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propriis funt creata rationibus. Has autem rationes ubi arbitrandum eft effe, nifi in ipfa mente Creatoris? Non enim extra fe quidquam pofitum intuebatur, ut fecundum id conftitueret quod conftituebat: Nam hoc opinari facrilegum eft. Quod fi hæ rerum omnium creandarum creatarumve rationes in divina mente continentur, neque in divina mente quidquam nifi æternum atque incommutabile poteft effe; atque has rationes principales appellat Plato: Non folum funt idea, fed ipfa veræ funt quia æternæ funt, & ejufmodi atque incommutabiles manent; quarum participatione fit, ut fit quidquid eft, quoquo moda eft.

Il eft clair que S. Augustin a crû 1°. que la queftion des idées étoit de la derniere confequence. Maximè confideranda atque nofcenda. Il n'y a point en effet

de fentiment de Philofophie qu'il ait eu plus à cœur, & dont il ait tiré plus de confequen." ces avantageufes à la Religion, que de celui qu'il a eu fur leur nature. Aufsi n'y a-t-il point de principe plus fecond; on le verra bien dans la fuite de cet Ouvrage. Les Idées, dit-il, ont tant de force, que fans elles on ne peut être fage: In eis tanta vis conftituitur, ut nifi his intellectis fapiens effe nemo polit.

2o. Selon ce faint Docteur, les idées font éternelles & immuables: Æternæ & femper eodem modo fefe habentes.

3o. Elles font les exemplaires, ou les archetypes des creatures: Sunt idea principales formæ quædam, vel rationes rerum ftabiles atque incommutabiles, &c. Idea & rationes dans faint Auguftin, font fynonimes. Cela eft

clair

non feulement ne la croit pas com-, me M. Regis, mais qui même la refute. Liv. 2. de la Nat. & de la Gr. nombr. 53. & Medit. 9. nomb. 3. 4. 5.& 6. ( il devoit plûtôt citer les nom. 10. II. & 12.) Mais il eft bon d'obferver qu'il ne la refute, que parce qu'il fuppofe que ceux qui la font éternelle, la font auli incréée & indépendante de Dieu & immobile. D'ailleurs il ne nie que l'éternité du monde tel qu'il eft, c'est à dire, de cette portion de la matiére univerfelle qui compofe les corps enfermez dans nòtre tourbillon, la terre, la lune, le foleil, l'air, les étoiles,& les planetes, que tout le monde convient avoir reçu leurs formes au jour de la création. Mais il ne nie pas que la matière en général, ou l'étenduë fubfiftante n'ait été créée de toute éternité, & ne foit une émanation libre & volontaire de Dieu. & comme le premier fruit de fon ac

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tion interne. C'eft uniquement ce que vouloit dire Platon, &c.

Tout ce difcours eft faux. Il fuffit de lire la Meditation 9. & l'endroit même du Traité de la Nature & de la Grace citez par l'Auteur pour s'en convaincre. Dans le nombre 53, de la feconde partie du Traité, je me fais cette objection: Ou le monde eft digne de Dieu, ou il en eft indigne. S'il eft digne de Dieu, il doit être éternel; & s'il en eft indigne, il ne devoit point être tiré du néant. Donc, &c. Et j'y répons ainfi : Il eft mieux que le monde foit que de n'être pas: Mais il feroit mieux qu'il ne fuft point du tout que d'ètre éternel. Il faut que la créature porte le caractére essentiel de la dépendance, &c. L'Auteur ne devoit donc pas s'opiniâtrer à foûtenir, que je ne nie pas que la matière n'ait été créée de toute éternité, puifque dans

.

l'endroit même qu'il cite, non
feulement je le nie, mais
mais que
j'en rends cette raifon, que la
créature doit porter le caractére
effentiel de la dépendance.

Chiên

Dans la 9. Meditation, nombre Medit. 10. & 12. je réfute plus au long tiennes. ceux qui concluent que la matiére eft éternelle, immenfe, néceffaire, de ce que l'idée de l'étendue a ces qualitez. Je fais voir qu'en un fens il eft faux de dire, qu'on doit juger des chofes par leurs idées. L'étendue in telligible, ou l'idée de l'étenduë eft éternelle, infinie, néceffaire. Mais ce n'eft point une créature. Elle a toûjours été en Dieu, comme je viens de le prouver par S. Augustin & par Ŝ. Tho S. mas. Ce n'eft que la fubftance de Dieu entant que représentative de la matiére & participable par les corps. Car Dieu contient éminemment tous les êtrès. C'est

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