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En quoi

fi on ne s'y

On comprend bien que pour préve- & commet nir ce malheur, il n'eut pas falu laiffer elle nuiroit prendre aux Critiques un vol fi libre, beaucoup, mais les ramener aux termes de la pre- oppofoite miere inftitution de leur art, qui fe bornoit à de purs rafinemens de Grammaire & à des reftitutions de paffages. Mais ce remede vient trop tard, depuis que la playe gangrenée a mis tout en peril, & que l'envie de critifortifiée par f'habitude, ne fouffre plus qu'on la refferre dans de justes bornes.

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La Critique, dit M. Simon, (3) ne regarde pas feulement les differentes fignifications des mots, ou les équivoques, ou les diverfes leçons; elle examine auffi les faits hiftoriques, même ceux qui appartiennent à la Theologie, lorfqu'il ne s'agit point de la foy. Remarquez qu'il parle ici de corrections de la Bible, (ce qui ouvre la voye à de grands abus ;) & que, comme le pas eft gliffant des faits theolologiques au dogme, la Critique entreprenante, comme elle eft, n'a eû garde de s'arrêter en fi beau chemin. La fuite le démontrera par une foule d'exem

(3) Réponse à la Lettre de M. Spanheim imprimée à la fin de l'Hiftoire critique du V. T. Edit. de Hollande.

ples, & verifiera trop à la lettre ce qu'a avancé le célébre Abbé de la Trape (4) que de donner un frein à un Critique, c'eft ce qui n'eft gueres poffible.

II.

Un des premiers fujets de fe défier de la Critique, eft la vanité de la confiance exceffive qu'on y a eu, la réalité des dangers aufquels elle a éxposé la foy. Cependant à entendre certains Criti ques (1) vanter la folidité & l'utilité de leurs recherches,on croiroit qu'ayant tout examiné & tout vû, ils n'ont rien laiffé ignorer à ceux qu'ils fe char geoient d'inftruire, & qu'ils ont retrou vé le rare fecret de Roger Bacon ( 2 ) qui fe faifoit fort de communiquer en fix mois d'inftruction tout ce fonds de

fçavoir qu'il avoit amaffé durant plus de quarante ans d'une étude opiniâtre. Mais avoüons, ou que Pancirole auroit pû groffir de ces inventions-là fon Recueil des chofes perdues, ou que ces

(4) Feu M. de Rancé dans fa Réponse au Traité des Etudes Monaftiques, pag. 276. (1) Vide Artis Critica prafat. S. 3. (2) Voyez la Lettre de ce Francifcain An glois du 13.fiècle au Pape Clement IV.

fortes de découvertes vont du pair avec le fecret de la pierre Philofophale, & font de ces belles chimères, après quoi les hommes, au défaut des biens réels, fe plaifent à courir; qu'aprés tout il eft né tant de dangers & d'abus, partie de l'exceffive confiance qu'on a mis dans la Critique, partie du mépris ou de l'oubli de fes regles, qu'il n'eft plus permis de les diffimuler.

fiance, & eft oppofé de la Relie

combien il

à l'intereft

gion.

C'est pour difpofer le public à en A quels comprendre l'importance qu'on va ex- écueils con pofer le danger de perdre la foy, où fe duit cetexfont jettez plufieurs Critiques qu'on a vû s'ériger en arbitres de leur créance, & refufer de fuivre d'autres guides que leur prétendu bon fens, au mépris de la révélation. Car c'eft le malheureux droit qu'a ufurpé la Critique (3) d'exa miner, de décider de tout... L'Ecritu re ne lui paroît pas correcte; il faut à tout મે moment confulter le texte Grec, Hebrai que, le Syriaque ; les Peres & les Docteurs de l'Eglife, n'en ont pas compris le fens, leurs raifonnemens ne concluent pas... Les gens de ce temps-ci font plus éclaire. De là fe forment infenfiblement de nouveaux fyftêmes fur les ruïnes de l'antiquité.

(3) M. de la Trape, Réponse au Traité des Etudes Monaft. pag. 275.

Et à quoi aboutit le progrès de ces in novations, fi ce n'eft à mettre peu à pen à la place de Dieu, l'idole de fon

cœur ?

En effet, comme le fond de la Religion ne confifte qu'à croire & qu'à pratiquer avec une humble docilité tout ce qu'il a plû à Dieu de nous révéler pour la foy, & de nous prefcrire pour les mœurs fous la direction de fon Eglife; il eft évident qu'il n'eft plus queftion de difcuter, & de raisonner,où Dieu ne veut qu'être écoûté & obéi; qu'ainfi autant que nôtre foûmiffion à la Loy de l'Evangile eft raisonnable (4) felon S. Paul, autant elle est indépendante des recherches de la Critique; que même plus cet art eft fujet à former des doutes aufquels l'efprit s'arrête, moins il compatit avec la foy, qui les rejette, pour s'attacher à la colonne de la vérité.

Ce principe fuppofé, il eft certain que plufieurs Critiques auroient épargné de fâcheux éclats à l'Eglife, & de grands fcandales aux Fidéles, fi,contens d'ignorer ce qu'il a plû à Dieu de nous cacher fous des voiles impénétrables, ils s'en fuffent tenus litteralement à l'a (4) Rom. 12. 1.

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Mais

vis du Sage, de ne pas aller au-delà des
bornes (5) que nos peres ont posées ; & fi
captivant leurs efprits (6) fous le jong
de F. C. ils en euffent crû l'Eglife avec
cette foûmiffion, & dans cet état d'en-
fance, fans quoi, dit le Sauveur, (7)
on n'entre point au Royaume des Cieux.
malheur ils fe font entêtez
par
de maximes fort oppofées à cette hum-
ble fageffe, en fe faifant de leurs doutes
les plus mal fondez, un faux mérite; &
en aimant mieux fe diftinguer par la
hardieffe de leurs paradoxes, qu'être
confondus dans la foule de ceux qui
pensent & croyent avec le vulgaire :
comme s'il n'étoit pas poffible de tenir
un jufte milieu entre la crédulité des
ames foibles, & la mécréance des ef-
prits forts.

Preaves de fait qui démontrent le peu qu'on a du

Vous verrez en effet ces hardis Critiques entrer dans la difcuffion des monumens du Chriftianifme, à-peu-près comme dans celle de la profane antiquité déterminez à ne s'y regler faire fur

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de fond

l'ufage de

(5) Prov. 22.28. Ne tranfgrediaris terminos la Critique antiquos, quos pofuerunt patres tui.

( 6 ) 2. Corinth, 10. 5. În captivitatem redi-
gentes omnem intellectum in obfequium Chrifti.
(7) Matth. 18. 3. Nifi converfi fueritis,
efficiamini ficut parvuli, non intrabitis in
regnum Calorum,

entre les

mains de plufieurs Scavanse

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