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des Aides-de-Camp, qui cependant n'ont pas toujours porté ce nom.Le nom d'Aidede-Camp, fe donnoit autrefois à ceux qui aidoient au Maréchal-de-Camp à faire la répartition des divers quartiers dans un campement. Quand Louis XIV. étoit à l'Armée,il choififfoit de jeunes gens de qualité pour porter fes ordres, & on leur donnoit le titre d'Aide-de-Camp du Roi.

AIDE-MAJOR, eft un Officier qui foulage le Major dans fa fonction, & qui dans fon abfence eft chargé du détail. Chaque Regiment d'Infanterie a autant d'AidesMajors, qu'il eft compofé de Bataillons Chaque Regiment de Cavalerie n'a qu'un Aide-Major. Les quatre Compagnies des Gardes-du-Corps ont un Major, & deux Aides-Majors; le pofte de l'Aide-Major, quand le Bataillon eft fous les armes, doit être fur l'aile gauche, au-deffous du pofte du Lieutenant Colonel, & à la gauche de tous les Capitaines. Chaque Place de guerre n'a qu'un Major,qui, felon que la Place eft plus, ou moins grande, a plus, ou moins d'Aides-Majors, dont les fonctions font les mêmes que celles du Major.

AIGLE,pris autrefois pour l'Enfeigne des Légions Romaines, quelquefois pour les Armées Romaines, fignifie aujourd'hui les Enfeignes de l'Empereur d'Allemagne. Il y a cette difference, que les Aigles des Légions Romaines, étoient des Aigles d'argent, ou d'or mis au haut d'une pique; qu'elles avoient les aîles étenduës, qu'elles tenoient un foudre dans leurs ferres, qu'au deffous de l'Aigle on attachoit à la pique des boucliers, qu'on y mettoit quel

quefois des Couronnes; mais les Aigles de l'Empereur font des Aigles peintes fur les drapeaux, & fur les étendarts. L'Aigle aujourd'hui fignifie auffi l'Empire d'Allemagne.

ALLARME, est un fignal qu'on donne par des cris, ou par des inftrumens de guerre,pour faire prendre les armes à l'arrivée imprévue d'un ennemi.

AILE,en terme de fortification,fc dit du flanc d'un Baftion, & le plus communé→ ment des longs côtés, qui terminent à droit & à gauche un Ouvrage à corne, ou couronné. Ces longs côtés font flanqués en quelque endroit de la Place par quelque dehors, ou travail exterieur ; & ces Ouvrages font les Remparts, & les Parapets, qui les bornent fur la droite & fur la gauche depuis leur gorge jufqu'à leur tête.

On flanque ces ailes,ou côtés,de différentes façons foit du corps de la Place, s'ils n'en font éloignés que de la portée du mouf quet, foit de quelques rédans, ou de quel ques flancs pratiqués fur leurs côtés, ou bien de quelques traverfes faites dans leur foffé. Ces ouvrages rendent l'attaque. de ces côtés beaucoup plus dangereufe que celle de la tête, de forte qu'il y faut aller par tranchée, & fe fervir, pour les infulter, des troupesles plus vigoureuses. AILE, en terme de guerre, font les deux extrémités d'une armée rangée en bataille, On range la Cavalerie fur les ailes, c'està-dire, fur les flancs, ou fur les extrémités de chaque ligne. On appelle, & on appelloit autrefois, & même du tems des Romains, les deux extrémités d'une armée, les

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deux ailes, parce qu'elles font, par rapport au corps de l'Armée,la figure que font à l'égard d'un oifeau fes deux ailes, quand elles font étendues.

AILE en ce fens vient du mot Latin Ala. Il fe dit encore des deux côtés, ou des files qui terminent un Bataillon,ou un Efcadron a droit & à gauche. On appelle auffi les ailes d'un Bataillon, fes manches, ou fon Alanc.

ALTE, c'eft un arrêt, ou paufe que font les gens de guerre en marchant. Voyek

Halte.

