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*M. Fay

dépende de ce que j'ai déja écrit. J'aime mieux me taire que de dire inceffamment aux gens, qu'ils n'entendent pas ce qu'ils critiquent, & de repeter pour eux ce que j'ai déja expliqué. Mais je prie les Lecteurs de ne point regarder comme mes véritables fentimens ceux que l'on m'attribuë, quoique l'on cite les endroits de mes livres dont on prétend qu'ils font extraits, & que l'on obferve même le changement de caractére, pour faire croire qu'on ne change rien dans mes expreffions. Et afin qu'on me rende plus volontiers. cette juftice, voici quelques preuves qui juftifient la demande que je fais ici, & que j'ai fouvent faite ailleurs pour de femblables raifons.

dit. On le Un Auteur * que je ne croi pas

nomme

aujourdevoir nommer, parce qu'il ne s'eft pas nommé lui-même dans

d'hui:

Parce

que cet

s'est fait affez con

fon ouvrage,afait depuis peu des qu'outre Eclairciffemens fur la doctrine & auteur fur l'hiftoire Ecclefiaftique, où il a tâché de juftifier les anciens nostre hérétiques à mes dépens. Il ne parle point du P. Malebranche re de cet dans le premier chapitre de fon on jugera Livre; mais voici ce qu'il en dit dans le second.

depuis l'édition préceden

te

di

ouvrage,

peut-être aprés la Lecture des pages

vent, qne

laiffer

nouveaux

d'ailleurs

condam.

Selon Tertullien une des erreurs qui fuiprincipales des Marcionites & A-j'ai du Valentiniens, c'étoit fans ré pelletiens & Valentiniens, de croire que Fefus-Chrift étoit beau ponse fes avant fa paffion. Le Pere Male- Libelles branche, qui les fuit quelquefois, fi génécomme nous verrons plus bas, s'eft ralement entierement déclaré pour eux fur ce mere point. Mais comme il encherit toûjours beaucoup fur ceux dont il dérobe quelque chofe, il prouve que Jefus - Chrift étoit beau fur terre par des preuves de Metaphyfique, par des raifons qu'il a puisées dans le Livre de la Sageffe univerfelle, & dans l'idée de l'ètre par

&

fait Tr. de la Nat. & de la Gr. 1. 1. nomb. 28. & 29. fur quoi on ne peut s'empêcher de rire un peu de ce bon Pere, qui a recours aux idées Platoniciennes, & à la devotion fur un pur fait, qui n'interesse en aucune manière la Religion, laquelle ne connoît point JESUSCHRIST felon la chair (mais felon l'efprit) comme dit faint Paul 2. Cor. 5. 16. Car s'agissant de fçavoir comment étoit fait le corps de Jefus - Chrift fur terre, & de quelle figure, de quelle taille, de quelle couleur étoit cette portion de matière, ou ce corps auquel le Verbe s'eft uni dans fon Incarnation, ce qui eft une question de pur fait le bon fens devoit lui faire chercher dans les medailles de Fefus-Chrift, ou dans les Auteurs qui ont connu & pratiqué des millions de gens qui avoient vû des tableaux de lui tirez d'aprés nature, la décifion de cette question,

& non pas dans les raisonnemens d'une metaphyfique creuse & alambiquée.

REPONSE. Ne croiroit-on pas après la lecture de ce paffage, que dans l'endroit que cite l'Auteur, ou du moins quelque part ailleurs, j'ai traité la queftion de la taille, de la figure, de la couleur de Jefus - Chrift: Que j'ai décidé qu'il étoit beau de vifage: Que j'ai tiré mes preuves d'une metaphyfique creufe & alambiquée; & que les raifons que j'ai prétendu puifer dans la Sageffe Eternelle, font fi impertinentes, que l'on ne peut s'empêcher d'en rire? Cependant le fait eft, que je n'ai jamais parlé de cette question, ni dans le Traité de la Nature & de la Grace, ni dans aucun de mes Livres. Dans l'endroit qu'il cire, je prétens que c'eft à caufe de JESUS-CHRIST que le monde fubfifte, & qu'il

n'y a rien de beau, rien qui foit agréable aux yeux de Dieu, que ce qui a quelque rapport à fon Fils bien-aimé. Il ne s'agiffoit point du tout de la taille, de la figure, de la couleur du corps du Sauveur, comme le prétend l'Auteur. C'eft à quoi je ne penfois feulement pas, bien loin

d'avoir eu recours aux idées Platoniciennes pour décider cette question.

Dans le chapitre suivant, le même Auteur m'attribuë de croire que la matiére est éternelle. Il avoit déja avancé cette calomnie dans fa critique des Memoires de M. de Tillemont il y a environ deux ans. Apparemment quelqu'un l'a détrompé : Mais il ne paroît pas fort difpofé à me rendre justice; car voici comment il parle.

On fera peut-être furpris que fur le fait de l'éternité de la matière j'aie cité le P. Malebranche, qui

non

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