefois en fe couvrant d'un retranchement, & fouvent fans autre précaution que celle d'une affiete avantageu fe. On forme un Camp avec des chevaux de frife accrochés ensemble. La tête du Camp eft le terrein qui fait face vers la campagne, & où l'on monte le Biouac.

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CAMP-VOLANT, eft un corps de Cavalerie & d'Infanterie ordinairement commandé par un Lieutenant Général qui tient la campagne, & fait de continuels mouvemens,tant pour fufprendre des Places à l'ennemi, que pour l'empêcher d'en venir à quelque entreprise.

CAMPAGNE, eft le tems de chaque année, où l'on peut faire tenir les Troupes en Corps d'Armée, ou du moins en état de traverfer les progrès de l'ennemi. On dit la Campagne commencera dans tel tems, l'on ouvrira bien-tôt la campagne, la campagne fera longue, on a fait une heureuse campagne.

Mettre en campagne, c'eft faire fortir les Troupes des Garnifons, pour les mettre en Corps d'Armée.

Tenir la campagne, c'est être maître d'un pays, & forcer les ennemis à fe rétirer dans leurs Garnisons.

CAMPAGNE, fe dit auffi des années qu'un Officier ou qu'un Soldat a fervi. Cet Officier a quinze campagnes fur la tête, pour dire il eft dans le fervice depuis 15. ans. Ce Soldat a fait 20. campagnes, c'eft

à-dire,

à-dire, a fervi pendant vingt années. CAMPEMENT, eft le logement d'une Armée dans fes quartiers, quand elle tient la campagne, l'on cherche pour le campement la commodité des fourages, celle des eaux, la facilité de fe retrancher, ou du moins les avantages de l'affiete, & l'on fe difpofe de telle forte, que les Troupes puiffent faire front par dehors.

Dans un campement, l'Infanterie couvre la Cavalerie, parce qu'elle eft plûtôt fous les armes. Quand l'ennemi eft en préfence, on loge le canon de fon côté, fi l'Armée marche, on le loge à la tête du Camp, qui regarde la route, que l'on doit tenir. Voyez arrangement des Armées dans les Camps.

CANARDER, c'eft tirer avec avantatage fur l'ennemi, comme par une guerite, derriere une haye, à travers des paliffades.

CANON, eft une arme à feu de fonte ou de fer, d'une figure cylindrique, creufe par le milieu. On le charge de poudre, de boulets, & à cartouche

CANON, le nom de canon, qui vient apparemment de Canna, fut d'abord donné aux grandes pièces d'artillerie, aufquelles nous le donnons aujourd'hui, & aux armes à feu d'un très-petit calibre, que l'on pouvoit porter, & remuer à la main. Comme les Anciens donnoient à leurs machines de guerre des noms terribles, par exemple à certaines espéces de balliftes, celui de fcorpion, de même on a donné de pareils noms à nos canons, comme ceux de coulevrine, qui vient du nom de couleuvre, de ferpentine, de bafilic, & d'autres fem.

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blables, parce que la figure de ces animaux étoit répréfentée, fur ces fortes de pieces. Les Espagnols par dévotion leur ont donné quelquefois des noms de Saints, témoins les douze Apôtres, que l'Empereur Charles-Quint fit faire à Malaga pour fon expedition de Tunis. Le plus gros canon, dont il foit fait mention dans nos Hiftoires eft celui, qui fut fondu à Tours fous Louis XI. & tranfporté à Paris. Il étoit de cinq cents livres de balle, & portoit depuis la Baftille, jufqu'à Charenton. On croit que c'étoit plutôt un mortier qu'un canon. Il eft fait mention d'uné ferpentine de Malaga, dont le bruit faifoit avorter les femmes, qui étoit de quatre vingt livres de balles: D'une autre de foixante & dix livres, de la Pimentelle de Milan, de la Diableffe de Bolduc, & quel ques autres dont la portée étoit prodigieufe.

Sous Charles VII. il y avoit un canon d'une fi grande pefanteur qu'il falloit cinquante chevaux pour le traîner fur fon affuft. Mais le canon que le Prince Eugene prit fur les Turcs dans Belgrade, ou dans leur Camp, qui tire cent dix livres de boulets, & cinquante-deux livres de poudres paffe tout ceux qu'on ait vû de notre

tems.

Les Turcs fe font fervis autrefois de gros canons, & boulets de pierre, & s'en fervent encore dans leurs Fortereffes Maritimes. Sous Charles VIII. Louis XII. & François I. les canons étoient communément de cinquante livres de balles. C'eft de France que l'ufage de la groffe artille

rie a paffé en Italie fous Louis XII. Les canons furent d'abord de fer, mais étant trop caffant, on en fit d'un alliage de métaux, auquel on a donné le nom de fonte. Sous les Regnes de Charles VIII. Louis XII. François I. & Henri. II. Les équipages d'artillerie ont été forts, & bien fournis; mais les guerres civiles des Huguenots ayant embrafé le Royaume fous François II. Charles IX. & Henri. III. ces Princes n'eurent pas les moyens néceffaires pour cela, excepté le fiége de la Rochelle, qui fe fit fous Charles IX. & celui de la Fere, fous Henri III. où l'artillerie fut un peu plus confidérable, mais affez mal fervie dans les Armées. Sous Henri IV. elle fut mife fur un bon pied par le Duc de Sully Grand-Maître de l'artillerie; mais ce n'étoit rien en comparaifon de l'état où elle a été fous Louis XIV. & de celui ou nous la voyons aujourd'hui tant fur mer, que fur terre.

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Sous l'Empereur Charles V. l'artillerie commença à fe beaucoup perfectionner mais depuis on a beaucoup plus rafiné en France fur cette matiere. C'eft fous l'Augufte Prédeceffeur de Louis XV. que cet Art, auffi-bien, que plufieurs autres, a été porté à fa derniere perfection. Un Fondeur de Lyon nommé Emmeri inventa une piéce qu'on appelle Jumelle, parce qu'elle étoit compofée de deux canons, féparés l'un de l'autre par en haut, & réunis dans le milieu, vers la ceinture, ou ornement de volée. Ces deux canons, fondus enfemble avec une feule lumiere, étoient de quatre livres de balles, & de la longueur de

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