Imágenes de páginas
PDF
EPUB

très peu atteints par le parasite qui reste exclusivement cantonné aux couches épidermiques de surface.

Il va sans dire que, dans ces inoculations, les résultats ont été identiques, que les expériences aient été faites avec le parasite provenant des lésions humaines ou avec le Champignon extrait des godets de la Souris et que dans toutes ces expériences la rétroculture a été obtenue avec la plus grande facilité. J'ai pu enfin, à l'aide de biopsies faites sur le Cobaye, suivre le

[graphic][merged small]

développement des godets et constater quelles lésions ils déterminent chez cet animal.

Localisés au début au pourtour du poil au niveau de l'orifice folliculaire, les éléments de l'Achorion quinckeanum restent toujours superficiels, se développant entre les couches supérieures du corps muqueux dont les assises profondes sont seulement refoulées lorsque le godet a acquis un certain développement. Sur toutes les préparations que j'ai faites, j'ai noté que les poils n'étaient que très peu atteints par le parasite dont les filaments ne pénètrent

que dans quelques-uns de ces poils sur une faible étendue et sans gagner la racine. Il y a là une particularité qui nous explique en partie la guérison rapide et spontanée de cette mycose chez le Cobaye et qui mérite d'être retenue car, sous ce rapport, c'est précisément l'inverse que l'on observe dans le favus humain où le poil est généralement envahi par le Champignon jusqu'à l'extrémité de la racine, localisation dont on conçoit toute l'importance au point de vue de la durée de la mycose.

Si l'on envisage maintenant les lésions que détermine le godet chez le Cobaye au niveau de l'épidermoderme, on trouve que ces lésions sont rapidement accentuées. La figure ci-jointe (fig. 6) dessinée à la chambre claire sur une coupe de godet au 8me jour après l'inoculation, permet de se rendre compte facilement de ces altérations. Le godet y est classique avec ses éléments parasitaires (fig. 6, 4), filamenteux au fond du godet et sporulaires dans les couches supérieures; il forme une masse à la constitution de laquelle l'Achorion prend seul part sans intervention d'aucune cellule de l'organisme animal; mais tout autour de cette masse il y a une vive réaction d'ordre inflammatoire.

Développé entre le Stratum corneum et le Stratum filamentosum, ce godet occasionne dès son début un exode des leucocytes qui viennent former au niveau de son bord inférieur une couche (fig. 6, B), où les cellules blanches se sont infiltrées en nombre plus ou moins considérable entre les cellules épidermiques. Examine-t-on avec soin les couches inférieures du corps muqueux, on y trouve d'autres leucocytes cheminant vers le fond du godet et infiltrés dans les espaces intercellulaires. Quant aux couches papillaires et sous-papillaires du derme on y verra les vaisseaux dilatés et on y trouvera de nombreux leucocytes émanés de ces vaisseaux et en voie de progression vers le godet.

On y note aussi un certain degré de prolifération des cellules fixes dont les noyaux sont notablement plus nombreux que dans le cas d'intégrité parfaite des tissus.

Mais ce n'est pas tout, car si l'on examine le corps muqueux, surtout au niveau de la couche qui avoisine le fond du godet, on sera immédiatement frappé par la présence de petits cavités (fig. 6, C) arrondies ou ovalaires, de dimensions variables, dont les

unes paraissent vides et dont les autres renferment des leucocytes plus ou moins abondants.

Ces petites cavités constituent un véritable état spongioïde du corps muqueux et si l'on recherche leur mode de formation on s'aperçoit qu'il s'agit en somme ici d'exsudats qui ont distendu les espaces intercellulaires. Chez l'Homme, Leloir a décrit des lésions analogues dans le favus, mais il indique qu'en ce cas les vésicules se produisent par un phénomène de vésiculation endocellulaire, ce que je n'ai pas retrouvé chez le Cobaye.

Ces détails m'ont semblé intéressants à relever parce qu'ils constituent des documents pour l'histoire histopathologique du favus humain et animal, histoire qui est encore incomplète malgré les nombreuses recherches dont cette affection a été l'objet.

