plaindre d'eux à Conftantinople & d'interdire le commerce d'Alep. Enfuite de quoi étant revenus à eux, ils eurent encore recours à l'interceffion & au credit du grand Doüannier, lequel nous ayant envoyé fon Lieutenant le même jour après midi, accompagné de celui du Mutfellem Gouverneur d'Alep, il fut convenu entre nous que les cinq caiffes d'argent feroient relaxées, moyennant que le grand Doiiannier s'obligeroit par écrit de nous payer lui-même les droits d'Ambaffade & de Cenfulat de tout ce qui étoit venu fur le convoi. Ce qui fut executé le même jour, & à quoi nous n'aurions jamais confenti, fi les caiffes d'argent dudit Sieur Van-Bobart he s'y fuffent trouvé engagées, n'ayant eu d'autre deffein par ce confentement, que de marquer à nos Superieurs le refpect que nous avons pour leurs ordres, & d3ô ter à nos adverfaires le prétexte qu'ils auroient pû prendre là-dessus de nous impofer des haines & des violences, qui font des chofes dont il a plû à Dieu de nous préferver. Les chofs ayant été pacifiées par la remiffion defdites caiffes d'argent, tout étoit auffi dans une difpofition de la part des Anglois à avoir contentement de ce qu'ils avoient promis. Mais tout changea de face le 20. du mois : ils feretracterent encore de la parole qu'ils avoient donnée au grand Doüannier. Celui-ci vouloit faire enchaîner ledit Sieur VanBobart & le Treforier des Anglois.Ledit Sieur Conful maltraita Salomon Saffon, il ne menaçoit que de faire pendre, & tout auroit été enfin dans un défordre plus grand que celui d'auparavant, fi les trois Puiffances à qui il nous fallut avoir recours de nouveau, n'euffent par leur autorité obligé les Anglois & leurs adherans, à tenir leur parole, & à executer ce qu'ils avoient promis, malgré l'offre des fommes confiderables qu'ils faifoient pour les mettre de leur parti contre nous. Ce ne furent depuis que des batailles qu'il nous a fallu livrer au general, & au particulier des Anglois jufques à la fin dudit mois, que par l'autorité du Gouvernement de ce Païs ayant arrêté leurs comptes, on a exigé du mieux qu'on a pû les droits d'Ambaffade & du Confulat, à la faveur d'une nouvelle dépenfe qu'il a fallu faire, pour récompenfer tous ces Miniftres & tous les Officiers qu'ils y avoient employez, qui avec ce qui en pour l'enterinement & execu a coûté par tion du Berat, l'ont fait monter à la fömme de deux mille cinq cens quarante-deux piaftres, qu'il en a coûté pour exiger les droits d'Ambaffade & du Confulat fur ledit convoi, le tout par l'obftination des Anglois, & par les fuggeftions & pratiques dudit Sieur Van Bobart, dont nous l'avons rendu refponfable folidairement avec fon Affocié le Sieur Conrad Calexberner, par toutes nos fommations & procedures à ce fujet; nous remettant pour le remboursement de ladite fomme, à ce qui en fera jugé & ordonné à Amfterdam par Meffieurs les Directeurs Ge neraux de la Navigation & Commerce du Levant, ou autres à qui de droit en appartiendra. Et pour faire apparoir de la verité de tout ce qui eft expofé ci-deffus, nous avons dreffé ce procès verbal que nous avons figné avec ceux qui y ont affifté & qui en ont eu connoiflance, pour fervir & valoir ce que de raifon. Fait à Alep dans la Cham bre d'Audience de la Maison Confu laire le 22. de Septembre 1685. Signé ARVIEUX Conful, Guillaume Bertet, Urtis Trucheman, & le Chancelier. TRADUCTION D'UNE SOMMATION faite en Italien au Sieur Jean VanBobart Hollandois, au fujet de l'ufurpation du Confulat d'Hollan de par le Conful Anglois. Extrait des Regiftres de la Chancellerie du Confulat de France à Alep. Clien Omme foit que le Sieur Gamaliel Nightingalle Conful de la Nation Angloife en cette Ville d'Alep, nous ait fait intimer le 27. Juin 1684. par les Sieurs Georges Tréadifay & Jacques Bouverie, deux Lettres du Sieur Jacob Colyer Secretaire de l'Ambaffade de Hollande, faifant fes af faires à la Porte per interim, dans la derniere defquelles dattée à Conftantinople du 20. de Mai paffé, le Sieur Colyer lui donne ordre privé de recevoir fous la protection la Nation Hollandoife, de retirer les émolumens du Confulat, & de fe faire remettre la Chancellerie. Lefdits Sieurs Tréadifay & Bouverie nous ayant dit en outre que le Sieur Nightingalle étoit pourvû d'un Berat du Grand Seigneur gneur depuis plus de huit mois, fans nous en avoir donné notice jufques aujourd'hui pour lui donner nos raifons. Nous aurions répondu auxdits Sieurs Treadifay & Bouverie (en prefence de témoins) après leur avoir montré les Lettres que nous avions reçûës dudit Sieur Colyer de la même datte, dans lesquelles il ne nous parle point du tout du prétendu changement; mais au contraire il témoigne d'être fatisfait des juftifications que nous lui avons envoyées, pour nous défendre contre les faux avis du Sieur Van-Bobart Marchand negociant fous la protection de Sa Majefté, le nom de la Nation Hollandoise n'ayant jamais paru depuis pour plufieurs raifons, les Confuls font partis de ce Païs ayant toûjours laiffé leurs Sujets fous la protection de S. M. & non fous celle des Princes alliés de cet Empire. Nous aurions enfuite montré auxdits Sieurs Tréadifay & Bouverie une lettre dattée du 22. de Mai, que le Sieur J. B. Fabre de Conftantinople nous a écrite, dans laquelle il nous mande par ordre exprès dudit Sieur Colyer, qu'il n'entend pas que le Confulat de Hollande paffe en d'autres mains que les nôtres;après quoi nous leur aurions fait Tome VI. Y |