ANGLE, en général eft le concours de deux lignes, qui fe rencontrent de telle forte fur un même plan, que fi elles étoient prolongées, elles fe couperoient. Cet angle eft appellé angle-plan, qui veut dire celui qui eft formé fur une furface platte, tel que celui qui feroit formé par deux lignes fur du papier, ou fur le terrain, par deux cordeaux. Il eft par là diftingué de l'angle Spherique, décrit fur des furfaces convexes, ou concaves, & de l'angle-folide, qui font les arrêtes & encoignures, formées par le concours de plufieurs fuperficies. Quant aux angles en fait de fortification il y a l'angle du poligone, qui fe fait à la pointe du baftion par la rencontre des deux bafes, ou des deux côtés du poligone.

L'ANGLE du flanc ou de la courtine doit avoir à fes côtés le flanc, & la courtine fur laquelle ordinairement il tombe à plomb.

L'ANGLE du centre fe forme dans le centre du poligone, par deux demis diamêtres, appellés rayons, qui fortant du

centre vont fe terminer aux extrémités les plus proches du poligone.

L'ANGLE Hanqué, n'eft autre que la pointe du baftion, ou le contours des deux faces du baftion.

L'ANGLE flanquant interieur, fait la ligne rafante fur la courtine.

L'ANGLE flanquant exterieur, ou l'angle de tenaille feroit fait des deux faces du baftion, fi elles étoient prolongées.

L'ANGLE diminué, fait la face du baftion avec le côté extérieur du poligone.

L'ANGLE de l'épaule eft formé par le flanc & la face du bastion.

L'ANGLE rentrant, ou l'angle mort, autrement dit l'angle de tenailles, fe connoît par fa pointe, qui rentre dans le corps de la Place, comme ceux des petits forts qui ont la figure d'une étoile. Il y a encore en terme de fortification, Pangle faillant, appellé l'angle vif par quelques-uns. Il y a la pointe en dehors de la Place, où il préfente la pointe vers la campagne.

Mais les angles d'un Bataillon font les Soldats, qui terminent les rangs, & les files ou qui font fur les ailes d'un corps rangé en bataille.

On dit émouffer les angles d'un Bataillon, quand on ôte les hommes, qui font aux quatre encoignures, en forte que d'un Bataillon quarré, on en fait un octogone, qui prefente de tous côtés fes armes fans laiffer aucun intervalle de vuide.

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Autrefois on confideroit l'angle d'un Bataillon comme la partie la plus foible,

quand il s'agiffoit d'arrêter les efforts de la Cavalerie. L'angle étant moins garni, les Soldats de ces encoignures préfenroient les armes fur les côtés, fans pouvoir en même tems les préfenter fur l'angle, & ce même angle demeuroit dégarni, ouvert & mal défendu, à moins qu'on ne l'émouffât,& que d'un Bataillon quarré on n'en fît un octogone. Cela fe faifoit en 'vuidant, & en quarrant le centre du Bataillon, pour former quatre branches d'une croix alors l'intervalle exterieur étoir rempli de ces branches par des pelotons détachés du corps du Bataillon, & compofés d'un nombre quarré. Si on ne vouloit pas émouffer les angles, ni réduire les Bataillons en croix, on mettoit des manches fur les encoignures. Les anciens Maréchaux de bataille autorifoient l'ufage des Bataillons octogones. Mais cette maniére de former un Bataillon eft aujourd'hui négligée, Dans les preffantes conjonctures d'un combat précipité, on n'a pas le loifir de le former, & il faut un terrain commode, dont on n'eft pas toûjours le maître.

ANSPESSADE,eft un bas Officier d'Infanterie au-deffous du Caporal,mis au nombre des hautes payes.Ce mot vient de l'Italien, Lance-fpefata, comme qui diroit Lance rompie. C'étoit le nom qu'on donnoit à un Gendarme, ou à un Chevau-Leger qui dans un combat,ayant honorablement ronpu fa lance, & étant démonté, fe mettoit dans l'Infanterie avec la paye de ChevauLeger, en attendant mieux. L'Infanterie fe trouvoit fort honorée d'avoir de ces LancesPeffades. Ils ont commencé aux guerres de

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