CONCLUSIONS

1o Le favus de la Souris, qui peut être causé par des Champignons de provenances diverses, humaine, canine ou aviaire, est aussi déterminé chez cet animal par une Mucédinée, l'Achorion quinckeanum, qui semble bien lui appartenir en propre et à laquelle doit être exclusivement réservée la dénomination de Champignon du favus de la Souris.

2o Cette Mucédinée peut, en certains cas, s'inoculer à l'Homme sur la peau duquel elle occasionne des godets typiques, mais ces cas sont très rares.

3. Au point de vue morphologique, l'Achorion quinckeanum, se range, parmi les Mucédinées, dans le groupe des Botrytis et des Acladium dont il présente nettement le mode de fructification conidienne.

Si l'on joint à ce fait que ses affinités nutritives ainsi que son aspect en culture artificielle sont très analogues à ceux des Trichophyton et des Microsporum, on verra qu'en tant que Mucédinée, l'Achorion quinckeanum doit être rattaché au groupe des Trichophyton et des Microsporum et non pas à celui des Champignons faviques : Achorion Schönleini, Oospora canina.

L'Achorion quinckeanum appartient donc à ce groupe intermédiaire de Champignons parasites qui participent à la fois aux caractères de deux groupes différents: au point de vue morphologique

30 E. BODIN.

SUR LE CHAMPIGNON DU FAVUS DE LA SOURIS

et comme Mucédinée, il se range à côté des Trichophyton et des Microsporum et cependant les lésions humaines et animales qu'il cause sont nettement faviques.

Il y a lieu toutefois de faire remarquer que les formes de fructification véritables de ce Champignon nous étant inconnues, cette manière de voir ne peut être acceptée que provisoirement et qu'elle ne peut faire préjuger en rien de la place définitive de l'Achorion quinckeanum dans la classification.

40 Contrairement à l'Achorion Schönleini, l'Achorion quinckeanum s'inocule très aisément au Cobaye, sur la peau duquel il détermine des godets caractéristiques évoluant rapidement et dont la guérison spontanée s'observe régulièrement au bout de un mois environ.

SPELEORHYNCHUS PRECURSOR N. G., N. SP.

NOUVEL ACARIEN PARASITE

РАН

G. NEUMANN

Professeur à l'École Nationale Vétérinaire de Toulouse

En étudiant la collection d'Ixodidae du Musée de Berlin, j'ai trouvé, dans un flacon qui ne porte pas d'autre indication que <«< ohne Vaterland », un Hyalomma ægyptium (L.), accompagné de quatre autres Acariens d'une physionomie toute différente. Leur réunion à Hyalomma ægyptium me porte à croire qu'ils sont originaires de l'Afrique et qu'ils ont été trouvés vivant avec lui en parasites sur le Bœuf.

Mais cette origine géographique et parasitique n'est que probable; car, si Hyalomma ægyptium est très répandu en Afrique, il est loin d'être rare en diverses régions de l'Asie, et, si le Bœuf est son hôte de prédilection, on trouve souvent aussi cet Ixodidé sur d'autres animaux en particulier sur des Ruminants et des Equidés.

Quoi qu'il en soit, les Acariens dont il s'agit se séparent nettement, non seulement des Ixodidae, mais encore des autres divisions de l'ordre, et ils représentent un type qui pourrait servir de base à la création d'une famille ou sous-famille distincte.

En voici la description.

Femelle. Corps aplati (fig. 1 et 2), étroit en avant, plus large vers le milieu de sa longueur, largement tronqué à l'extrémité postérieure, long de 1mm7 environ sur 1mm4 de largeur vers le milieu, de couleur brun jaunâtre sale, brun foncé sur les parties chitinisées. Tégument à stries très fines, parallèles.

Face dorsale un peu convexe d'avant en arrière et transversalement, limitée en avant par le rostre. Un écusson chitineux, tronqué, en avant pour l'articulation du rostre, brun foncé, plus long (0mm8) que large (0m7), à bords parallèles dans la moitié antérieure, puis un peu convergents dans la moitié postérieure et se réunissant en arrière vers le tiers postérieur en un angle largement arrondi ;

« AnteriorContinuar »