Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Piémont. Aujourd'hui on ne prend plus les Anfpeffades dans la Cavalerie. On choifit pour Anfpeffades, un Soldat brave, & entendu. Les Anfpeffades enfeignent l'exercice des armes aux nouveaux Soldats. En l'abfence des autres Officiers du Corpsde-Garde,ils vont pofer les Factionnaires la Halle-barde à la main, ce qui les exempte de faction. L'Anfpeffade reçoit l'ordre de fon Caporal. Quand la Compagnie marche, il porte le fufil dans le fecond rang. Dans les Regiftres des Commiffaires des revues, les Anfpeffades font nommés Appointés, parce qu'ils ont plus de paye que les fimples Soldats.

ANTESTATURE, terme de fortification. C'eft une traverfe, ou petit retranchement fait avec des paliffades, ou des facs à terre, dont on fe couvre à la hâte , pour difputer, ou conferver le refte du terrain, dont l'ennemi a gagné quelque partie.

APPOINTE'. Ce nom fe donne à des Soldats, qui ont une plus haute paye, que les Soldats ordinaires, & qui l'ont meritée par leur ancienneté, & par leur bravoure. Il y a eu auffi, & il y a encore, mais en petit nombre, des Officiers appointés, qui reçoivent du Roi quelque gratification. Ces chofes changent; le mot d'Appointé vient de ce qu'autrefois on difoit appointer un Soldat, pour dire le mettre au rang de ceux qui devoient faire la pointe, ou quelqu'action perilleufe.

APAREILLEUR, eft un des Officiers de genie employés pour le deffein, la conftruction, la défenfe, & l'attaque de tous des ouvrages de fortification. Il doit être

[ocr errors]

Architecte. Son emploi eft de faire tailler les pierres & les bois fuivant leur coupe, & de fçavoir conduire les ouvrages difficiles, comme font les écluses, voutes, citernes, batar-d'eaux: un Appareilleur a vingt écus par mois d'appointement.

APPROCHES en plurier fe dit de tous les travaux, qui fe font pour s'avancer vers une Place, qu'on attaque, & de l'attaque même, comme tranchées, mines fapes, logemens, redoutes, places d'armes, galeries. On appelle les tranchées des lignes d'aproches, les affiégés font quelquefois des contre-approches, pour interrompre les approches des affiégeans.

ARAIGNE'E, ou galerie, rameau, branche, canal, retour, conduit d'une mine est un chemin fous terre, qui fort d'un Puits, qui par une ouverture, ou largeur de trois à quatre pieds s'avance fous le terrain des ouvrages, où l'on veut conduire des mines & des contremines.

ARBALESTE, eft une arme compofée d'un arc d'acier monté fur un fus de bois ; on la bande avec effort, par le fecours d'un fer propre à cet ufage. Elle fert à tirer des bales, & de gros traits appellés Matras, alors on l'appelle l'arbalète à jalet. Les ar balêtes des anciens étoient de groffes ma chines, qui fervoient à jetter des traits.

[ocr errors]

ARBALESTRIERS:La Charge deGrandMaître des Arbalêtriers étoit la Charge la plus relevée de l'armée,après celle de Maréchal de France. Le premier qui en ait été revêtu eft Thibaut de Montleart fous le regne de faint Louis. Il n'y en avoit point avant Philipe Augufte; ce fut ce Prince

qui mit en ufage les Arbalêtes, & les Arbalêtriers. L'ancienne Artillerie étoit toute fous la conduite de ce Grand-Maître ; à laquelle Charge a fuccedé la dignité de Grand-Maître de l'Artillerie d'aujourd'hui. Le Grand-Maître des Arbalêtriers pouvoit auffi être appellé Grand-Maître de l'Artillerie, dès le tems des anciens regnes, qui précéderent l'invention du canon, & des autres armes à feu, parce que toutes ies machines de guerre,dont on ufoit dans les fiéges, foit pour la deffenfive, foit pour l'offenfive, les Ingenieurs, & tous ceux qu'on employoit à gouverner ces machines étoient de fa dépendance; comme ceux qui fervent aujourd'hui le canon, les mortiers, les mineurs, ceux qui les commandent, les Arfenaux &c. font du diftrict du GrandMaître de l'Artillerie:De plus, c'est que les machines de guerre, & tout ce qui y avoit rapport, portoient dès lors le nom d'Artillerie. Mais fous Charles VI. on trouve Jean de Soify Ecuyer avec le Titre de MaitreGénéral & Vifiteur des Artilleries de France; & il y avoit en ce tems là un Grand-Maître des Arbalêtriers, qui étoit Renaud de Trie, ce qui marque que ces deux Charges étoient différentes. Peut-être que ce Maitre-Général de l'Artillerie étoit un fubalterne du Grand-Maître des Arbalêtriers. Ces deux Charges furent féparées fous Louis XI. Ce Prince ne remplit point la Charge de Grand-Maître des Albalêrriers après la mort du Seigneur d'Auxi, qui l'étoit. Elle demeura vacante jufqu'au regne de François I. qui teffufcita le titre de Grand-Maître des Arbalêtriers en faveur d'Aimard de

Prie en 1523. après lequel il n'y en eût plus.

ARC, eft une arme faite d'un morceau de bois, de corne, ou d'autre matiére, qui fait reffort, lequel étant courbé avec violence, par le moyen d'une corde attachée à fes bouts, fait partir une fléche avec grand effort, en se remettant dans fon état naturel. Les cornes d'un arc font les extrémités, où la corde eft attachée. Louis XI. en introduifant les armes Suiffes, abolit en France l'ufage de l'Arc, qui eft la premiere & la plus générale de toutes les armes puifque les Peuples les plus barbares, & ceux qui avoient le moins de communica→ tion avec les autres hommes s'en fervoient.

[ocr errors]

,

Arcenac, ou Arcenal, eft une espéce de Citadelle, où l'on conferve toutes les machines de guerre, autres que les poudres. Quand les Arcenaux font grands & commodes, pour fournir les eaux néceffaires, & pour nettoyer le falpêtre, on y fait les poudres; mais leur principal ufage eft d'y fondre l'Artillerie, d'y forger toute la ferrure, auffi-bien que d'y faire les affufts. L'Arcenal eft auffi pour l'ordinaire la demeure des principaux Officiers d'Artillerie: l'Arcenal de Paris a été bâti par Henri II. Voyez Magazin d'Artillerie.

ARCHER, qui porte un arc, & qui en tire. Les Archers font une Milice, dont on ne fe fert plus que dans l'Orient, chez les Peuples barbares, & parmi les Turcs, qui ont encore quelques Compagnies d'Ar. chers dans leurs Troupes. Les Francs-Arshers, appellés Francs-Archers, parce qu'ils

étoient exempts d'impôts, furent formés par Charles VII. en 1448, & caffés en 1481. par Louis XI. qui fit venir en leur place un grand nombre de Suiffes. Le nom d'Archer prefentement ne fe donne qu'à ceux qui accompagnent les Prévôts pour les captures, & à des efpéces de Soldats chargés d'arrêter les pauvres, qui mandient dans Paris, & de les mener aux Hôpitaux. Ce nom aujourd'hui fi fort avili étoit autrefois un Titre honorable. Ceux qui le portoient dans les Compagnies d'Ordonnance, furent pendant longtems Gentils-hommes pour la plûpart, & ceux, à qui on le donnoit dans les Compagnies de la Maifon du Roi,s'en tenoient honorės. Ce fut d'abord la qualité qu'on donna à ceux que nous appellons aujourd'hui Gardes du Roi, ou Gardes-du-Corps. On la leur donne dans nos Hiftoires & dans tous les Actes publics, où il eft fait mention d'eux; mais tous n'avoient pas le titre d'Archers du-Corps, feulement celui d'Archers de la Garde. Ce Titre d'Archers du Corps étoit affecté aux Gardes de la Manche.

ARIGOT, on dit maintenant par corruption l'Arigot,eft une espéce de fifre mis au nombre des inftrumens, fervant à la marche guerriére.

ARME E, eft un corps de plufieurs gens de guerre à pied & à cheval, divife en plufieurs Regimens affemblés fous un même Général, qui a plufieurs Officiers fous lui. Voilà pour l'armée de terre. Une armée navale eft une certaine quantité de vaiffeaux de guerre,équipés & montés d'un

« AnteriorContinuar »